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lucilla-
60 abonnés
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5,0
Publiée le 10 septembre 2010
"La vie elle t'étouffe, elle t'aspire , te bouche le nez quand tu respires " ces mots de M.Jonaz conviennent au parcours de Nick et de son frère, essayant avec courage de sortir la tête de l'eau alors qu'un destin tragique les fait se noyer lentement.Ce qui fait la beauté de ce film, dans la veine noire et sans illusions de "Festen", c'est la capacité d'amour indéracinable des personnages, qui continuent à prendre soin des autres , là où personne n'a pris soin d'eux. On suit le parcours de Nick , à hauteur d'homme , on s'attache à ses pas , à sa vie - on pense au magnifique "Keane"de Lodge Kerrigan - à sa carcasse qu'il cherche à muscler, comme un rempart à sa détresse. On suit aussi celui du "père de Martin", jamais on ne saura le prénom de ce frère junkie, qui n'existe que par son fils, sa raison de vivre- forcement trop fragile pour lui éviter la noyade- Le film avance dans le drame un peu à la façon du film de Gray , Two lovers , pour saisir le spectateur à la gorge dans le dernier quart d'heure. J'ai craqué sur la réponse de Nick à la question d'Ana, puis sur toute la fin. On peut trouver le scénario prévisible mais cela n'a aucune espèce d'importance, l'enjeu du film est ailleurs , dans l'humain, et dans le justesse des personnages et de leurs liens. L'interprétation est remarquable ,Jacob Cedergren (Nick) en particulier , en colosse au regard triste qui prend soin des autres mais pas de ses propres blessures. Les scènes lumineuses des instants de bonheur sont inoubliables , et tout le film porte sur le réel un regard d'enfant poignant et juste. Encore du mal à en parler plusieurs heures après ...
Je ne connaissais encore Vinterberg que pour son Festen (1998), délire expérimental concocté sur fond de manifeste Dogma avec la complicité de Von Trier. Le réalisateur, héritier de la tradition cinématographique danoise depuis que son père est critique, était bien obligé de prendre ses marques et d’épater la galerie avant de créer Submarino, drame social au fil rouge cousu avec la seringue auto-administrée par Peter Plaugborg à son personnage.
Nous voilà familiers du thème à la fois que d’un membre de l’équipe de tournage faisant sa première fois au cinéma, à l’instar de la moitié de ladite équipe ; c’était la condition posée par la télévision danoise pour convenir au financement public. Cette particularité a rapproché le réalisateur de ses racines, ce qui l’a déchaîné en même temps (il le sous-entend lui-même) sans empiéter sur la performance incroyable des acteurs, notamment Peter Plaugborg et Jacok Cedergren (on n’en dira malheureusement pas autant de Gustav Fischer Kjærullf dont les « ja » répétitifs et atones sont des répliques à moitié pensées et mal délivrées).
Dans le même goût que l’apaisant Down by the Riverside de l’artiste danoise Agnes Obel, qui tapisse brièvement l’histoire de son piano, c’est certes un drame social qui rappelle facilement à Loach ou Arronofsky (pas Requiem for a Dream, car les addictions sont pour Vinterberg l’apparât qu’arbore un quotidien dont le QQOQCCP est rapidement tiré en deux traits), mais pas un film déprimant comme on peut s’y attendre du fait de ses motivations extrêmement dures, brutales et grisâtres.
C’est peut-être pour cela que j’y trouve du Arronofsky, en fait : cette maîtrise de l’humeur grâce à laquelle le drame survient pour ce qu’il est mais en nous étant offert comme un cadeau. Toujours dans un grand sens de l’esthétique et soigneux dans ses éclairages, reniant en cela totalement Dogma et allant jusqu’à un montage acerbe pour ne tirer moins ni n’essayer de tirer plus que la dernière goutte de patience de l’autre côté de l’écran, Vinterberg a peut-être conçu avec Submarino la quintessence du genre dans son pays.
