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Un visiteur
5,0
Publiée le 31 juillet 2013
Ces trois films sont un chef d'oeuvre magnifique et inespéré. Chaque plan, chaque séquence est incroyable et en même temps perce l'émotion de ce portrait de l'enfance, sans qu'aucun pathos ne vienne interférer. On peut y voir plein de références à tel ou tel cinéaste mais l'oeuvre est unique et c'est ce qui en fait la véritable originalité. On est transporté par le noir et blanc charbonneux des deux premiers films, qui devient lumineux dans le troisième. Inmanquable.
C'est la découverte d'un univers qui est à la fois l'histoire du cinéaste - celle de son enfance - et celle de l’Écosse d'il y a soixante-dix ans dans un cinéma que l'on peut qualifier de pudique car très silencieux et elliptique. Les dialogues sont réduits au minimum et l'essentiel passe par l'image, un peu sans doute comme dans la vie de cet enfant qui peine à décrire une existence dépassé par son destin. Certaines scènes peuvent parfois paraître énigmatiques, l'inconvénient de ce minimaliste ; on ressent néanmoins la force des éléments qui viennent s'opposer aux héros tout autant que ses maigres espoirs et plaisirs. C'est un témoignage très bouleversant sur l'enfance malheureuse et il vient éclairer avec pertinence notre regard contemporain sur ce que l'on considère aujourd'hui comme l'enfance défavorisée... qui est à cent lieues de la triste réalité décrite par Bill Douglas.
Très intéressant de pouvoir découvrir ces trois films à la suite. La mise en scène s'affine, l'acteur principal grandit et tout devient plus dense au fil du temps. Une atmosphère ténue et une liberté de ton assez rare.