Tamara Drewe est tiré du roman graphique de Posy Simmonds, même si le réalisateur a pris certaines libertés avec l'histoire.
Stephen Frears a tout de suite aimé le charme particulier et les possibilités offertes par le roman graphique de Posy Simmonds : "J’ai adoré sa réelle originalité. Christine Langan (directrice de la création chez BBC Films) m’a envoyé le livre en me disant : ”J’ai quelque chose pour vous.” J’étais dans l’avion pour New York quand je me suis décidé à ouvrir cette enveloppe. J’ai immédiatement aimé ce que j’étais en train de lire. Je me souviens que cela s’est passé comme ça avec The Snapper", confie-t-il.
C'est à Moira Buffini que l'on confie la tâche d'écrire le scénario, et sa première version est déjà si satisfaisante que Stephen Frears accepte tout de suite de réaliser le film. Le roman graphique se présente comme un story-board, ce qui a évidemment beaucoup aidé la scénariste: "C’est visuellement très complet et c’est presque déjà un film. Dans ses dessins, Posy donne énormément d’indications sur les personnages. Le roman graphique est littéralement un story-board. Il nous est souvent arrivé de tourner une scène, puis de regarder dans le livre en nous disant qu’on ne pouvait pas faire mieux".
Cela faisait un bout de temps que le cinéaste britannique Stephen Frears avait délaissé le registre comique pour le registre dramatique. En effet, depuis Héros malgré lui en 1992, il avait fait quelques exceptions comme The Snapper (1993) ou encore High Fidelity (2000). Tamara Drewe marque ainsi son retour à la comédie. Stephen Frears confie d'ailleurs que réaliser ce film a été libérateur. Il revient sur les raisons qui l'ont poussé à s'investir dans ce projet, et l'originalité de Tamara Drewe: "Le scénario m’a fait rire. Je l’ai trouvé drôle, sexy et contemporain. Adapter un roman graphique, c’est libérateur. On peut laisser courir son imagination, ça libère d’une façon extraordinaire (...) c’est une BD intelligente, fine, qui parle de choses qu’on connaît. Je n’avais jamais fait de film comme Tamara Drewe, j’ai dû tout inventer (...) le scénario proposait un élément rare : les Anglais ne font pas de films sur la bourgeoisie. C’est davantage une tradition française, regardez les films de Chabrol sur la bourgeoisie… Mais j’aime bien dire aussi que Tamara Drewe est une comédie pastorale !"
Le réalisateur britannique Stephen Frears a confié avoir réalisé "un film à la Clint Eastwood". Il explique d'ailleurs qu'après ses deux précédents films, The Queen (2006) et Chéri (2009), il avait besoin de changer d'air et de sortir des conventions des films d'époque mais aussi du style de langage. Il insiste également sur les multiples références au western que l'on peut trouver dans Tamara Drewe, notamment les scènes d'attaques de bétail. Il définit d'ailleurs son film comme une comédie pastorale légère.
Ce film marque les retrouvailles de Gemma Arterton et de Luke Evans qui jouaient tous deux dans Le Choc des Titans (2010), respectivement la déese Io et Apollon (même si les deux acteurs ne partageaient pas directement de scène ensemble). Ce dernier a d'ailleurs eu un autre petit rôle dans un blockbuster récent, la nouvelle version de Robin des Bois de Ridley Scott.
Tamara Drewe est très librement inspiré du roman de Thomas Hardy, Loin de la foule déchaînée, (adapté au cinéma en 1967 notamment, Loin de la foule déchaînée). La scénariste Moira Buffini s’est ainsi amusée à réinterpréter la mythologie de l'écrivain: "J’ai relu Loin de la foule déchaînée après avoir lu le roman de Posy et j’ai adoré toutes les allusions qu’elle a glissées au fil des pages. J’en ai rajouté, c’était trop tentant. Par exemple, Ben Sergeant, qui est une réplique du Sergent Troy dans le livre de Hardy, séduit Tamara mais, au lieu d’utiliser son épée comme le fait Terence Stamp dans le film de John Schlesinger, il improvise un numéro de batterie très spécial qui la fait craquer."
Tamara Drewe a été présenté hors compétition au Festival de Cannes 2010.
Information insolite mais véridique, Tamara Drewe a été récompensé de la Palme Dog 2010 à Cannes. En effet, chaque année depuis 2001, un jury spécial (indépendamment du Festival de Cannes évidemment) récompense le meilleur chien ayant joué dans un film présenté au festival. Après Doug, l'un des chiens du film d'animation Là-haut, c'est au tour de Boss, un charmant boxer qui apparaît dans Tamara Drewe d'être récompensé. Selon le créateur de ce prix, le journaliste britannique Toby Rose, qui est aussi membre du jury canin, ce dernier a été une superstar complète et a joué un rôle crucial dans le dénouement du film. Le trophée se présente d'ailleurs sous la forme d'un collier en cuir!