Un film qui commence plutôt bien avec en prime un pitch accrocheur mais qui sombre trop vite dans le moralisme et la prétention de bas étage.
Tout en haut d'un immeuble, face à une horloge, un homme se tient debout face au vide. La police est appelée et le policer Hollis Lucetti choisit de monter sur le toit pour tenter de raisonner le suicidaire. Ce dernier se nomme Gavin et il ne cherche pas à s'ôter la vie mais plutôt à en protéger une. Car s'il ne saute pas dans le vide à midi, la femme qu'il aime mourra...
La réalisation de Matthew Chapman n'est pas grandiose: le cadrage est passable, les prises de vues pas géniales, les mouvements de caméra assez fades et la mise en scène est bateau.
Le scénario a donc une très bonne idée de départ et contient de bonnes scènes avec un suspense qui va en crescendo. Malheureusement il y a des longueurs, certains retournements de situation sont trop faibles, l'histoire amoureuse entre Gavin et Shana n'a rien d'intéressant ou d'original et le tout finit par être assez énervant à force de nous jeter ses messages de tolérance au visage.
La plupart des acteurs ne sont pas extra, surtout les premiers rôles mais les seconds s'en sortent bien et Patrick Wilson (Joe Harris) livre une très bonne interprétation.
Les personnages sont écrits avec pas mal de profondeur, on sent le travail derrière mais le personnage principal est insupportable. Il bourre le crâne d'un pratiquant religieux en lui expliquant combien le fanatisme religieux est dangereux, donc il a forcément raison, il est ami avec un homosexuel donc forcément c'est quelqu'un de bien. Attention, je suis d'accord avec le fait que le fanatisme religieux peut être destructeur, il n'y a qu'à voir les actualités et je respecte beaucoup l'homosexualité. Mais à force vouloir rendre ce personnage attachant, il se transforme en une caricature insupportable. Il a également droit à un petit monologue machiste et sexiste (vive notre héros) et des répliques tellement utilisées qu'elles deviennent vraiment nulles (le discours sur la beauté des étoiles et de l'immensité de l'univers, le fait que ce soit une femme belle et forte qui n'a besoin de personnes), beurk, pitié...
À part ces petites taches, les dialogues restent bons.
La photographie est assez belle, avec une bonne lumière et d'assez bonnes couleurs.
Le montage est malheureusement trop simpliste et n'offre rien de vraiment consistant.
Des décors agréables, des costumes un peu trop caricaturaux et la musique pas toujours bonne.
Au bord du gouffre aurait pu être très bon sans sa morale trop explicite, son protagoniste détestable et ses caricatures.