Plusieurs amies m'ayant fortement conseillé ce film, j'ai décidé d'y jeter un œil moi-même. Eh bien, 'For Colored Girls' est selon bien loin de mériter les tonnes d'éloges faites par mes amies, même s'il possède certaines qualités indéniables. Tout d'abord, sa brochette d'actrices, qui est l'atout majeur du film. Elles sont toutes habitées par leur rôle, elles se mettent à nu devant le spectateur, elles sont à fleur de peau et ça donne lieu à des scènes très fortes en émotion. On appréciera aussi la diversité des rôles (la rigolote Loretta Devine, la pète-sec Janet Jackson, la bouleversante Kimberly Elise, la vulgaire Thandie Newton...), qui donne un peu de souffle à ce drame poussif de plus de deux heures. Poussif, oui, c'est le terme : il y a clairement une accumulation de drames ici. On louera tout de même une mise en scène intelligente, qui permet d'emboîter ces divers destins de manière crédible et trépidante, mais on ne pourra pas rester intransigeant face au déluge de larmes, de cris et de musique tristounette qui peuplent quasiment chaque scène du film. Avec un peu de chance, le spectateur ressort usé par ces effets, et avec moins de chance, il en ressort saoulé. Pour ma part, j'ai ressenti un peu les deux. Par ailleurs, il est dommage de constater que le film n'a pas réussi à être plus qu'une simple adaptation d'une pièce de théâtre. La longueur (devrais-je dire lourdeur?) des monologues (ceux des vingt dernières minutes surtout, c'est-à-dire ceux de Janet et Elise) nous rappelle que le film est tiré d'une adaptation. Il aurait fallu être plus concis, plus brutal dans le traitement des choses. Pour terminer, je dirai aussi que ce film, malgré le fait qu'il prône la tolérance et l'ouverture d'esprit, s'embourbe dans la facilité et le stéréotype... Ici, les hommes sont responsables (à 100%) des problèmes des femmes : viol, sida, avortement, tromperie, coups et blessures, infanticide, et j'en passe...