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Gérard Delteil
203 abonnés
1 910 critiques
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4,0
Publiée le 12 juin 2015
Un film original servi par d'excellents comédiens, des dialogues plein d'humour qui sonnent juste et une bande son qui sort elle aussi de l'ordinaire. Certes, on aimerait que certains aspects du thème de transfert de personnalité soient plus exploités. Comment peut-on utiliser son acquis intellectuel, professionnel, social pour s'en sortir quand on se retrouve dans le corps d'un jeune homme pauvre et, qui plus est, Beur ? Néanmoins, le sujet est traité avec habileté et finesse, une ou deux petites erreurs de psychologie mises à part. Un bijou comme la comédie française nous en offre peu. A savourer.
Un film original, déroutant. Au début je m'attendais à voir des effets spéciaux, mais point de ça dans ce film, où tout est axé sur la psychologie des deux personnages principaux. En fait, ce film n'invente rien d'extraordinaire, mais il vaut le détour pour au moins deux choses : d'une part c'est un premier film très prometteur pour Mehdi Ben Attia (grand Prix du jury du festival Premiers Plans d'Angers), mais également j'ai trouvé l'interprétation de Mehdi Dehbi excellente. Voilà un jeune comédien plein de charisme et de talent. Surtout que ce rôle n'était pas évident à interpréter, vu la particularité de l'histoire. Par ailleurs, j'ai eu plaisir à revoir Salim Kechiouche, certes dans un rôle secondaire mais bien présent quand même, acteur qui se fait trop rare sur nos écrans.
Servi par une pléiade d'acteurs remarquables, par une caméra qui sait accompagner les corps et un montage serré qui donne le pouls à son récit, Je ne suis pas mort est une mordante réflexion sur le désir d'intégration. De même que Malik coupait le cordon ombilical avec la mère dans Le Fil, Yacine rompt ici finalement sans acrimonie avec la soumission au père, sans pour autant renier ce qu'il est, un Arabe. Il lui aura fallu contourner la stratégie d'indifférence ou d'insouciance qui structurait son être au monde et passer par une édifiante métamorphose. Son équilibre et son accomplissement sont au prix d'un grain de folie…
Son premier film Le fil était déjà déconcertant, celui-ci l’est tout autant puisqu’on assiste au transfert d’un esprit dans un autre corps. Un scénario qui laissait augurer d’une comédie mais Je ne suis pas mort s’oriente davantage vers le drame ; Richard découvrant la vie de Yacine et les difficultés qu’il traverse. En parlant des personnages justement, on tombe assez vite sous le charme d’Emmanuel Salinger et de Mehdi Dehbi formant même un trio avec Maria de Medeiros. Un film atypique c’est certain qui traite aussi bien de l’identité que des rapports Père / Fils mais des sujets qui sont à peine effleurés qui ternissent l’intérêt de l’ensemble.
Un inspecteur des finances enseigne la culture générale en Prep'Ena à Normale Sup. Il meurt brutalement d'une rupture d'anévrisme ... et se réincarne dans la peau d'un de ses élèves d'origine algérienne. Avec Benoît Poelvoorde dans le rôle principal on aurait eu une grosse comédie poisseuse façon "Les deux mondes" ou "Du jour au lendemain". Avec Emmanuel Salinger (le héros de "La Sentinelle" qui a pris quelques cheveux blancs) et Maria de Medeiros (qui devient de plus en plus belle) on est plutôt du côté de la parabole sociale. Le film aborde des thèmes lourds : le racisme ordinaire, la méritocratie républicaine, la perte de la mère, la relation compliquée au père ... Mehdi Ben Attia a un peu de mal à les faire entrer dans son film qui peinera à trouver une audience au delà de la rue d'Ulm et de la rue de l'Université. Merci quand même à Armand L. - qui connaît bien ces deux adresses - pour m'avoir signalé sa sortie.
Bon, que dire de ce film sinon qu'il n'a pas beaucoup d'intérêt. Une histoire un peu stérile qui n'amène pas grand chose. Je comprends le "je ne suis de nulle part et de partout" mais les dialogues sont creux. J'ai mis 2 étoiles pour les acteurs qui sauvent les meubles...
Un film qui oblige à activer ses neurones et dont on sort chamboulé intellectuellement et émotionnellement, c'est assez rare pour être hautement recommandé.
