Dominic Cooper comme on ne l'a jamais vu (on le découvre, même...), asseyant ainsi son statut d'acteur de composition, et sortant du cliché "acteur secondaire / faire-valoir des grosses productions" qui lui collera par la suite à la peau (du talent en sommeil, qu'on attend de revoir dans un petit film inspiré). On se doutait, à le voir en déambuler dans les blockbusters (tels Captain America, Need for Speed, Dracula Untold ou encore Warcraft) que cette bonne tête pouvait cacher un rôle ultra-intéressant dans sa filmographie, et après quelques fouilles spéléologiques, le petit bijoux (doré) est apparu. Malgré son affiche qui brûle les rétines, The Devil's Double est un film au speech attirant : un pauvre homme se retrouve obligé de jouer les doublures d'un dictateur pour les soirées mondaines ou les discours à risques, mais qui commence vite à détester ce répugnant personnage qui viole et tue qui bon lui semble... La suite, vous la devinez. C'est un peu le défaut de ce scénario qui enfonce les portes ouvertes, et finit par ne plus passionner (on s'ennuie un peu au milieu), jusqu'à un final qu'on avait également prévu mais qui est tout de même agréable à voir (un poil cathartique). Le véritable atout dans ce film, comme nous l'avons dit, c'est Dominic Cooper. Il interprète ici deux rôles, à savoir le dictateur fou et la doublure qui subit son emploi, et parvient à nous faire détester viscéralement son premier personnage et plaindre le second, sans même avoir besoin d'une étiquette ou indice visuel pour s'y retrouver entre les deux hommes, un petit exploit de jeu d'acteur. Un film intelligent également, puisque l'on trouve dans The Devill's Double la critique du dictat et de la toute-puissance d'un homme sur son peuple (pauvres gamines...), des relations père-fils compliquées (le père du dictateur préfère la doublure à son propre fils, une amusante scène pour nous), et la thématique du choix des soldats qui ne peuvent pas dire "non" du vivant de leur maître, mais
une fois mort ont quand même le pouvoir de protéger le régicide
. Il est vraiment dommage que le scénario ne surprenne pas, au point de nous endormir un peu après un démarrage alléchant et avant une fin cathartique. Mais le double-rôle de Dominic Cooper vaut de l'or.