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    Essential Killing
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Essential Killing" et de son tournage !

    Récompenses

    Essential Killing a été présenté en 2010 à la 67e Mostra de Venise ou le film a reçu le Prix Spécial du Jury et où Vincent Gallo a été récompensé pour son rôle de taliban traqué par la Coupe Volpi pour la meilleure interprétation masculine.

    Dans la peau de l'étranger

    Jerzy Skolimowski nous présente Essential Killing comme "le récit d’un homme plongé dans des circonstances qui l’obligent à explorer les frontières de la résistance humaine": "Le film présente le combat d’un homme seul contre tous. Parce que nous sommes tous enclins à nous ranger du côté de l’opprimé, cette histoire éprouve les limites de notre empathie pour un être humain quel qu’il soit. Je me suis plu, dans un fascinant exercice d’imagination, à me glisser dans la peau de l’étranger, de l’ennemi collectif (...), de l’incarnation ultime de ce qu’est une victime des circonstances".

    Un rôle exigeant

    L'acteur principal, Vincent Gallo, a travaillé dans des circonstances très difficiles puisque, dans certaines scènes, il doit marcher pieds nus dans la neige, habillé d'une simple combinaison en tissu, par moins 30°. "Vincent s'y pliait avec un dévouement déroutant" confie le réalisateur qui ajoute: "Vincent Gallo est un acteur qui respire l’intensité animale que je recherchais pour le personnage"

    Une lutte élémentaire pour la vie ou pour la mort

    Anticipant les critiques qui pourraient lui reprocher de prendre parti pour les talibans, Jerzy Skolimowski s'exprime sur le rapport du film à la situation au Proche-Orient: "Ce film n’est pas un documentaire sur l’Amérique ou l’Afghanistan. Je pense qu’il aurait été trop facile et par trop distrayant de mettre l’accent sur la force militaire américaine. C’est vrai, ce pays est la plus grande puissance militaire de la planète, et l’idée est ici d’opposer cette puissance écrasante à un simple individu. De même, décrire la technique de torture du waterboarding telle qu’employée par les Américains prête à controverse. Que le protagoniste soit un musulman présumé terroriste, voilà également un sujet de controverse. Mais tout ceci est montré dans le film sur un mode résolument factuel et dénué de tout jugement."

    Un personnage ambivalent

    Le réalisateur n'a pas peur de présenter un héros qui déroge aux préceptes du film d'action traditionnel: "Mon objectif était d’écarter les éléments habituels de l’épopée héroïque et de m’intéresser à l’instinct de survie qui pousse à combattre, à lutter, à tuer. L’expérience du public sera imprégnée, tout au plus, d’un sentiment ambivalent d’identification avec le personnage."

    La tentation de l'objectivité

    "Lorsque la survie est en jeu, tuer peut ne plus être affaire de choix." C'est ainsi que Jerzy Skolimowski tente d'expliquer l'itinéraire de son protagoniste, avant d'ajouter : "A mes yeux, Essential Killing est une lutte pour la survie. Ni politique, ni apolitique, le film ne prend pas parti. Je serai comblé si le public se sent, 83 minutes durant, libéré de tout jugement préétabli et qu’il s’il se laisse emporter dans ce voyage essentiel au côté du personnage principal. Ce film traite de l’homme en tant qu’élément de la nature dans ce qu’elle a de plus vulnérable."

    De l'importance des paysages

    Proche du travail de Guy de Maupassant sur son roman Une vie, Skolimowski use des paysages fidèlement au mouvement littéraire naturaliste : "Les paysages du film, outre leur intérêt visuel, sont la meilleure clé pour appréhender le personnage et son statut d’étranger, particulièrement dans le décor enneigé des forêts européennes. Les paysages définissent son caractère, sa situation, ils racontent son histoire. Ils rendent superflu tout dialogue explicatif, ils se suffisent à eux-mêmes."

    Un véritable coup de foudre

    Etant parti tourner la première partie du film, censée se dérouler dans les déserts d'Afhanistan, en Israël, près de la Mer Morte, Jerzy Skolimowski est tombé amoureux du paysage qui s'offrait à lui: "J’étais fasciné par les sommets sauvages si expressifs de la chaîne montagneuse sous laquelle je passais chaque matin pour me rendre sur le lieu du tournage, au fond d’un canyon. (...) J’ignorais alors qu’ils constitueraient le plan d’ouverture du film. Ils semblaient tellement irréels, tellement insensés. J’ignore par quel caprice de la nature de telles splendeurs ont pu se dresser et je suis heureux de n’en rien savoir, ainsi mon émerveillement reste total."

    Un conte moderne

    En opposition totale avec les paysages arides du début du film, le lieu de la fuite du personnage est porteur pour le réalisateur d'un grand héritage culturel européen: "J’aime me dire que la partie du film qui se déroule dans des paysages enneigés a pour cadre la forêt d’un conte de Grimm, la magie en moins. La localisation est ambigüe - un pays d’Europe de l’Est - mais nous avons tourné cette portion en Pologne et en Norvège. Nous étions d’ailleurs enchantés de la façon dont ces deux mondes blancs s’accordaient sans accrocs."

    Un petit bois pas tranquille

    Alors que Jerzy Skolimowski voulait, après son précédent film, l'intimiste Quatre nuits avec Anna, simplement faire un film qui se tiendrait dans les bois autour de chez lui. C'est l'irruption impromptue de troupes de la CIA, atterries là pour une opération secrète qui l'a conduit à l'idée de ce film.

    Une affaire d'Etat

    C'est un fait authentifié par le Parlement européen que des véhicules (avions et autres) de la CIA ont proliféré sur le territoire polonais. Les Président et Premier Ministre de l'époque de l'intervention de l'agence américaine dans le pays pourraient d'ailleurs être accusés de Haute trahison. Le réalisateur Jerzy Skolimowski, lui, prudent, se garde de toute conjecture quant à cette affaire: "Naturellement, j’ai moi-même effectué certaines recherches sur la question, mais mon objectif n’était pas d’exhumer tel détail, de décortiquer telle procédure, lesquels ne seraient évidemment que de pures suppositions, particulièrement en ce qui concerne l’implication de la Pologne dans ce phénomène d’échelle globale."

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