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tomPSGcinema
748 abonnés
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0,5
Publiée le 8 décembre 2009
Ce long métrage de Julien Duviviver, est une grosse, très grosse déception pour moi. Cette histoire de sorcier qui prédit à cinq amis une mort proche et imminente, n'est jamais intéressante et s'avère même lassante très rapidement. De plus l'interprétation n'est pas fameuse, notamment en ce qui concerne Harry Baur qui cabotine comme jamais, la bande sonore est désastreuse et la musique s'avère particulièrement saoulante. Bref, les cinq gentlemen maudits est un film insupportable, et qui s'oublie bien facilement.
Quand il tourne « Les cinq gentlemen maudits » en 1931, Julien Duvivier a déjà derrière lui une solide carrière de cinéaste entamée en 1919 après avoir été scénariste pour Louis Feuillade ou Marcel L’Herbier. Son premier film parlant « David Golder » avec Harry Baur a été un succès. Il enchaîne donc dans la foulée avec ce film de commande tiré d’un roman d’André Reuze qu’il finira sans doute à tort par renier. Dans la plus pure tradition des films à suspense de l’époque le film avec le temps qui passe recèle bien des aspects dignes d’intérêt comme le recours aux décors naturels marocains, procédé très audacieux à cette époque où la technique du film sonore est encore balbutiante. Heureusement le texte souvent inaudible est assez rare, Duvivier étant encore fortement imprégné des modes d’expression du muet. Ce parti pris du décor naturel qui nuit un peu à l’action renforce aujourd’hui l’aspect documentaire du film et nous montre un Maroc où les traditions ancestrales n’ont pas encore disparu du quotidien. Par la même occasion on peut voir de la part de Duvivier une dénonciation féroce du colonialisme indiquée dès l’entame avec le contraste saisissant entre les laveurs du premier plan ressemblant à des esclaves et les riches colons jouant une partie de tennis sur leur luxueux yacht. A la vue de ces images tournées plus de vingt avant les premiers événements en Algérie on comprend qu’une telle domination fortement imprégnée d’arrogance et de mépris ne pourra que se solder par une révolte libératrice. La musique souvent baroque et incongrue de Jacques Ibert donne une tonalité fantastique au film qui renforce encore son charme désuet. Enfin on ne boude pas notre plaisir de retrouver aux côtés d’Harry Baur une fois de plus enclin à l’emphase, le génial et iconoclaste Robert Le Vigan affublé d’un accent anglais qui ne tromperait pas un élève de classe maternelle et un René Lefebvre dont on avait oublié qu’il avait lui aussi été jeune.
Un des meilleurs Duvivier... il y a Le Vigan, René Lefèvre, déjà rien que ça devrait suffire. Même si la contrefaçon de l'accent anglais peut prêter à sourire, le film a un punch qui n'a pas trop faibli.
Film étrange, tourné en décors naturel au Maroc. Entre le film muet, la musique est très présente, et le film parlant, les paroles sont souvent inaudibles mais heureusement assez rares. Entre le dramatique et le comique. C'est un peu les cinq petits nègres aux colonies