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    Element of crime
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    Shékiinä .
    Shékiinä .

    54 abonnés 678 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 29 mai 2013
    L'histoire n'a ni queue ni tête par les dialogues qui ne donnent pas envie de rentrer complètement dedans. Par les scènes n'ayant aucun liens entre elles, comme si on les avaient coupées et recollées pendant le montage histoire de rendre un travail à peu près potable sur les écrans. Il y a tout de même du style, j'apprécie l'effort du réalisateur de vouloir se démarquer. Le choix de la photographie (orange tirée vers le marron caca) n'est pas des plus judicieux. Un visuel assombri, avec une narration sur une enquête policière qui reste brouillon tout le long. Une Europe représentée de manière surréaliste, ressemblant à un égout sans âme. Il y a un univers... mais je n'ai pas accroché à cet univers. Histoire décousue, brouillonne, et photographie rendant le visionnage désagréable et inaccessible.
     Kurosawa
    Kurosawa

    591 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 8 mai 2014
    "Element of crime", premier film du très controversé Lars von Trier, est le premier opus de la "trilogie de l'Europe". Et si le film est assez exceptionnel d'un point de vue formel, il finit par lasser à cause d'une abstraction narrative poussée. Je n'ai en effet pas compris grand chose à cette étrange enquête policière, au contenu relativement faible et qui fait que le film semble rapidement tourner à vide. Heureusement que la voix-off possède ici une certaine utilité dans la mesure où elle résume brièvement la situation à différents moments de l'histoire. Mais l'ensemble n'en reste pas moins fatiguant, car il ne parvient que très rarement à fasciner. En bref, quelques séquences époustouflantes perdues au milieu d'un univers clos sur lui-même.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 096 abonnés 3 969 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 novembre 2014
    Dès le début du film ça m'a marqué, ce ton sépia, ça me rappelle vraiment Stalker... Et puis à un moment ça m'a frappé, il filme une statue, je ne sais plus quoi, sans doute un vierge à l'enfant et là je me suis rappelé, il y a presque le même plan dans Stalker... Lars Von Trier adore Tarkovski, il lui a même dédié Antichrist et a appelé l'un des chapitres de Nymphomaniac "Mirror". Parce que oui, c'est un film qui pourrait être le fruit de l'enfant malade qu'auraient pu avoir Tarkovski avec quelqu'un comme Terry Gilliams. Et comme tous les enfants malades, le film n'est pas excellent, mais vaut le coup d'être vu.

    Alors c'est très classique dans sa structure, tellement que le film a failli m'énerver dès le début, où j'ai hurlé devant ma télé "c'est lui le tueur, c'est obligé que c'est lui", mais en fait ça m'a occupé 30s, et puis le film s'y désintéresse de façon assez évidente pour suivre les méandres du mental ravagé de son héros, qui ressemble étrangement à Walter Matthau. Et du coup, forcément ça passe beaucoup mieux, même si je n'ai pas l'impression d'avoir vu un très original, la forme était assez intrigante pour me donner envie de le voir jusqu'au bout, parce que mine de rien, il y a une ambiance qui se dégage du film, un truc assez malsain, vraiment fou, à la limite de la psychose. Rien ne semble avoir de sens et pourtant ça en a peut-être quand même un... C'est une descente dans la psyché du type.

    Je suis un peu partagé, c'est sans doute le premier film de Lars Von Trier que je n'adore pas (ou du moins que je n'aime pas beaucoup...), il y a de l'idée, des références, des trucs intéressants, une ambiance et je suis rentré dans le film... Mais ça reste quelque part trop imparfait, peut-être trop attendu, jamais le film ne m'a surpris... J'en attendais plus, quelque chose de plus fou... que ça disjoncte totalement... Malheureusement c'est un film, contrairement à tous les autres films du réalisateur, qui ne me marquera pas, dans quelques semaines j'aurai sans doute oublié jusqu'à son existence, triste.
    MaCultureGeek
    MaCultureGeek

    1 085 abonnés 1 224 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 avril 2020
    Le premier long-métrage de Lars von Trier, débarqué dans les salles obscures en 1985, est un ovni difficilement qualifiable. Scénariste et réalisateur de ce qui partait comme une drôle d'enquête, il abandonne le registre auquel il devait appartenir afin de s'inventer une direction particulière et pour le moins inattendue (direction que les amateurs de l'artiste attendaient sans doute), faîte d'obsessions visiblement caractéristiques de ses oeuvres et d'un rythme pour le moins atypique.

