Décidément, le noir va bien à William Friedkin qui livre une fois de plus un polar trouble dans la grande tradition de son cinéma impertinent et subversif. Ici, il suit la traque d’un faussaire par un policier qui cherche à venger son coéquipier. Rien de bien nouveau dans ce script si ce n’est une tendance à tout noircir. Le réalisateur, toujours aussi extrême, enchaîne les scènes violentes, sexuelles et d’action avec une belle régularité. Si Willem Dafoe est excellent, on peut regretter le choix du banal William Petersen pour le rôle principal. Une évidente erreur de casting, même si finalement le retournement de situation final qui intervient dix minutes avant la fin n’en devient que plus étonnant et savoureux. Bref, un film intéressant, boosté par une bande originale très années 80.
Friedkin au sommet de son art pour ce polar crasseux au scénario très bien ficelé. La mise en scène est efficace et la musique est excellente. L'interprétation est de qualité notamment Willem Dafoe en méchant. Le meilleur Friedkin, un sommet du genre.
Un de ces polars des années 80 dont le visionnage peut donner mal aux cheveux et aux oreilles quand on le revoit aujourd'hui. Tant dans l'esthétique globale que dans le déroulé du scénario, on se croirait dans un épisode de Deux Flics à Miami. C'est un peu le problème général du film, sorte de French Connection nouvelle version (comme par hasard, le même réalisateur), qui se noie dans un déluge de vieux synthés et boîtes à rythmes à la moindre occasion. Par ailleurs, on ne peut pas dire que le casting soit spécialement emballant, malgré la présence de noms qui connaîtront par la suite de belles carrières. L'histoire est un tantinet rocambolesque, et Friedkin cherche à en faire toujours plus pour impressionner la pellicule, hélas pas toujours à bon escient. Le produit est, hélas pour lui, très daté.
Sacré film que ce To live and die in LA. Evidemment, je suis toujours gêné en le revoyant par la musique bien trop datée "clavier années 80" (ces mêmes tics lourdauds que l'on trouve dans le Scarface de De Palma par exemple). Mais franchement si l'on s'arrange de ces petits tracas sonores, le film est à la fois tranchant et ample, sec et sans concessions, porté par un sens magistral de la mise en scène. Et pas de morale par ici, ça tombe comme des mouches qu'on soit agent secret, personne privée anonyme ou trafiquant pyromane. Quelques moments d'anthologie dont la poursuite de voiture ou la déflagration soudaine et tellement "injuste" du vestiaire. Mais c'est ce que le film nous dit tout bas justement : que la vie est injuste. To live and die in LA concerne tout le monde. Pas de passe-droit en ce bas monde. En le revoyant, je note d'ailleurs à quel point cet esprit nihiliste, ce réalisme presque déprimant ont été une influence centrale pour des séries comme The Shield (on est prêt à tout pour arriver à ses fins, qu'elles soient de nature matérielle, charnelle ou vengeresse) ou même The Wire (les amis allant boire la bière de l'amitié au début, la planque et la filature, le personnage d'avocat véreux peu regardant sur la personnalité de ses clients, les contrats sur la tête d'un témoin potentiel en prison qu'on veut faire taire, les personnages de politiques gravitant autour des personnages principaux comme autant de vautours assoiffés de notoriété ou de richesses matérielles...). Bref un vrai sommet de polar. Pur et dur. Noir et brutal comme la mort.
