Roland Joffé a voulu appeler son film "There Be Dragons" (titre original) au moment où il a commencé à écrire son scénario. Ne sachant pas comment les choses allaient tourner et comment il allait finir cette histoire, ce titre lui a semblé approprié. Le metteur en scène se rappelle :
"J’avais été frappé par l’idée de Josémaria Escriva que Dieu peut être trouvé dans la « vie quotidienne », et que la vie quotidienne, dans son cas, était la guerre civile espagnole. Je me demandais : comment peut-on trouver le divin dans une guerre ? Mais alors, la même question se pose à propos de tous les défis fondamentaux de la vie, et la façon de les affronter : comment répondre à la haine et au rejet, ou au désir de vengeance et de justice – tous ces dilemmes sont renforcés en temps de guerre. Ces dilemmes sont, dans un sens, les « dragons » du film – les moments charnière dans nos vies, où nous sommes confrontés à des choix décisifs. Des choix qui vont affecter notre futur. There Be Dragons aborde la grande diversité des choix que doivent faire les gens qui se trouvent à ces moments charnière – moments de tentation, si vous préférez – et décrit combien il est difficile, et cependant nécessaire, de sortir des cycles de haine, de rancoeur et de violence."
Le film est sorti en 2011 mais fut un échec tant public que critique. Une nouvelle version a ainsi été conçue en vue d'une nouvelle sortie, moins focalisée sur la biographie du Fondateur de l'Opus Dei incarné par Charlie Cox. Cette nouvelle version qui sort début 2017 possède également une nouvelle musique.
Si Au prix du sang prend la foi au sérieux, son message va bien au-delà d’un public religieux. Roland Joffé explique en effet qu'il s'agit d'un film sur les croyants et les non croyants, le cinéaste ayant été fortement impressionné par l’idée de Josemaría selon laquelle nous sommes tous des saints en puissance capables de terrasser nos propres dragons.
"J’espère que tous ceux qui regarderont ce film y verront leurs propres luttes contre leurs dragons ; et reconnaîtront, comme lui, que jamais un saint n’est devenu saint sans avoir lutté. Le film traite aussi des nombreuses formes de l’amour. L’amour d’Ildiko pour Oriol est un type d’amour particulier. Son désir passionné de construire un monde meilleur est une autre forme d’amour. L’amour de Manolo pour Ildiko est encore une sorte d’amour différent, bien que ligoté par la jalousie et le ressentiment. L’amour dont a soif Manolo et qu’il finit par recevoir est un autre type particulier d’amour. Ces différents types d’amour se réunissent tels une toile d’araignée composée de fils individuels, et chaque fil semble séparé, mais la réalisation de la toile fait apparaître qu’ils font partie d’un ensemble plus grand, qu’ils sont liés à la même chose, conduisant au même point, au même centre. Finalement, tous ces fils d’amour variés, qui semblent tellement différents, vont revenir à un seul point essentiel : « cet amour est-t-il plus grand que l’amour de soi ? »"
Le film se déroule dans le très violent contexte de la guerre civile espagnole qui a fait un demi-million de morts, et qui s'était étendue jusqu'en 1982. "De nombreuses générations sont impliquées dans le récit : le passé jette une ombre sur le présent. Ce qui les relie est Roberto, un journaliste à qui on a demandé d’écrire une histoire sur Josemaría Escrivá au moment de sa béatification. A cette occasion, il découvre, petit à petit, que son père Manolo était un ami d’enfance de celui de Josemaría, et qu’ils étaient ensemble au séminaire, même si leurs vies ont suivi des chemins radicalement différents. Roberto et Manolo sont brouillés, mais le film les réunit au moment où la terrible vérité sur le passé est dévoilée. Il est donc question aussi d’un père et d’un fils, de la nécessité de voir la vérité en face pour surmonter ce qu’il y a entre eux. Le film traite en grande partie de l’amour, de la force de sa présence et du monde aride et terrifiant que nous habitons en son absence", précise Roland Joffé.