    La photographie, proche de la plastique d'une peinture, aborde sa composition par une majorité de teints orangés (avec quelques touches de jaune, de bleu et de vert) : une couleur habituellement dynamique, qui respire la joie, aux reflets ternes de sépia. Sublime par bien des aspects (surtout pour un premier film), elle place le spectateur dans une posture inconfortable, changeant à peu près de tout ce qu'il a pu croiser jusqu'ici dans le registre. Parce qu'elle est constante et envahissante, elle étouffe son public, donne lieu à un sentiment de malaise intense, et joue un rôle essentiel dans le voyeurisme sale du metteur en scène.

    Lars von Trier le brandit aussi haut que possible : son premier film démontrera son talent fou en sortant des sentiers battus. Tout semble fait pour faire dans l'original, pour attester de son imagination débordante : au point, peut-être, d'empêtrer le film dans une narration brouillonne et superficielle, qui passera son temps à repousser les limites du malsain et de la folie, jusqu'au moment où elle se prend les pieds dans le plat et ne sait plus quoi raconter d'autre que ce que la mise en scène seule suffit à exprimer.

    Dès le départ, la fin est prévisible; comment s'intéresser encore, après avoir déniché le fin mot de l'histoire, à cette enquête au principe certes génial (se mettre dans la peau du criminel pour le coincer avant qu'il ne commette un nouveau crime) mais à la chute éventée? On décroche rapidement de l'axe principal de son intrigue afin de mieux se concentrer sur le véritable sujet du long-métrage : l'anéantissement psychologique de son enquêteur de héros, et le voyage sans limite qu'il entamera vers la folie pure.

    La démarche, intéressante, n'est pas sans rappeler, dans un autre registre, la tension sexuelle et schizophrénique du Pulsions de De Palma, qu'un esprit dérangé n'aurait eu qu'à mêler à la paranoiä contagieuse de L'antre de la folie de Carpenter pour arriver à un résultat approchant le malaise qui règne au sein d'Element of Crime : loin d'être le meilleur film de son genre, ce dernier y appose un renouveau de se codes visuels perturbant.

    Cet apport neuf passe principalement par le voyeurisme extrême du réalisateur : nudité frontale, plans récurrents sur des visages d'enfants aux expressions terrifiées ou, à contrario, vidées de tout élan vital, violence traitée avec une absence d'empathie frappante. Un voyeurisme chirurgical, dénué de toute émotion et rendu avec une précision exemplaire : von Trier n'est là ni pour faire dans l'exagération spectaculaire ni pour traumatiser son spectateur.

    Un spectateur représenté avec malice à l'écran par le psychologue et son besoin professionnel d'en savoir toujours plus : jamais impliqué dans ce qui se déroule dans la tête de son patient, il se démarque du spectateur par son calme, son sang-froid à toute épreuve, là où ce dernier sera plus enclin à l'émotionnel irréfléchi, à suivre le destin du patient en lui témoignant de la sympathie, de la compassion, et finalement de l'empathie. Le psychologue comblerait-il le vide entre l'artiste et son public?

    C'est en interrogeant la place de son spectateur dans l'intrigue qu'il aborde le mieux ses thématiques et ses obsessions : le vice, inséré dans l'histoire par l'intrusion du personnage de Kim, fait écho au passé du tueur ainsi qu'à ses horribles méfaits. Après l'avoir dit, von Trier l'assume à l'image : ce n'est pas aux victimes auxquelles on s'intéresse, mais bien le tueur en série qui fascine. Hannibal Lecter, Charles Manson, John Doe, Ted Bundy : qu'ils soient fictifs ou historiques, on retient le nom des tueurs, rarement de leurs victimes.

