De silence et d'amour a reçu le Prix d'excellence du Festival international du film canadien 2010 et le Prix du meilleur long métrage au Festival Britspotting de Berlin (2009).
Le réalisateur Michael Whyte a simplement placé un mot dans la boîte aux lettres du monastère leur demandant si les sœurs seraient intéressées par un film sur leur vie dans ce lieu. Comme il l'explique : "Je ne savais rien de leur vie et n’était même pas sûr que le monastère fonctionnait toujours étant donné qu’à chaque fois que je passais par là, le lieu semblait vide."
Le monastère des Carmélites de la Très Sainte Trinité, situé sur la place St Charles en plein cœur de Londres a été fondé le 29 Septembre 1878. Le premier Carmel français à Paris, célèbre pour avoir été fondé directement depuis l’Espagne en 1604, a envoyé sept de leurs sœurs, deux anglaises et cinq françaises, pour établir ce nouveau centre de la prière contemplative à Londres. La vie carmélitaine a été maintenue sans interruption depuis lors, malgré les dangers comme les deux époques de la guerre éclair et les changements rapides culturels dans la société.
Bien qu'il ait demandé à filmer dès la fin des années 90, il a fallu que le réalisateur attende novembre 2007 pour recevoir un appel téléphonique de la Prieure, sœur Marie de Saint Philippe, au sujet de ses intentions pour le film.
Le réalisateur Michael Whyte confie sa méthode de travail personnel : "J’allais au monastère, parfois une fois par semaine, parfois deux ou trois fois, et parfois pas du tout pendant 15 jours, cela dépendait du calendrier et des exigences de leur dévouement. Par exemple, pendant la Semaine Sainte j’y étais tous les jours et souvent jusque très tard dans la soirée alors que d’autres fois je pouvais y être une fois par quinzaine. Cela dépendait de ce qui se passait au cours de l’année."
Le sujet de la vie monastique a donné récemment lieu à plusieurs films sur le thème de la vie recluse des moines. Après l'évocation entre autres de la vie monastique dans les montagnes du Maghreb avec Des hommes et des dieux (2010), la vie en couvents féminins dans Sœurs (2009), réalisé par la suissesse Katharine Dominice, et une étude sur le monachisme (un succès éblouissant) : Le Grand silence tourné en 2006.
Gagner la confiance des religieuses n'était pas une évidence : "Les premiers jours ont été un peu difficiles, raconte le réalisateur, comme toujours avec quelqu’un qui est filmé dans un documentaire. (...) j’observais et notais l’un des principaux passages que les sœurs utilisaient dans leurs allées et venues et je configurais la caméra. Au début, les sœurs empruntaient un itinéraire plus long au lieu de passer devant moi mais par la suite, soit elles se sont habituées à l’idée, soit elles ont eu pitié de moi debout seul dans l’un des corridors, mais elles ont commencé à repasser par leur chemin habituel."