Lola d’Or, « Oscar du cinéma allemand », du Deutscher Filmpreis 2011, catégorie meilleur son.
Mention “hautement recommandé” par la “Filmbewertungsstelle Wiesbaden”, instance officielle chargée de certifier la qualité artistique, documentaire et historique des productions cinématographiques en Allemagne.
Meilleur film, section « Semaine de la critique », au festival du film Locarno 2009, Suisse.
Golden Gate Award du meilleur documentaire au 53e San Francisco International Film Festival, 2010, USA.
Prix du « meilleur montage artistique » lors de la Diagonale 2009, festival des films autrichiens.
Premier prix « Lüdia » ou prix du public, au 20e Festival du Cinéma à Lünen, 2009, Allemagne.
Récompense “Mention Honorable” lors du festival EURODOK 2010, organisé par l’Institut du Film de Norvège, à Oslo.
Prix du public pour le meilleur documentaire au 36e International Filmweekend Würzburg, 2010, Allemagne.
Robert Cibis vient d'une famille de musiciens et Stefan Knüpfer n'est autre que l'accordeur du piano de son frère pianiste. Lilian Franck, quant à elle, est tombée sous le charme de l'accordeur passionné alors qu'il rendait visite à la famille de Robert Cibis: "Stefan Knüpfer et ses histoires m’ont tout de suite fascinée. Il est toujours parvenu à nous plonger en un rien de temps dans le monde complètement fou des stars du piano, et à nous faire rire aux éclats avec ses anecdotes. J’ai pensé qu'il serait un protagoniste idéal pour un film", rapporte-t-elle.
L'originalité de ce documentaire consiste à montrer le travail d'un passionné de la musique qui demeure dans l'ombre et dont on ne parle jamais. Non ce n'est pas un pianiste, ce n'est pas un chef d'orchestre ni un chanteur mais il est pourtant musicien...Mais alors qui se cache derrière les lunettes de Stefan Knüpfer? Réponse: un accordeur passionné indispensable aussi bien au succès d'un concert que d'un enregistrement!
Eh oui, contrairement à ce que l'on pourrait croire, le documentaire n'est pas là pour nous dévoiler tous les secrets de l'instrument magique ni même de l'accordeur génial. Le film se propose de dresser le portrait de deux passionnés, l'un pianiste, l'autre accordeur et leur relation charnelle à la musique. A aucun moment du film, les documentaristes ne font mention de techniques musicales ou encore de la vie de Stefan Knüpfer. Le réalisateur explique son intention en ces termes: "Les explications techniques ne sont là que lorsque la narration l’exige. Le film repose avant tout sur l’histoire, la passion et l’action. Nous voulions surtout offrir un regard sur cette planète particulière qu’est le monde des virtuoses."
Les documentaristes, Robert Cibis et Lilian Franck, se sont concentrés sur la collaboration entre l'accordeur et un pianiste de renom, Pierre-Laurent Aimard. Ils les ont suivis dans leurs pérégrinations pendant un an préparant avec minutie un enregistrement hors du commun de « L’Art de la Fugue » de Bach. Pour cela, le pianiste a choisi un piano à queue numéro 109, soit, aux yeux de l'accordeur un monstre à dompter composé de 88 touches, de 230 cordes sur un cadre en fonte, et pesant jusqu'à 480 kg.
A la fois technicien et artiste, le documentaire montre un accordeur complexe, polyvalent et passionné à l'œuvre et au plus près des pianistes. Voilà comment Robert Cibis perçoit ce personnage caméléon: Stefan Knüpfer est à la fois un traducteur, un mécanicien, un artiste. Il essaie de comprendre le pianiste, il commence à visser, à tendre, à limer… il écoute et traduit.. Les réalisateurs ont suivi cet homme du début de l'aventure autour de l'Art de la fugue de Johann Sebastian Bach jusqu'à l'enregistrement final, le coup de tonnerre!
Angle de vue original pour ce documentaire qui propose une plongée dans la musique par le biais de l'image. Oui, mais pas seulement! Même si la monteuse, Michèle Barbin, a effectué un très grand travail dans l'élaboration du film, notamment à certains passages où il fallait permettre de "visualiser" la musique, la dimension sonore a, elle aussi, été minutieusement étudiée. Si les documentaristes avaient pour projet de décrire une quête du son parfait, il fallait qu'il le soit aussi pour les spectateurs! C'est pourquoi certaines scènes sont enregistrées en qualité Dolby surround sur plus de 90 pistes. Par ailleurs, pour pouvoir réagir vite si l'un des musiciens se mettait au piano tout à coup, les réalisateurs avaient mis au point une installation de micros mobile.
Au cours du documentaire se croisent différents pianistes qui forment une drôle d'équipe: à la nonchalance de l'interprète chinois Lang Lang, qui apparaît en jean, baskets, les cheveux ébouriffés, répond la rigueur de Pierre-Laurent Aimard. Outre cela, le réalisateur, Robert Cibis a pointé le fait que la cohabitation avec les artistes a été à la fois passionnante et difficile: "Les musiciens classiques travaillent très dur, ils sont habitués à se présenter sur la scène et au public au meilleur de leur forme. Il fallait les convaincre de laisser la caméra filmer leur combat, leur faire oublier que nous étions là, pour qu’ils restent eux-mêmes. C’est un très long travail."
A la fois artiste, technicien, traducteur également (lorsqu'il adapte), le réalisateur se doit lui aussi d'être polyvalent et créatif. En ce sens, au fil du tournage, en observant l'accordeur avec précision, Robert Cibis a établi un lien entre ces deux arts et techniques: "J’ai ressenti de nombreux points communs entre le métier de réalisateur et celui de Stefan Knüpfer, l’enregistrement d’un disque, comme le tournage d’un film, sont des processus complexes. C’est un travail colossal qui doit accompagner les idées. Le talent ou un don ne suffisent pas, sans ce travail il n’y a rien"