    Parce qu'ils ont ce pouvoir de séduction de la mort, le goût mystérieux de la fin du chemin : von Trier tire l'essence de cette fascination morbide pour la folie et le meurtre en filmant tout, quitte à insérer à l'image l'explosion d'une bouteille hors-plan. Il l'affiche à la fin, Element of Crime avait pour principal objectif de décortiquer le chemin qui mène à la folie, comme une autopsie détaillerait de l'intérieur un cadavre meurtri. Froidement, sans émotion, il théorise en forme d'équation géométrique la route à suivre pour laisser dans son sillage les éléments du crime.
    stebbins
    stebbins

    507 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 octobre 2008
    The Element of Crime ( premier volet d'une trilogie ) est un film d'une complexité inouïe, une oeuvre hypnotique dans laquelle la noirceur, omniprésente, éclate à chaque instant. L'histoire d'un traumatisme filmé avec une rigueur formelle impressionnante. L'histoire d'un flic intègre et de sa déchéance mentale ( l'inspecteur Fisher n'échappe malheureusement pas à ses démons en quittant l'Europe : destin tragique, irréversible qui est le sien...). Lars Von Trier filme un processus d'aliénation : Fisher devient autre au fur et à mesure que son enquête avance. Le film est à la fois un magnifique puzzle ( l'investigation sur cette série de crimes odieux finira par aboutir à une vue générale et homogène de l'énigme ) ainsi qu'un dédale scénaristique prodigieux ( plus le spectateur reçoit des informations et plus le doute s'installe...). Ce sentiment de confusion ne dessert pas le film ( bien au contraire ! ), car l'esthétique apocalyptique créée par Lars Von Trier dégage une impression de chaos imposante : fond et forme ont trouvé un formidable terrain d'entente dans ce premier film. Un petit joyau noir et flamboyant qui frôle le sublime. Eclatant d'intelligence, diaboliquement captivant. Chef d'oeuvre.
    Santu2b
    Santu2b

    255 abonnés 1 785 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 5 avril 2010
    Premier long-métrage du cinéaste danois Lars Von Trier, "The Element of Crime" se déroule au coeur même des confessions de Fisher, policier enquêtant sur une série d'atroces meurtres. En effet ce qui devait à première vue se construire comme un polar classique va des lors se muter en une infernale bouillie psychologique d'une facture esthétique remarquable malheureusement desservi par un sujet trop anodin. L'exemple même du film dans lequel la forme prend le pas sur le fond ne laissant ainsi au final qu'un ensemble glauque, morbide et régulièrement lourd. Pas inintéressant mais loin d'être le film le plus ambitieux de son auteur. Des prouesses visuelles évidentes mais hélas pour ne rien montrer ou pas grand chose.
    S M.
    S M.

    34 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 avril 2014
    Lars Von Trier, on aime ou on n'aime pas. Moi, c'est simple, je n'aime pas. J'ai voulu donner une chance à "Element of crime" après les bonnes critiques lues par ci par là. Je ne regrette pas car c'est peut-être, à mon avis, son meilleur film. Mais attention, il n'est pas parfait pour autant. Difficile d'accès, oeuvre expérimentale à l'esthétique réussie et originale (Les tons jaunes et marrons), le scénario est assez confus mais bien écrit, il faut le reconnaître. Une certaine ambiance, glauque et de fin du monde s'en dégage qui arrive à nous scotcher dans notre siège. On est saisi d'un certain malaise. "Element of crime" ne ressemble pas aux films récents de LVT. C'est d'ailleurs sûrement pour cela que j'apprécie le film. Ici, rien de pompeux ni de prétentieux. On est dans un film d'auteur qui rappelle à certains moments Tarkovski ou Godard. Rien que cela! On est dans la contemplation. Dommage qu'il y ait quelques longueurs. Un film atypique dans la filmographie de LVT.
    Benjamin A
    Benjamin A

