Le véritable titre de ce film documentaire, sorti en 2010 et visible sur Netflix, s'intitule : « Yanomami : une guerre d'anthropologues ». Et voilà ce dont on parle tout au long de cette œuvre. Des polémiques, des jalousies, des luttes idéologiques intestines entre différents scientifiques ayant travaillés avec ce peuple amazonien dans les décennies 60 et 70. Si vous pensez, comme moi, en apprendre davantage sur ce peuple qualifié de « primitif », vous risquez d'être désappointé. La majeure partie du temps, vous écouterez ces anthropologues critiquer les travaux des autres ou bien leur éthique.
Si chaque camp peut s'exprimer pour convaincre de sa bonne foi ou de la force de sa méthode d'investigation, le résultat laisse le spectateur assez troublé par ce qu'il découvre. Par exemple, il est navrant de voir cet anthropologue américain, Ken Good, épouser une petite Yanomami de 11 ans, puis lui faire trois enfants, même si cette pratique ne choque pas ce peuple. Ou d'apprendre de la bouche même des indiens que le disciple de Lévi-Strauss, Jacques Lizot, qui a vécu vingt cinq ans avec ce peuple, a profité des jeunes garçons de la forêt pour satisfaire ses tendances pédophiles. Finalement, c'est encore le découvreur de cette tribu, le sociobiologiste, Napoléon Chagnon, que j'ai trouvé le plus convaincant et pourtant, il a eu de multiples opposants, sans doute jaloux de sa grande notoriété.
Un gros reproche à ce documentaire, c'est qu'il ne donne pas, en sous titre, le nom de la personne qui parle, ce qui fait qu'il faut un certain temps avant de comprendre qui est qui.