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soniadidierkmurgia
1 178 abonnés
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3,0
Publiée le 4 mai 2024
« Tout ça ne vaut pas l’amour » est le quatrième film tourné par Jean Gabin et le premier comme réalisateur de Jacques Tourneur qui après trois autres films dirigés en France prendra le chemin d’Hollywood où il mènera une prestigieuse carrière plutôt éclectique comptant en son sein de très bons films (« Vaudou » , « L’homme léopard », « La flèche et le flambeau », « Star in my crown », « Rendez-vous avec la peur » et à son sommet trois chefs d’œuvre ( « La féline », « La griffe du passé », « La flibustière des Antilles »). Sur un scénario de René Pujol qui aussi réalisateur, venait de diriger Gabin dans « Chacun sa chance », Jacques Tourneur s’empare d’un sujet classique, sorte de digression boulevardière de « L’Ange Bleu » où le professeur Immanuel Rath (Emil Jannings) aurait été remplacé par un Marcel Lévesque beaucoup moins imposant en pharmacien malingre et timide, recueillant chez lui une jeune femme (Josseline Gael) venue mettre au monde dans sa boutique un enfant mort-né. Le jeune metteur en scène (27 ans) qui parallèlement œuvre comme monteur (« Les gaietés de l’escadron ») pour son célèbre père Maurice Tourneur revenu d’Hollywood, va démontrer d’emblée une sensibilité qui imprimera toute sa filmographie en centrant sa mise en scène sur le pharmacien au physique ingrat et à la timidité maladive. Incapable de se faire obéir de sa femme de ménage (Jane Loury) qui le rudoie devant sa clientèle, il va devenir fou amoureux spoiler: d’une jeune femme bien trop jeune et trop belle pour lui n’ayant d’yeux que pour le voisin, jeune et séduisant vendeur de TSF interprété par un Jean Gabin sémillant et encore poupon. Juvénilité que l’acteur ne conservera pas très longtemps assez vite marqué par les rôles tragiques qu’il enchaîne dès 1935 et l’immense succès qui s’ensuit. Tourneur se prête de bon cœur aux convenances qu’exige le genre comique qui est le prétexte premier du film avec quelques scènes drolatiques concernant la pratique du pharmacien aux prises avec une clientèle pittoresque (l’énorme Madame Triron et ses tracas gastriques interprétée par Delphine Abdala) qui exige tout de lui. Mais en toile de fond, il brosse un portrait émouvant de cet homme entre deux âges, célibataire depuis toujours et sans doute encore innocent des choses de l’amour.
Cupidon le frappant sans prévenir, Jules Renaudin inexpérimenté se lance à corps perdu dans une conquête relevant de l’impossible y mettant tout son cœur, sa naïveté et sa maladresse avec comme seul arme sa civilité déjà un peu désuète. Le pauvre bougre est prêt à engloutir toute sa fortune et à sacrifier son amour propre pour qu’au moins une fois la jeune femme s’intéresse à lui. Tourneur pousse l’intrigue spoiler: jusqu’au bord du drame pour finir par amener Jules à retrouver sa sagesse et sa collection de timbres . Jean Gabin n'intervenant qu’en second plan, tient sans peine aucune son rôle de jeune séducteur sûr de son charme. Josseline Gael qui connaîtra des revers de fortune après sa liaison pendant l’Occupation avec un truand en relation avec les nazis, est rayonnante de féminité. Mais celui qui retient l’attention est évidemment Marcel Lévesque alors âgé de 53 ans, acteur accompli du muet qui l’a vu travailler sous la direction de Léonce Perret mais surtout sous celle de Louis Feuillade qui en a fait un de ses héros des fameux « Vampires » et de quantité d’autres films. Le parlant le verra travailler avec Jean Renoir et Sacha Guitry avant de mettre fin à sa carrière en 1957 puis de s’éteindre en 1962 à 85 ans. Un film d’époque qui n’est pas sans intérêt à la condition de ne pas le visionner avec les lunettes du XXIème siècle qui pourraient amener à une certaine condescendance. Effort peut-être trop exigeant pour les fans de séries tournant en boucle sur les plates-formes VOD.
Antiquité. Nous tenons là le premier long du grand Jacques Tourneur. Le troisième du grand aussi Jean Gabin. C’est l’histoire d’un pharmacien, le bourgeois du quartier, qui tombe amoureux d’une nana qu’il recueille chez lui. Elle se jouera bien de lui la bougresse. La première chose frappante, c’est l’accent. La gouaille parisienne claque aux oreilles comme la baguette sur la caisse claire. C’est un vrai plaisir pour qui aime les accents. Hélas, il n’y a guère d’autres grosses satisfactions à se mettre sous la dent. C’est certes bien éclairé et bien monté mais le scénario se montre assez répétitif et les gags se révèlent assez lourdauds. Quant à Gabin, il campe plutôt bien le rôle d’un séducteur moderne pour son temps. Tourneur se fait la main et le meilleur est à venir.
Bien que de 1931, ce film est en avance sur son temps car il met en scène la modernité grandissante comme si c'était vraiment un évènement majeur (difficile de le réaliser quand ça passe par des auto-écoles et la TSF) et s'illustre par une chute étonnante ou tout n'est finalement pas rose pour tout le monde. Le jeu des acteurs y est presque moderne, là encore, et le propos est en tout cas fascinant.
Premier film de Jacques Tourneur, second long métrage pour Gabin. Le résultat est loin d'être convaincant, le film s'ouvrant comme beaucoup à l'époque du cinéma français de lourdeur et de bonne humeur excessives, le scénario assez léger ne le sauvant pas. A éviter.
Bien ridicule ce personnage du pharmacien vieux garçon et laid comme un poux qui essaie de se taper la petite jeune belle comme le jour. Mais il a beau brasser de l'air et prendre son air le plus con, c'est pas drôle. La présence de Jean Gabin relève à peine le niveau. C'est finalement caractéritique de "l'humour français à l'ancienne" : en faire des tonnes, se vautrer dans le ridicule, tout en espérant faire rire le spectateur. Autant espérer qu'un jour le PSG soit champion de France de football, c'est dire...