Deux gamins d'une dizaine d'années dans un appartement façon décharge publique, seuls pour s'occuper d'un bébé. Leur mère rentre, ivre morte, puis ressort au matin, temporairement dessoulée. Pendant qu'ils s'amusent à leur façon, s'alcoolisant pour suivre l'exemple maternel, le petit frère décède dans son couffin (mort subite du nourrisson ?). Bien des années plus tard, on retrouve l'aîné, Nick, qui a échoué dans un foyer misérable à sa sortie de prison. Sans nouvelles de son cadet depuis des lustres, il a la surprise, à l'occasion des obsèques de leur mère, de le retrouver père d'un petit garçon qu'il élève comme il peut depuis la mort de sa compagne. Nick est alcoolique, son frère toxicomane. Ils ne se recroiseront finalement qu'en prison, où Nick, expiant les blessures de l'enfance, attend d'être jugé pour un homicide qu'il n'a pas commis, mais dont il s'accuse par altruisme (sic). Le drogué, incarcéré de son côté car s'étant avec maladresse essayé en dealer, ne tarde pas à succomber au régime carcéral. Nick sort alors de sa torpeur, reconnait l'évidence - à savoir qu'il était dans l'impossibilité physique d'avoir tué. Il a désormais une meilleure occasion d'asseoir sa rédemption : la charge du petit Martin, maintenant totalement orphelin. Avec un tel matériau on pouvait craindre un film englué dans les pires excès d'un dolorisme bien pesant, voire carrément poisseux. Vinterberg sait au contraire éviter toutes les chausse-trappes sur lesquelles on l'attendait grâce à une mise en scène sobre, nette, sans effets soulignés, complaisance ou facilités. Son "Submarino" est une oeuvre forte, dont l'impact est amplifié par une interprétation sans faille : Jakob Cedergren/Nick et Peter Plaugborg (au faux air de Nicolas Vaude) sont impressionnants.
L'un des films les plus pathétiques et douloureux qui soient. Submarino est à ce point bouleversant qu'à la moindre percée de lumière, le moindre sourire ou le moindre salut le spectateur se trouve confondu, le coeur serré et les larmes aux yeux... Nous n'en attendions pas moins du réalisateur de Festen, ce dernier ayant entre temps réalisé le très mauvais Dear Wendy ( souvenez-vous : ce western parodique proprement caricatural et sans charme ). Ici Thomas Vinterberg semble avoir retrouvé de son talent d'antan, conférant à son Submarino une atmosphère grisâtre, sourde et terriblement belle. Réaction tout à fait épidermique pour ma part, d'emblée séduit par cet objet brut, radical et sans compromis. Submarino est sans nul doute LA claque de la rentrée 2010, une oeuvre au malaise contagieux et à la tristesse communicative, un long chemin de croix émotionnel, un film littéralement habité par ses deux acteurs principaux. A voir absolument, ne serait-ce que pour redonner sa chance à l'auteur de Festen. Chef d'oeuvre ?...
Il y a douze ans déjà Thomas Vinterberg se révélait à Cannes avec Festen, film choc sur les blessures de l'enfance. Après la grande bourgeoisie danoise c'est cette fois dans les bas fonds de Copenhague que d'autres blessures toutes aussi lourdes et secrètes font des ravages chez d'autres adultes. A la dérive est un mot bien faible pour décrire les vies des deux frères séparés. Après une scène d'ouverture choc, la noirceur ne fait que s'accentuer. De plus en plus bas, de plus en plus sordide. On est tétanisé par autant de malheur. Mais trop de noir tue-t-il le noir ? Plus l'intrigue avance et plus on suffoque au point que l'émotion ne sort pas. Les deux histoires parallèles s'entrechoquent sans se toucher, sauf bien sûr quand il est trop tard. Arrive alors le dénouement où toute l'émotion contenue, retenue et enfouie depuis le début explose dans une dernière scène salvatrice. Comme pour le personnage principal, nos larmes coulent alors, irrémédiables. L'espoir et la rédemption au bout du chemin. Les acteurs sont tous formidables, en tête Jakob Cedergren magnifique, parfait dans tous les registres, une très belle prestation. Le petit garçon est aussi très bien, attendrissant de justesse et d'humanité. Outre l'histoire, la direction d'acteurs est donc un des atouts majeurs de ce film où la mise en scène minimaliste fait le reste sans jamais tomber dans le pathos, sans jamais juger. Très différent de Festen, ce nouveau film de Vinterberg dont les autres films depuis sont passé inaperçus, n'en reste pas moins d'une force et d'une noirceur incroyable. Glauque, aride, froid, noir. Un film difficile. Un choc.