    717 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 21 avril 2014
    Premier film de Lars Von Trier et par ailleurs premier volet de sa trilogie Europe (complété par "Epidemic" et "Europa"), "Element of Crime" début au Caire où un psychothérapeute écoute les confession d'un policier qui veut effacer une partie de sa mémoire et notamment celle où il a enquêté en Europe sur une série de meurtre...

    On assiste à un film quasiment expérimental, qui alterne entre le bon et le moins bon. D'abord ce qui frappe c'est l'aspect esthétique du film, sa plus grande réussite, originale, jouant très bien avec les couleurs et participer à l'atmosphère sombre, glauque et parfois malsaine du film qui s'avère plutôt prenante, notamment grâce à une bonne mise en scène. D'ailleurs on ressent les influences expressionniste du Danois.
    Mais d'un autre côté, le scénario est plutôt confus et Von Trier peine à nous passionner pour cette histoire et finalement l'ennuie n'est jamais vraiment loin. D'ailleurs, on peut aussi lui reprocher un rythme un peu trop lent...

    La moyenne pour ce film plutôt réussi et inventif techniquement mais qui malheureusement peine à vraiment nous passionner. Dommage.
    kermalec
    kermalec

    8 abonnés 71 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 juin 2015
    Le premier long métrage de Lars van Trier s'avère être un petit bijou de réalisation : il nous invite à découvrir une enquête policière particulièrement tortueuse à travers les souvenirs coupables d'un homme torturé.
    Le film est extrêmement sombre, à tous les sens du terme, car entièrement réalisé dans des tons noirs orangés. Les dialogues sont rares, le spectateur a la sensation d'évoluer dans un brouillard qu'il souhaite voir s'estomper, mais avec crainte de ce qu'il pourrait découvrir derrière.
    Bref, un film assez unique en son genre, qui retranscrit admirablement les sentiments d'absurdité et de culpabilité.
    ferdinand75
    ferdinand75

    564 abonnés 3 898 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 avril 2020
    Un film expérimental;, assez austère , et en même temps d'une beauté fulgurante .Le scénario est assez léger et se calque sur le modèle des films noirs américains , avec un inspecteur qui commence une enquête sur un tueur en série. Celui-ci tue des petites filles vendeuse de billets de loterie. Mais le film est surtout un exercice artistique, pictural. On se rapproche des films expressionnistes allemands des années 20 et 30.Des éclairages superbes, une ville du futur , glauque, des gens qui vivent dans les souterrains.Tout un monde caché. Le prétexte de l'enquête est presque superflu. il faut se laisser emporter par le rythme , les images et le graphisme.
    Scorcm83
    Scorcm83

    106 abonnés 508 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 avril 2015
    Un film extrêmement glauque et angoissant, qui marque les prémices du style "Lars Von Trier", mélangeant des mouvements de caméra travaillés et ultra esthétisés et phases en caméra épaule, plus chaotiques. En fait, tout dans ce film est un confus, à la manière de l'état d'esprit de son personnage principal. Malgré l'aspect oppressant du film et le fait que l'on se sente mal à l'aise de la première à la dernière seconde, Von Trier arrive à nous captiver par l'ambiance qu'il injecte à son oeuvre. D'une part, c'est bien joué, et d'une autre part, c'est bien amené. Le montage et la mise en scène sont déjà le fruit d'un travail rigoureux et réfléchit, pour au final proposer un film que je n'aurai certainement pas aimé s'il avait été réalisé par un autre.

