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Yannickcinéphile
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4,0
Publiée le 10 juillet 2013
Shogoro Nishimura n’est pas très connu en Occident. Il est vrai que ses réalisations sont particulières, et probablement pas tout public. La femme aux seins percés date de 1983, et sous son titre quelque peu surprenant, cache en fait un film fort intéressant dans son genre. Il bénéficie d’abord d’une interprétation très convaincante, reposant sur le duo Jun Izumi-Usagi Aso. Tout deux sont remarquables dans des rôles plus complexes qu’il n’y parait de prime abord. Lui rend parfaitement l’ambigüité de son personnage, sa perversité dissimulée sous des dehors séduisants, elle évite l’erreur de la caricature, et rend fort bien l’évolution de son personnage au long du film. Ils forment vraiment un atout maître pour ce métrage. L’histoire s’inspire semble t-il lointainement du marquis de Sade. Certes c’est un film sadomasochiste, et certes c’est un film érotique, mais il est réellement intéressant. Le cinéma asiatique en la matière est capable du très bon comme du très mauvais, ici, c’est plutôt la première catégorie. D’abord le réalisateur prend le parti d’un film court (moins d’1 heure 10). Il évite ainsi de se répandre en longueurs, et va vraiment à l’essentiel. La gradation est tout à fait efficace, et triomphe dans un final impressionnant, presque effrayant. Honnêtement il m’a bluffé. Mais tout au long du film l’histoire est prenante, il s’avère presque hypnotisant par moment, offrant un spectacle souvent cru et violent, mais exerçant un réel pouvoir de fascination. Le travail formel est non moins abouti. Le réalisateur a de l’expérience dans le genre, cela se sent. Sa mise en scène est très précise, très efficace, et rend particulièrement bien les scènes érotiques. Celle-ci sont parfois teintées d’une réelle sensualité, mais d’autres fois elles sont brutales, cruelles, et déconseillent fortement le visionnage de ce film à un public non averti. La photographie est assez belle, même si le film commence à se faire vieux, et que du point de vue des couleurs c’est fade. Les décors, restreints, restent néanmoins suffisants pour ne pas nuire au film. A noter une bande son un peu trop minimaliste, ce qui est un peu dommageable. En conclusion, La femme aux seins percés est un très bon film, même si son sujet, sa manière de l’aborder, le limite nécessairement à un certain public. Il réussit à mon sens là où Les nuits rouge du bourreau de jade échouait, en ne se détournant pas de son sujet, et des difficultés attenantes. Cruel, sans concession, pourtant poétique très souvent, formellement maitrisé et porté par un duo d’acteurs au diapason, il est très méritant.
C'est un film qui se regarde pour son titre de prime abord. Avec un titre pareil, ça vend du rêve et finalement on se rend compte que ce n'est pas si mal, bien au contraire. Le film étant très court permet de ne jamais s'ennuyer et d'éviter que ça soit trop redondant. J'ai trouvé le film proche de Vénus Noire dans ces thèmes (pas sur le racisme) sur la soumission volontaire et l'humiliation. Sauf que bien entendu, c'est mieux chez Kechiche.
Mais on a là un bon film. Alors ça raconte l'histoire d'une jeune femme travaillant dans un cabinet médical qui fait de tout, des réductions mammaires, et piercings… La totale. Et elle est seule dans sa vie. Même sa collège se tape quelqu'un (durant les heures de service, ce n'est pas très rentable tout ça). On a là, la femme de la trentaine en quête d'amour et assez désespéré, mais chaque jour un homme lui envoie des fleurs. Forcément lorsque celui-ci prend contact avec elle, elle accepte un rendez-vous. Il est beau, il a l'air riche. Forcément elle monte dans sa voiture et ne se méfie pas lorsqu'il lui offre un chocolat bourré de laxatifs.
Et tout le film fonctionne ainsi, il va passer pour le mec amoureux, tendre, mais en même temps il va chercher à l'humilier dans un plaisir sadomasochiste de plus en plus. Il sera aux petits soins avec elle après l'avoir rendu volontairement malade, il va même pour jouer jusqu'à l'attacher, à chaque fois elle en redemande.
Finalement, il peut en faire ce qu'il en veut. Et c'est ça que je trouve plaisant dans ce film c'est l'escalade dans l'humiliation, petit à petit, mais ça permet de comprendre et surtout de rendre la fin crédible. On peut obtenir n'importe quoi de quelqu'un en ayant l'air bien et en tout doucement lui demander plus.
Si l'on ne savait pas quel petit jeu tramait le personnage, car oui le spectateur est complice, on pourrait presque trouver ça "mignon", osé, mais mignon. Après tout un peu de bondage n'a jamais tué personne. Sauf que non, c'est complètement pervers, malsain et les humiliations finales sont quand même assez osées. C'est pas non plus Salo, mais quand même. On ne se limite plus aux simples menottes.
Et vu que tout ceci est plutôt bien fait, j'irai jusqu'à me risquer à dire que c'est un bon film. Après on peut toujours imaginer une mise en scène plus belle encore par exemple lorsqu'elle se roule dans les roses. Ou bien quelque chose de véritablement dérangeant justement, comme Salo ou Vénus Noire. Là ce n'est même pas si gênant que ça, vu que tout est toujours fait dans le consentement de l'humiliée.
Bref c'est pas inintéressant et l'actrice principale à défaut d'être jolie à de bons arguments.
Un pinku à l’esthétique assez soigné (comme la plupart des pinku remarquez !) qui parvient à captiver notre attention grâce à cette incroyable descente aux enfers du vice de cette femme simple. Il faut avouer que c’est la première fois que je vois un syndrome de Stockholm naissant à partir d’un viol, à croire que cet évènement a servi d’épiphanie à cette mademoiselle-tout-le-monde qui va finalement choisir sa voie et son bonheur : il est presque malsain de voir la jolie et frêle Kate Asabuki se donner corps et âme à son amant qui est tout de même un bel enfoiré pervers ! Quand la brutalité rencontre la sensualité…il y a du du Marquis de Sade dans cette histoire. Je suis tout de même assez étonné de la part de japonais, vu le sujet du film, qu’il n’y ait pas une seul scène de bondage. Un OFNI à voir, d’autant plus qu’il ne vous prendra pas trop de temps puisqu’il fait à peine 1h10.
Un film érotique sado-maso parfaitement maîtrisé avec une tension qui monte progressivement, sans temps morts. Donne envie de voir d'autres films du réalisateur et de l'actrice principale, remarquable dans son rôle de fausse ingénue.