Sur une trame et une mise en scène plutôt classique, Thomas Vinterberg nous prend par la main et ne la lâche jamais pour dire que dans l'homme il y a toujours un fond , une réalité, une constant qui lui permet d'espérer. C'est raconté sobrement, et l'absence d'effet rend ce film encore plus délicat et précieux . Avis Bonus : Plutôt sommaires , il s'agit d'un making of qui ne dit pas son nom à travers le portrait d'Ivan , un copain de Nick tombé dans la déchéance, et le quartier où le film a été principalement tourné . Celui des dealers et junkies ... C'est intéressant mais on n'apprend pas grand chose. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Je crois qu’au niveau de l’histoire et de la mise en scène, on a là le meilleur de Thomas Vinterberg à l’heure actuelle. Ce film est une pure merveille déjà par ses intentions car nous montrer ces deux frères séparés par une enfance difficile et qui vont se retrouver par leurs tristes destinées n’avait rien de bien original mais la construction narrative en nous proposant deux grandes parties chacune consacrée à l’un deux est rudement efficace. En plus, les deux acteurs sont extras et leurs péripéties, leurs rencontres sont épatantes même si ce n’est pas très joyeux. Alors quand vous rajoutez la maestria de Vinterberg derrière la caméra qui appuie chaque plan, chaque zoom et travelling à la perfection, il n’y a plus qu’a s’installer et savourer, bercé par la superbe musique de Thomas Blachman qui vous fait entrer dans une autre dimension…
tres beau film (les scènes d'ouverture et de fermeture sont sublimes de simplicités) sur la relation (et l'absence de relation) entre deux frères que la vie n'a pas gâté et qui tentent de se construire... ca secoue un peu, c'est parfois un tantinet too much (un personnage de psychopathe obèse) et parfois un peu basique, mais ca touche au cœur avec beaucoup de retenue au final... attachant
Douze ans après son excellent Festen, Thomas Vinterberg signe à nouveau un drame extrêmement poignant, et ce du début à la fin. Cette sombre tragédie, aussi bien familiale que sociale, nous fait suivre, à travers un parallèle dont la chronologie peut laisser dubitatif, les tristes destins de deux frères au lourd passif, où les deux acteurs partagent à la perfection les émotions de leur personnage avec leur public pour le pousser jusqu’aux larmes (si vous ne pleurez pas, vous êtes un monstre sans cœur!). Tout simplement splendide.
Un film exceptionnel, rare et fort. Des acteurs remarquables devant la caméra de Thomas Vinterberg. Après « Festen » il réalise ici un très grand film. Le meilleur en ce qui me concerne. Un de ces films qui restent gravés dans la mémoire.
Très joli film, sombre et puissant sur le destin de deux frères brisés par la vie ! Le début est un peu lent et un peu énigmatique puis le scénario se met en place et franchement on se retrouve happé par l'histoire et on prend beaucoup de plaisir à suivre ces deux jeunes gens, très différents et pourtant un peu semblables face aux difficultés. La fin est triste et belle et je suis content d'avoir découvert ce petit joyau danois
C'est le premier film que je vois de Thomas Vinterberg et cela me donne grandement envie de voir ses autres films dont Festen dont j'entends beaucoup parler. Le scénario est maîtrisé de bout en bout et les acteurs sont impressionnants. On a véritablement l'œuvre oppressante qui nous était promis par le superbement bien adapté titre Submarino. Jakob Cedergren et Peter Plaugborg sont extraordinaires dans leur rôle respectif. Ces derniers réussissent à nous impliquer sur un plan émotionnel d'une façon vraiment immersive. Grandes performances! Submarino est réellement bouleversant. Je ne compte plus le nombre de sanglots dans la salle à la fin de la séance. C'était impressionnant. Un film qui arrive à toucher autant de monde c'est rare