Le onzième long-métrage de William Friedkin est un polar crépusculaire stylisé, totalement ancré dans les années 80, à l'image du générique en grosses lettres fluo sur la chanson "To live and die in LA", le titre original du film (tellement plus classe que le français!). On y retrouve un flic en quête de vengeance (William Petersen, encore jeune et svelte), son coéquipier et ami ayant été abattu à quelques jours de la retraite. Le suspect numéro 1 est un faussaire de génie (Willem Dafoe), qui arrose la ville de faux billets sans se faire prendre depuis un bail. Autant le début du film paraît basique et déjà vu, autant la suite des évènements s'avère de plus en plus sombre et imprévisible, à mesure que Petersen s'entête à accomplir son but, faire tomber Dafoe à tout prix. Avec "To live and die in LA" (1985), Friedkin prouve qu'il reste un réalisateur haut de gamme : la mise en scène est dynamique, élégante, homogène. Les scènes d'action sont nerveuses, à l'image de cette poursuite en bagnole dantesque dans les rues de LA qui fera vibrer tout amateur de GTA! Ou de ce travelling latéral suivant Peterson sprintant dans un aéroport. De manière générale, un soin particulier semble avoir été apporté au héros, dans ses paroles et attitudes mais surtout dans sa démarche : William Peterson court, saute, cogne, bondissant comme un ressort dans ses tenues eighties vintage mais ô combien classieuses. En revanche, on pourra reprocher au film quelques invraisemblances, notamment dans les scènes d'action très old school, où plusieurs fois les mecs ont la situation bien en main avant de se faire baiser comme des novices, à l'image du dénouement. "To live and die in LA" est donc un polar noir hautement recommandable, hormis aux allergiques des années 80, dont la bande originale en particulier est le reflet indiscutable.
Excellent policier, l'équivalent de French Connection pour les 80s, malheureusement parasité par une BO vintage trop présente. Incontournable malgré tout.
Un officier de Police tête brulée, violent et irrésolu, pète un câble le jour où son partenaire et mentor se fait tuer à quelques jours de sa retraite. Obsédé par sa vengeance et l’arrestation du faussaire responsable, il bascule d’un cran supplémentaire dans l’illégalité et la sauvagerie. Le mode un peu trop cow-boy des 80’ nous saute manifestement dessus, mais à l’instar du Convoi de la peur ou de French Connection, William Friedkin a l’intelligence de nous balader dans ce polar d’action de 1984 en restant à l’écart des manichéismes grossiers et du spectaculaire excessif. Bravo par exemple pour la relative sobriété de la poursuite sur autoroute à contresens. L’autre aspect dominant est de nous plonger dans le pragmatisme souvent laid mais nécessaire des circonstances extrêmes. Avec un remarquable et tout jeune Willem Dafoe, ce policier bien ficelé, plein d’adrénaline, reste pourtant fin et intéressant dans ses parties d’échecs. L’enquête et la traque nous engage dans les sombres chemins détournés de l’illégalité, du braquage et du meurtre, à l’intérieur d’un magma de négoces de conditionnelles, de fémininement incorrect, de complicités, d’extrémités ou de compromis entre flics, criminels et avocats véreux ou infiltrés. Les écarts incontournables se moquent du politiquement correct et du prêt-à-penser hollywoodien, sans pour autant lâcher la carte de l’action coup de poing, dans un scenario qui dénonce en passant les travers d’une société corrompue, et qui ouvre la porte aux remakes en misant sur des enjeux et sujets intemporels.
Un très bon Fiedkin . Un polar violent comment il a la recette depuis French Connection . Mise en scène abrupte et parfois caméra à l épaule pour mieux être au coeur de l intrigue . Les comédiens sont parfaits . Bien sûr c est noyé dans une bande son un peu trop omniprésente qui sonne bien années 80 mais c est plutôt agréable de dater un film par sa BO.
A partir d’un scénario pourtant relativement classique, William Friedkin a réussit à faire de ce polar urbain un pas de plus dans sa réflexion récurrente dans sa filmographie sur la noirceur humaine. Dans une ambiance crépusculaire et menaçante, l’intrigue suit son cours sur un rythme sans baisse de régime lui-même porté par une musique électronique explosive. Cette mise en scène nerveuse trouvera son paroxysme lors d’une course poursuite en voiture effrénée restée culte qui n’est pas sans rappeler le coup de force que fit déjà le réalisateur dans son French Connection douze ans plus tôt. Pour ce qui est du casting, William Peterson a obtenu ici le rôle le plus célèbre de sa carrière tandis que les autres acteurs, à commencer par Willem Dafoe et John Turturro, sont eux aussi excellents. La violence inhérente à chacun de leurs personnages fait du film une œuvre à la finalité d’un fatalisme détonnant ainsi qu'une référence du genre, voir même du cinéma américain des années 80.