    Je le conseille, mais il faut quand même être prêt à recevoir cette dose de crasse et d'horreur dans les yeux et les oreilles, mais, comme chaque film de LVT, on en ressort troublé, comme après avoir vécu une expérience forte, au delà de la vision d'un simple film. C'est ce qui fait sans doute son génie.
    Uncertainregard
    Uncertainregard

    117 abonnés 1 285 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 septembre 2011
    1er long métrage de Lars Von Trier et 1ère immense claque visuelle du génie Danois grace à un producteur n'ayant pas hésité à engager et laisser toute liberté à de tout jeunes cinéastes à peine sortis de l'école. Un film expérimental où Lars a totalement laissé libre court à son extraordinaire imagination pour nous représenter une sorte d'expérience sous hypnose. Une histoire assez simple mais un scénario d'une grande complexité autant que sa mise en scène absolument incroyable par ses prises de vues aériennes, ses ralentis somptueux sur des décors sinistres, lugubres et photographiés avec une telle noirceur contrastée par de telles explosions de couleurs que l'on voit très bien de nos jours à quel point il a inspiré bon nombre de réalisateurs. Je ne peux regretter que la compréhension ne soit pas très aisée et que le son et la musique soient si peu audibles...
    WardStradlater
    WardStradlater

    57 abonnés 469 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 juin 2011
    Frôlant parfois le surréalisme, Element of crime est un film "intelligent", dans le sens où images, sons et cadrages jouent un élément essentiel à la narration. Si le scénario et l'intrigue sont magnifiquement bien ficelés, malheureusement la lenteur de certaines scènes donne un coup de frein au dynamisme de l'ensemble. Malgré tout, Element of crime est un chef-d'oeuvre du cinéma.
    Acidus
    Acidus

    736 abonnés 3 720 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 juillet 2011
    Malgré de bons dialogues, un bon visuel et une trés bonne ambiance, "Element of Crime" est fortement handicapé par un rythme trop lent, qui s'essouffle. Dommage étant donné les autres grandes qualités du film.
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    242 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 11 novembre 2009
    Plongé dans un brun Rothko, «Forbydelsens element» (Danemark, 1984), premier long-métrage de Lars von Trier, satisfait le cahier des charges d’un premier film ambitieux. Pétri de références, qui bondissent de Welles au «Stalker» de Tarkovski, la mise en scène de Trier pousse la volonté formaliste à un de ses extrêmes les plus radicaux. Fischer, lors d’un séjour de deux mois en Europe, plonge dans l’esprit du serial killer Harry Grey en suivant la méthode «L’Element du crime» du théoricien Osborne. Adoptant l’attitude et le mode de pensée du criminel, Fischer plonge progressivement dans la démence et se retrouve piégé dans l’esprit de sa proie assassine, quitte à se confondre avec elle. Aussi rhizomatique qu’un château kafkaïen, l’esprit de Fischer et la structure du film prennent à contre-pied l’ensemble de la doxa scénaristique. L’intrigue est mince, elle peut fournir un récit aussi simpliste qu’en l’occurrence comme une histoire aussi rocambolesque que le «Zodiac» de Fincher. La réduction de l’intrigue à sa plus élémentaire fonction vise à déplacer l’intérêt du spectateur vers la forme. Et les nombreux choix esthétiques (visuels comme sonores) déclenchent une œuvre maniériste, un corps d’images sublimes. A l’instar de David Lynch, le plaisir de Trier naît de la perte du spectateur. Embourbés dans l’articulation alambiquées des séquences, l’habitude du spectateur se trouve très vite déconcertée et n’a plus, pour se satisfaire, qu’à jouir de la forme. Ce qui se raconte ne se joue plus dans les situations mais dans les plans eux-mêmes. Trier aspire plus que tout à révéler l’image d’une Europe encore corrompue par un esprit fascisant. La Police et les habitants aux allures de skinheads cohabitent avec des prostituées à la poitrine gonflée. Une Europe croupie sous des eaux sales (une séquence dans les égouts roulent sur une eau jonchée d’excréments), voilà le souvenir qui saillit de l’esprit de Fischer et qui inaugure le cinéma mutin de Lars von Trier.
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