Mirrors 2 n’est pas vraiment une suite du premier, plutôt une variante, qui aborde les choses avec plus de pragmatisme, et s’avère être un divertissement honnête, surtout pour ceux qui n’auraient pas vu le premier.
Coté casting c’est un peu faible. Nick Stahl n’est pas mauvais, mais enfin, il n’a rien de transcendant non plus, portant de surcroit un personnage sans grand relief. Il est nettement en dessous de Kiefer Sutherland, et même s’il a de bons moments, globalement il reste assez fade. A ses cotés je dirais la même chose d’Emmanuelle Vaugier. Elle non plus n’a pas un personnage intéressant, et elle non plus ne joue pas très bien, mais en plus curieusement elle a du mal ici à faire passer sa photogénie habituelle. Elle s’avère assez quelconque au final alors que d’habitude elle arrive au moins à jouer de sa photogénie. Reste alors quelques bons seconds rôles, qui rattrape certains ratés. Lawrence Turner par exemple permet une conclusion de qualité, et il y a quelques autres victimes qui nous gratifient de moments bien sympathiques.
Le scénario est nettement moins alambiqué que celui du 1. Il suit une trame classique, qui ne s’encombre pas des fioritures. Globalement l’intérêt du métrage réside essentiellement dans ses scènes de meurtres, nombreuses, et dans son rythme solide, plus que dans son suspens et dans l’enquête qui est conduite. Là-dessus c’est assez basique, même si au bout du compte on s’amuse quand même, et la conclusion a toujours son petit effet. Pour ma part je ne me suis pas ennuyé, il y a de bons passages, et même si l’ensemble est un peu redondant parfois, et reste dans une certaine superficialité, le choix de l’efficacité pure et dure était judicieux.
Visuellement la mise en scène respecte bien celle du premier. On est dans un style assez proche, même si Garcia apparait un cran en dessous d’Aja. Il ne met pas autant en valeur les jeux de miroirs par exemple, et il y a des partis-pris artistique qui sont un peu discutable quand même. La photographie est un gros point noir. Elle est trop artificielle. Parfois on a l’impression d’assister à un film en noir et blanc tant les couleurs sont gommées au profit d’une pseudo-ambiance grisâtre glaciale qui s’avère beaucoup trop propre et beaucoup trop lisse. Les moments en vue subjective tout vert sont par ailleurs discutables. On sent une volonté de marcher sur les traces du premier film, mais là il surenchérit beaucoup, et plutôt que de créer l’ambiance froide attendue, on se dirait par moment dans un Asylum avec son gloubi-boulga visuel. Quant aux décors ils ne sont pas du tout du niveau du 1, et s’avère très décevant, se limitant à peu de chose, et même le magasin, principal lieu de l’action manquant de force. Les effets visuels sont nombreux dans ce Mirrors 2, et reste d’un niveau convenable. Eux aussi manquent un peu de naturel, le travail numérique étant clairement perceptible. Néanmoins c’est acceptable, et il y a de bons effets horrifiques, originaux et plus audacieux que dans beaucoup de films d’horreur « grand public ». C’est là une bien bonne surprise. Enfin la bande son est peu perceptible au fil du film, ce qui signifie donc qu’elle est juste quelconque et trop discrète.
En conclusion ce Mirrors 2 n’est pas tonitruant, mais il reste un petit film regardable et sympathique. Il est un pendant finalement pas mal du 1er, offrant une approche différente du sujet, plus roublarde, plus direct. Il est clair que si votre souhait c’est de ne pas réfléchir et d’avoir un métrage bien rythmé qui vous occupe pendant une soirée, il vaut mieux visionner cet opus que celui d’Aja, plus long, plus alambiqué, et à l’exposition un peu laborieuse.