J'ai moins aimé que "Le mariage de Tuya" et il est vrai que Nan Yu fait beaucoup pour la profondeur du film comme elle l'avait fait dans le film précédent.
Excellent mélo, sur la Chine, sa classe ouvrière, ses blocages moraux, ses femmes. Une curieuse nostalgie (mais lucide, une nostalgie "faut de mieux") de la culture soviétique en tant que valorisation de la femme au travail et du collectif, un film impitoyable sur la dureté d'un pays qui sort de la misère par la voie du despotisme antisocial le plus impitoyable, un hymne au droit au bonheur.
Autant je n'avais pas était complètement convaincu par le précédent opus du réalisateur, "Le Mariage de Tuya",autant celui-là m'a touché. L'exotisme des steppes mongoles étouffait il peut-être trop toute la sensibilité du réalisateur qui s'exprime ici pleinement avec pudeur et simplicité. La façon dont est filmée la condition sociale des classes modestes qui sert de toile de fond à cette histoire ajoute encore à l'intérêt de ce film et fait penser au néo-réalisme italien, parallèle qui peut s'expliquer par le fait que le cinéma chinois émerge depuis quelques années déjà d'une longue dictature communiste, tel le cinéma italien de cette époque qui s'est débarassé du joug mussolinien. Mention très bien pour l'actrice Yu Nan qui fait complètement corps avec son personnage.
Bien moins réussi que le précédent film du réalisateur, mais toutefois excellent. La très jolie Yu Nan est toujours aussi forte dans son rôle. Un nouveau film qui témoigne de la vitalité du cinéma chinois de l'ère moderne, un des rares espaces de critique sociale du système capitalo-socialiste en place.
Dans La tisseuse, le réalisateur chinois Wang Quan An conte une histoire qui fait écho à celle du Mariage de Tuya. Même actrice, et finalement même enfermement dans des choix rendus difficiles, voire impossibles, par manque d'argent.
Dans le Mariage de Tuya, l'héroïne avait un mari handicapé et cherchait un nouveau compagnon capable de l'entretenir, tout en exigeant de garder son mari à la maison. Elle était (paradoxalement) enfermée dans les paysages immenses de Mongolie intérieure.
Dans la tisseuse, le personnage principal apprend qu'elle est atteinte de leucémie. Elle n'aime pas son mari avec qui elle s'est mariée par dépit, après le départ de son premier amoureux à Pékin. Que faire de ces dernières semaines de vie ? Faut il payer un traitement médical très onéreux, au détriment de l'éducation de son fils, alors qu'elle est condamnée ? Wang Quan An filme les usines immenses comme la steppe : des lieux écrasants, ou l'humanité lutte sourdement pour exister.
Malheureusement le film ne décolle jamais. On sent un potentiel chez ce réalisateur, comme dans ce premier plan magnifique, mais le film tourne pour ainsi dire à vide, plombé par une direction d'acteur déficiente et un scénario qui hésite entre plusieurs voies, usant d'un pauvre artifice final pour tenter de paraître plus intéressant qu'il n'est.
Ce film, qui évite tellement le pathos qu'il finit par ennuyer, nous rappelle avec cruauté que les mélodrames ne peuvent être qu'excellents ou ratés. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/
Une belle histoire qui aurait put être beaucoup mieux approchée, tournée. De nombreux plans interminables, beaucoup de mou et au final peu de sensibilité. Rien à voir avec "Ma vie sans moi" d'Isabel Coixet, beaucoup plus vivant et où le côté familiale ressort plus que dans "La Tisseuse". On s'ennuie à certains moments et c'est dommage.
Mélange entre melodrame et film social, Wang Quan'An reussit l'accord parfait entre deux genres, la mise en scene est magnifique, (les scenes dans l'usine, dans le restaurant, sur la plage .... enfin tout) pour une reussite parfaite.
Cette histoire de fin de vie sur fond d'injustice (Lily est jeune et pauvre, et elle est frappée par un mal dont le "paradis" communiste chinois réserve le traitement aux seuls nantis) est d'un manque d'intérêt abyssal ! Réalisation que certains sans doute qualifieront de "contemplative" avec des trémolos admiratifs sous la plume, mais dont on peut plutôt noter l'indigence (ou au mieux la paresse), où les acteurs, tantôt "surjouant", tantôt "sousjouant", traînent leur ennui, et provoquent le nôtre : aucune émotion au rendez-vous. Non, le cinéma asiatique n'est pas nécessairement passionnant pour la seule raison qu'il est asiatique !
Décidément, Wang Quan An est passé maître dans les portraits de femmes. L'actrice principale est icroyablement bien dirigée dans ce film très émouvant. Un film sur la Chine, mais aussi sur la vie. Bouleversant.
La Chine vue du côté des ouvriers, loin, très loin des nouveaux riches et du boom économique. La tisseuse est un film qui témoigne du statut social de son héroïne mais c'est avant tout le portrait d'une jeune femme chinoise d'aujourd'hui. Le réalisateur, Wang Quan An, a tourné une oeuvre douce amère qui pourrait facilement basculer dans le mélodrame. Ce n'est pas le cas. Le ton est davantage à la balade nostalgique et rugueuse, triste et désillusionnée, cela va sans dire, mais pas plombante, enfin, pas trop. Le beau visage de Yu Nan, actrice magnifique, illumine cette figure de femme sans rêves et sans avenir. Au delà de l'illustration du bouleversement collectif que subit la Chine, parce que cet aspect là est bien plus qu'un arrière plan, La tisseuse questionne plus largement sur le sens de la vie. Avec humilité et une universalité évidentes.
L'actrice Yu Nan est superbe dans ce rôle, elle est très touchante dans l'interprétation de cette femme chinoise qui doit affronter les tourments de la vie. Elle porte à elle seule ce film qui, en plus d'être un drame sentimental, est une critique acerbe du système social chinois.