Oui, bon, certes Code Mercury est un film qui vient avec ses gros sabots doté d’une histoire peu vraisemblable, mais bon, si on n’est pas trop regardant on appréciera quand même l’aspect divertissant de l’objet, qui, sans faire d’étincelle, coule doucement pour une petite soirée sans prise de tête.
L’interprétation d’abord est de qualité. Bruce Willis trouve le genre de personnages qu’il aime bien, un peu bourru, mais bon cœur, et il a quand même un peu plus l’occasion de montrer ses talents d’acteur puisqu’il doit s’occuper ici d’un enfant, autiste qui plus est. Miko Hughes qui campe l’enfant livre d’ailleurs une prestation remarquable, qui mérite franchement d’être loué. On peut d’ailleurs s’étonner que sa carrière soit finalement bien timide. En méchant de service on trouve un Alec Baldwin un peu trop cabotin, heureusement les seconds rôles, notamment Kim Dickens, mais encore Chi McBride et même des rôles très secondaires comme celui de Carrie Preston font belle impression.
Le scénario en revanche il est vrai relève du n’importe quoi. Tant du point de départ de l’histoire que du déroulé, si l’on prend notamment en considération l’intervention du personnage de Kim Dickens. Après, si on passe sur l’intrigue en elle-même, le film reste tout de même rythmé, doté de bonnes répliques, et les personnages ont suffisamment de consistance pour introduire un peu d’émotion et de profondeur. Pour ma part j’ai quand même suivi le film sans déplaisir, en dépit de ses inconsistances regrettables malgré tout.
Sinon on sent le gros budget et le produit américain emballé solidement mais sans génie non plus. Code Mercury reste dans les clous, et ne se mouille pas tellement. Les décors sont corrects mais sans plus, la photographie est appréciable mais ne fait pas d’effort outre mesure, les scènes d’action sont propres mais dans les limites du raisonnables. Quant à Harold Becker, qui était alors dans sa grande période, il signe quand même une réalisation efficace, sobre, dans laquelle on ne décèle pas un génie, mais qui dans le choix de la simplicité dénote quand même un metteur en scène intelligent. La bande son enfin est à l’image de la qualité formelle du film : appréciable mais sans plus.
Clairement Code Mercury est taillé pour le divertissement, et ne cherche pas à être grand-chose d’autre. On peut le regretter, mais c’est ainsi, et pour ma part, si j’ai bien perçu les limites de l’ensemble, je ne l’ai pas trouvé si mal dans son rôle de produit de distraction. Cela m’amène donc à lui mettre 3.