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Buzz063
75 abonnés
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3,0
Publiée le 17 septembre 2011
Exploitation d'une série à succès pour la Hammer, ce qui n'empêche pas le studio de veiller à la qualité de fabrication du film, pourtant produit très rapidement, et d'introduire dans le scénario des thèmes permettant d'éviter les redites, bien que les résurrections de Dracula soient de plus en plus improbables. Içi le scénario évoque la question de la foi à travers ses deux personnages de prêtres, dont un est d'une intransigeance limite, et du jeune premier héroïque, qui se revendique athé. Le film attaque aussi la rigueur et le conservatisme de la société anglaise qui fait le lit du Dracula. Cette description de la société britannique étouffante du XIXe siècle est évidemment une couverture, le véritable sujet étant l'Angleterre contemporaine du film dont les institutions se raidissaient devant le courant libertaire né quelques années auparavant. Comme toujours dans les Draculde la Hammer, l'érotisme est présent en filigrane (comme dans les scènes où l'héroine attend avec impatience que le comte lui rende une nouvelle visite dans sa chambre).
Ce n'est pas un film d'horreur, c'est une bonne parodie de Dracula. On rigole, mais on frissonne aussi un peu. Christophe Lee est toujours aussi épatant en Dracula !
Devant l'incapacité de Terence Fisher à pouvoir poursuivre la série en raison d'un accident de voiture, les studios de la Hammer engagent Freddie Francis pour la réalisation de ce troisième "Dracula". On remarque vite que Freddie Francis est meilleur directeur de photographie que cinéaste. Sa mise en scène n'égale en rien celle de Fisher. Christopher Lee, déjà lassé du rôle de Dracula, n'aimait guère le scénario du film. Difficile de ne pas partager son avis : déjà la première scène horrifique n'est pas crédible : on découvre dans une église une femme visiblement vampirisée. Comment cela peut-il être possible alors que le seul vampire connu de la région, à savoir Dracula, est figé dans la glace (et je le rappelle non pas dans les douves du château comme dans le précédent film, mais dans une rivière) donc hors d'état de nuire ? Ce meurtre a-t-il été accompli avant ou après qu'il soit neutralisé dans Dracula Prince des Ténèbres ? Ce film change également certaines "règles" établies par les films précédents. Ainsi, pour tuer un vampire dans ce film, il ne suffit plus seulement de lui percer le coeur avec un pieu, mais également de prier. Je suis catholique, mais je trouve ce type de nouveauté risible. Inférieur sur le plan artistique aux films de vampires signés Terence Fisher, Dracula et les femmes déçoit aussi relativement niveau scénario. En regardant les affiches et les images dérivées, j'avais espéré que les scénaristes, au lieu de continuer à réduire Dracula à la simple fonction de "monstre à abattre", auraient mieux exploiter le personnage, l'humaniser par exemple, tisser une relation amoureuse entre lui et une de ses victimes comme le feront plus tard John Badham ou Francis Ford Coppola. Parce que le principe d'une série faite à partir d'un très bon film, c'est que le schéma ne se répète pas toujours et qu'il y ait du nouveau. Mais le film n'innove que fort peu, malgré quelques idées comme celle du prêtre s'alliant au comte. Heureusement, le charme agit et il y a tout de même quelques bons moments (les scènes de vampirisation, le final…) et une héroïne pulpeuse et gracieuse à souhait. À noter que le moment où Dracula mord pour la première fois Maria est une scène hautement symbolique, métaphore sexuelle renforcé par cette image où la jeune fille lâche sa poupée. Au final, Dracula et les femmes est bien loin d'égaler les réussites de Terence Fisher, mais reste un divertissement "hammerien" appréciable qui offre un bon moment horrifique.
Malgré la présence de Christopher Lee dans le rôle-titre, il n'y a rien à sauver dans ce film, même pas les décors très lambda. Je me suis ennuyé du début à la fin. Personnages sans charisme. Sans intrigue. Un ratage.