Honnêtement la bande annonce de Barberousse me plaisait beaucoup, et c’est une figure de l’histoire peu traité, aussi j’étais enthousiasmé. Mais malheureusement force est de constater que le film n’est pas réussi, et cela, même si on peut lui accorder le fait qu’il n’a qu’un tout petit budget au fond pour ce genre de fresque historique.
Un bon point, le casting. Franchement, les acteurs sont convaincants, avec des interprètes plutôt réputés quand même pour faire du bon boulot, même dans des séries B de qualité discutable. Rutger Hauer est à la hauteur dans le rôle-titre, et on regrettera qu’il apparaisse finalement trop peu, tandis que F. Murray Abraham, comme souvent, tire son épingle du jeu. Pour le reste le casting est international, avec des noms moins connus, comme Raz Degan, Christo Jivkov, Cecile Cassel. Là on reprochera surtout des rôles pour certains sans grand intérêt, qui viennent servir à combler un traitement en fait bien faible de la figure de Barberousse. Mais les interprètes ne sont guère critiquables.
Le scénario est mal conduit. Le film ne se concentre que trop peu sur la dimension historique, au profit d’un romantisme peu crédible et assez lénifiant par moment. Au fond, Barberousse n’est presque pas au centre de l’histoire. Le métrage a clairement était limité dans ses ambitions par son faible budget, mais cela n’excuse pas tout. Le rythme est assez inégal même si le métrage n’est finalement pas ennuyeux sur les 2 heures, mais on regrettera vraiment qu’un sujet comme cela, nous propose un Henri le Lion anecdotique, un Barberousse très discret, et nous expose en fait des personnages secondaires issus de la petite histoire, et en vérité anecdotique. Le gros problème c’est qu’en fait le réalisateur italien a traité son film du point de vue italien, et que malheureusement, la figure éponyme, étant germanique, il y avait un hic dès le départ. Je passe sur des facilités scénaristiques énormes (la fin est lénifiante quand même).
La réalisation est en grande délicatesse avec l’épique. Martinelli est incapable de transcender son budget pour offrir un métrage un tant soit peu grandiose et épique. A part peut-être quelques images du siège de Milan, le film manque de relief, d’ambition, d’ampleur, et on visionne en fait un téléfilm assez banal. La bande annonce promettait du lourd, mais au bout du compte le résultat n’est pas des plus enthousiasmant en matière de mise en scène, tout comme en matière de décors et de photographie. Si sur les décors c’est à peu près pardonnable toujours du fait du petit budget, la photographie très laide (les couleurs sont parfois franchement dégueux, comme dans le passage final), et l’absence de paysage concluant ne le sont pas. L’abus de CGI et d’images de synthèse limites n’aide d’ailleurs pas à convaincre. Reste que le film offre quelques scènes violentes qui pimentent un peu les combats, et que la musique, bien que parfois pas très appropriée, fonctionne assez bien.
Au fond Barberousse n’avait que 9 millions d’euros, ce qui limite forcément les ambitions. Mais enfin, le raté de l’approche du personnage de Barberousse, la photo bien laide, les maladresses de Martinelli, la musique pas assez enlevée, tout cela était corrigible sans empiler les millions. Finalement, j’ai été peu convaincu, hormis par les acteurs solides, par un rythme correct, et par quelques scènes qui restent de bonnes tenues, avec un potentiel qui transparait parfois (le siège de Milan). Je donne 1.5, même si j’ai hésité avec le 2 du fait du petit budget, mais enfin, non, au bout du compte le film reste insuffisant.