J'ai rarement vu film plus mauvais : tout sonne faux, que l'on se situe dans les milieux populaires comme dans les milieux soi-disant élitistes et cultivés. Le héros est soi-disant un brillant étudiant, mais il est toujours apathique et ne semble avoir la moindre idée sur rien. Son professeur de culture générale a trois amis et vit dans un appartement minable où des posters ridicules de sa dulcinée posant façon miss France voisinent avec une bibliothèque But où trois livres se battent en duel : on ne note pas la présence de la moindre oeuvre d'art. De brèves représentations de cours ou encore d'une soi-disant pièce d'art contemporain laissent penser que l'auteur n'en a jamais vus d'intéressants, tant ils sonnent l'imposture. Quant à la représentation du racisme, il est souligné de façon caricaturale : quand le héros se présente au poste de Police de l'Elysée, on voit les policiers prendre leur regard le plus méfiant et le plus patibulaire alors qu'il a un entretien de recrutement : l'auteur du film s'est-il simplement renseigné sur la vraisemblance de ce qu'il montre ? Je ne parlerai même pas du scénario ou du jeu des acteurs : le problème se situe en amont, avec un film qui est tout au plus un travail d'écolier, où tout ce qui est filmé semble de seconde main, et qui ne méritait certainement pas une sortie en salles.
Film bancal qui peine à trouver son équilibre et sa cohérence. La curiosité du scénario s’en trouve du coup affaiblie. Reste l’interprétation qui sauve les meubles.
Dès les 2 premières minutes, j'ai su que je n'aimerais pas le film... J'y suis allé parce qu'un ami m'en avait parlé, ERREUR grossière ! Il n'y a rien à retenir là-dedans ! En tout cas pour les 3 premiers quart-d'heure puisque j'ai pas tenu davantage ! C'est la 4e fois que je suis obligé de sortir de la salle en plein milieu d'un film tant c'était chiantissime !!! L'écrivain... Mais c'est qui ce type qui ne sait pas jouer ??? Même Maria de Medeiros que j'aime bien d'habitude est agaçante !
Bref, si vous l'avez raté, pas grave, ne gâchez pas 10 € !
Deuxième film de Mehdi Ben Attia après Le fil (2010), Je ne suis pas mort est un peu plus convaincant que ce premier long métrage un peu bancal. Le réalisateur (scénariste de Téchiné pour Loin et Impardonnables) a voulu mettre ici beaucoup de choses, sous couvert de fantastique, du racisme ordinaire aux différences sociales en passant par la politique et une certaine...
Bravo ! Voilà enfin un scénario qui sort de l'ordinaire. Le sujet originel n'est pas nouveau et a déjà été traité au cinéma, mais dans celui-ci, le cartésianisme est vite mis de coté. Transfert de personnalité suite à une séduction conjointe ? Réel surréalisme ? Ou est-ce que Yacine rêve ? Toujours est-il qu'est les acteurs-trices sont parfaits. La beauté troublante de Mehdi Debbi, vu auparavant dans un rôle de femme, ajoute une suave étrangeté au film.
J'ai beaucoup aimé ce film très frais et faisant rencontrer l'univers de la haute société française et du monde des banlieues dans le cadre d'une réincarnation. Excellent drame français ! Bravo !
Film déconcertant et troublant sur l'identité (et accessoirement le racisme et la condition d'arabe en France à paris au 21ème siècle, y compris dans les sphères élitistes des universitaires et énarques) et sur l'altérité (prendre la place d'un autre par jeu, par amnésie, par imposture et calcul ?). Toutes les conjectures sont autorisées dans ce long-métrage qui vire peu à peu vers la fable, la métaphore et l'irréel, qui rebutera du coup les cartésiens et ceux qui veulent trouver un sens ou une explication à tout. Il y est aussi beaucoup question de rapport au père, cruel et manipulateur avec ses deux fils, ou, presque pire, indifférent et goguenard envers celui qui réussit et quémande pitoyablement des miettes d'affection. Thème des destins gémellaires qui se recoupent ou se prolongent dans une relation où la fascination et la séduction comptent pour beaucoup, tant le jeune Yacine (interprété par l'incandescent Mehdi Dehbi) par sa beauté angélique et son charme vénéneux sème la confusion qui a déjà emprisonné son propre cerveau. Cet univers très intellectuel et la présence du rare Emmanuel Salinger font bien sûr penser au cinéma d'Arnaud Desplechin, néanmoins la dimension fabuleuse envoie le film sur d'autres champs. En acceptant de pénétrer dans un monde où tout finit par dysfonctionner, se dérégler et ne plus obéir à des attitudes logiques et sensées, on flotte de concert avec Yacine dans le flou et l'incertitude. Une position étrange et inhabituelle, nullement inconfortable, au contraire inédite et agréable.