Avec "Soldaat van Oranje", Paul Verhoeven braque sa caméra sur le destin de six amis néerlandais qui vont voir la Seconde Guerre mondiale modifier leur vie et les mettre face à leur destin.
Quatrième film de Paul Verhoeven, "Soldaat van Oranje" retrace la vie de ses six hollandais, notamment deux d'entre eux, durant cette seconde guerre mondiale, les plaçant chacun dans divers camps et positions. Verhoven ne fait pas dans l'héroïsme mais dans l'humain, montrant comment ils vont réagir à cette guerre et l'occupation, souvent subissant plus les événements qu'autres choses, parfois influencé par divers éléments extérieurs (protéger ses proches, fuir le danger...). Verhoeven évite tout manichéisme et ne dresse pas de jugement, mais préfère analyser les comportements et se montre même humaniste, montrant que d'un camp à l'autre, on n'est pas forcément diamétralement opposé et que l'on reste avant tout humain et on subit les événements.
C'est notamment sur le personnage de Rutger Hauer qu'il braque sa caméra, que l'on découvre d'abord bizuter puis qui va peu à peu s'associer aux résistants mais souvent sans forcément le vouloir, se retrouvant malgré lui dans des périples risqués. Moins cru qu'il a déjà pu l'être, Verhoeven mêle drame, guerre et histoire d'amitié, sans oublier quelques petites touches d'humour, avec brio, faisant ressentir tout un éventail d'émotion pour les personnages auxquels on peut s'identifier, allant de l'attachement au dégoût et sachant donner de l'importance à plusieurs, tout en restant braquer sur Rutger Hauer.
Bénéficiant d'une belle reconstitution, qu'il met bien en valeur, il nous transporte de avec brio au cœur de cette guerre entre la Hollande et l'Angleterre. Sachant prendre son temps pour bien développer les personnages, il donne du rythme, de l'importance et de la tension aux enjeux importants. Teinté d'une certaine mélancolie et parfois du sentiment d'une vie gâchée, il fait ressortir toute l'émotion de ses personnages, pour faire de son film un drame humain touchant qui ne manque, en plus, ni d'actions, d'humour ou de rebondissements. Devant la caméra, les interprétations sont excellentes, chaque acteur sachant se fondre dans la peau de son personnage, mais mention spéciale à Rutger Hauer qui fait preuve d'un charisme, d'un magnétisme et d'une présence incroyable
C'est avec talent, subtilité, émotion et justesse que Verhoeven dresse le portrait de ses âmes humaines qui vont va voir la Seconde Guerre mondiale modifier leur vie et le monde, livrant tout un éventail d'émotions en passant du rire aux larmes.