Friedkin abolit la frontière entre flics et gangsters à l'intrigue trouble et aux personnages constamment sur le fil du rasoir dans ce polar culte sans doute le meilleur des années 80 avec "L'Année du dragon" de Cimino. Malgré ses 20 ans passés, le film reste toujours aussi bon grâce au talent de son réalisateur notamment lors d'une course poursuite, véritable spécialité de Friekins depuis French Connection ainsi qu'un casting de qualité avec une pléiade d'acteur méconnu où sous-utilisé comme William Petersen avec en plus Willem Defoe dans un de ses premiers rôles de méchant qui lui vont si bien.
Dernier grand film de Friedkin, et malheureusement assez sous-évalué, "Police Fédérale Los Angeles" a bien moins vieilli que la mode vestimentaire californienne des années 80. Si le film fait évidemment écho à "French Connection", Friedkin semble encore plus sombre et désenchanté ici. Le soleil et les voitures de sport de L.A peuvent bien paraître plus glamour que les trottoirs salis d'un New York en pleine désolation urbaine, il ne reste rien du peu d'integrité que le monde recelait. La corruption est ainsi totale et entre bons et méchants la ligne est si tenue qu'elle n'est plus qu'un mirroir où chacun peut se contempler en fixant dans les yeux son propre ennemi.
L'un des sommets de la riche carrière de l'atypique William Friedkin et dans le même temps un polar atypique fiévreux et vitaminé, estampillé année 80, époque qu'il a marqué et qu'il continue de représenter fièrement 30 ans plus tard. Oubliez le Serve & Protect, devise galvanisée des polices américaines, et plongez dans la lutte sans merci entre un policier vengeur et enragé, presque zombifié par une affaire devenue hautement personnelle, et un bandit mégalomane et expéditif qui ne recule devant rien pour protéger son entreprise de faussaire. Là est le ciment du duel impitoyable que vont se livrer William Petersen et Willem Dafoe dans un Los Angeles terne et suintant. Quelque part entre Abel Ferrara (« The King of New York ») et Michael Mann (« Heat »), un chef d'oeuvre de polar sombre où le bien et le mal tendent à se confondre. Immoral, habité, violent, doté d'une fin atypique, Friedkin fait dépasser à son personnage la fonction de policier pour l'habiller d'un manteau noir et peu rassurant. La réalisation est magnifique et la scène de course poursuite dans les artères (coronaires) de L.A restera comme l'une des plus marquantes du genre. Puissant et brillant. Un must.
J'appréhende chaque film de Friedkin comme une claque potentielle, comme un grand film où son style si caractéristique pourra transpirer dans chaque scène. Police fédérale Los Angeles ne déroge pas à la règle. Magnifique polar crépusculaire, où la mise en scène de Friedkin explose un peu partout comme une œuvre d'art. Alternant souvent entre approche posée/léchée envoutante et style documentaire nerveux, la maitrise du réalisateur est remarquable. Si une séquence devait absolument ressortir de ce film, ce serait incontestablement la poursuite en voiture, d'une rare intensité, brillamment filmée, où l'on se trouve en totale immersion et constamment sous pression. Une poursuite de voitures comme rarement on a vu. Et puis c'est aussi sa façon de ne jamais exposé ses personnages en figure de héros et de ne jamais approcher le manichéisme, mais plutôt de leur apporter une ambiguïté toute relative, presque légitime, qui ne cesse de nous troubler. La fin est en soi une décharge assez impressionnante. Grand film.