Voilà, voilà le premier "Dracula" de la Hammer à m'avoir déçu, et malheureusement, il ne sera pas le seul. C'est pour cela que je vous disais que l'on s'apprétait à entrer dans une phase que je n'aimais pas de la célèbre société de production américaine, les prémices de son déclin. N'ayant plus trop de scénarios intéressants à dégaîner pour faire peur aux foules, les producteurs et autres scénaristes décidèrent de sortir, du fond de leur poche, un scénario ne possédant pas les crocs du tout. D'accord, le jeu de mot n'était pas très piquant de rire. Mais outre ces bien minables calambourds, il résulte de ce "Dracula et les femmes" une oeuvre souffrant d'un manque d'imagination flagrant, et du départ évident de Terence Fisher, qui nous avait par ailleurs founi trois films mémorables, en plus d'une flopée d'autres chef-d'oeuvres concernant les autres personnages phares de la littérature fantastique. Ainsi, ce grand homme ayant quitté la barque, surement trop effrayé par les directions que prenaient Dracula, il fallait lui trouver un remplaçant. Et c'est en la personne de Freddie Francis ( un nom tel que je me demande si ce n'est pas, finalement, un pseudonyme ) que l'on trouve son remplaçant, un réalisateur assez peu connu qui n'a jamais rien fait de bien ( à part son "Frankenstein", que je n'ai pas encore vu ). Et donc, avec ce mec, allez faire un bon film, vous. La mise en scène est en fait assez plate, plutôt banale, sans atmosphère réellement palpable, sans réelle tension. Bon, elle se révèle tout de même un minimum efficace, mais il lui manque des scènes intriguantes, effrayantes, qui font peur quoi ! Des scènes qui avaient fait le bonheur du film précédent, et même la sensualité du second opus manque tout de même, le côté esthétique de la chose, je veux dire. Alors oui, il y a une certaine sensualité dans le cas présent, mais n'est pas Terence Fisher qui veut. Le résultat est donc très décevant sur le point de vue de la mise en scène, mais ne l'est pas moins au niveau de son écriture. OOOh Terence Fisher, qu'est-ce que tu me manques ! Niveau écriture, c'est donc pas très folichon. Les dialogues sont pas mauvais, certes, mais l'érotisme esthétique des films précédents manque réellement. Et ce n'est pas seulement dû à la mise en scène : c'est aussi et surtout causé par une baisse du niveau de la rédaction. Après, c'est purement personnel comme je ne cesse de vous le répéter dans nombre de mes articles, mais là, je n'ai pas du tout accroché. Ensuite, j'ai trouvé l'histoire bien trop peu imaginative, et beaucoup trop réchauffée. Le schéma demeure encore et toujours le même
: Dracula ressuscite, revient dans son château, se sert d'un homme pour l'aider dans sa vengeance, désire une femme, veut tuer le copain de la dite femme, et se fait tuer par le dit copain de la dite femme. Voilà, je vous ai résumé ce film, et tous ceux qui suivent
. Et donc, outre la banalité de son intrigue, il y a autre chose qui jure franchement : son casting. C'est pas pour me râbacher, mais qu'est-ce que Peter Cushing manque, sérieux ! En fait, on a surtout l'impression que devant ce charismatique vampire, il n'y a personne pour lui faire face. Pas un acteur charismatique, pas un personnage dont on se souvient après l'avoir vu, pas un équivalent de Van Helsing. Même le héros est sans charisme, d'autant que son interprétation est plus que bancale. Du côté de Christopher Lee, c'est bien sûr du très bon. L'acteur est toujours aussi charismatique, imposant et atypique. Pas de problème de son côté, il est toujours aussi adapté pour le rôle, un rôle beaucoup mis en avant que pour le précédent film. Les scénaristes ayant compris qu'un acteur comme celui là, on le met en avant quand on l'a, il est ainsi au centre de l'intrigue, et se montre encore plus que précédement. J'ai tout de même senti chez lui un ras le bol du personnage. Mais bon, peut-êtr suis-je le seul à l'avoir vu. Au moins parle-t-il, maintenant ! Outre une fin complètement ratée et ridicule, "Dracula et les femmes" est également une oeuvre atrocement prévisible. Les scènes de mort sont d'une mollesse rarement atteinte ( d'où un problème de mise en scène flagrant ), et surtout, il ne respecte ni la mythologie du personnage ni les valeurs instaurées par les trois premiers films. C'est simple : depuis le temps qu'on nous rabâche que Dracula ne tue que la nuit, pourquoi ne le fait-il pratiquement que de jour dans le cas présent? A cela, ajoutez beaucoup de longueurs et une lenteur inutile et exaspérante, et vous comprendrez ma déception. A ne surtout pas voir, même si vous êtes fan du personnage.