Coïncidence : le même jour, 30 mars 2011, sortie de 2 films français dont les réalisateurs proclament à qui veut l'entendre qu'ils ont cherché à rendre un hommage à la comédie italienne de la grande époque. De plus, il se trouve que ces 2 réalisateurs étaient des écrivains avant de se retrouver derrière la caméra. Pour tout dire, la comparaison des bandes annonce, plus la réalisation précédente de Philippe Claudel face aux 2 films de Samuel Benchetrit, plus le sujet, plus l'espoir d'entendre de la belle musique, m'ont amené en priorité vers "tous les soleils" plutôt que vers "chez Gino"? Concernant Philippe Claudel, j'avais terminé ma chronique sur "il y a longtemps que je t'aime" par " Plus d'inquiétude pour Philippe Claudel : c'est un cinéaste". "Tous les soleils" ne fait que confirmer sauf qu'on va doucement vers "c'est un grand cinéaste !". Pour tout dire, j'ai été scandalisé de lire dans un hebdo que, dans ce film, "la guimauve finit par écœurer". En effet, si, dans ce film, guimauve il y a, cela signifie que , par exemple, le sublime "Elle et lui" de Leo Mc Carey, c'est de la guimauve ! Mais où va-t-on ? Non, ce film ne fait pas dans la guimauve, il se contente de marier avec subtilité comédie satirique et comédie sentimentale, avec un Stefano Accorsi au sommet, bien aidé par Neri Marcoré, Clotilde Courau et la jeune Lisa Cipriani. En suivant les états d'âme de ce veuf qui n'arrive pas à "quitter" celle qu'il a aimée et qui lui a donné une fille juste avant de s'en aller pour toujours, en se confrontant aux premiers émois d'une jeune fille de 15 ans qui vit avec un père maladroit et un oncle qui ne quitte jamais sa robe de chambre et qui réclame le statut de réfugié politique depuis que Berlusconi est arrivé au pouvoir,on passe en une fraction de seconde du rire aux larmes, et c'est bien ce qui faisait tout le charme, en effet, de la comédie italienne de la grande époque. Et puis, et puis, il y a la musique : une musique peu connue chez nous, mais extrêmement populaire dans le sud de l'Italie, dans les Pouilles, dans les ruelles de Naples. Elle porte un nom : la tarentelle. Si vous avez aimé (Qui n'a pas aimé ?), sachez que la plus grande partie de ce qu'on entend provient du CD "La Tarantella" de l'ensemble L'Arpeggiata dirigée par Christina Pluhar (Alpha 503, chez Outhere). Si vous voulez approfondir, dirigez vous vers les CDs de la Nuova Compagnia Di Canto Popolare, vers l'ensemble Spaccanapoli, vers le CD "Tarantelle del Rimorso" de Pino De Vittorio et vers les tarantelles du Gargano de l'ensemble I Cantori Di Carpino.