Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
inspecteur morvandieu
37 abonnés
2 380 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 14 décembre 2023
La guerre du Liban en 1982, vue par un réalisateur israélien qui l'a faite. Et pour méconnue qu'elle soit dans l'Histoire, cette guerre-là est une vraie guerre, avec ses horreurs et ses peurs. La singularité du point de vue de Samuel Maoz est évidente. C'est exclusivement à travers la lunette d'un tank de Tsahal isolé en terre libanaise que nous apparait la guerre en même temps qu'à l'équipage: quartiers en ruine, rues jonchées de cadavres, femmes libanaises meurtries et humiliées; avec parfois le regard terrible et hagard des victimes fixé sur la tourelle, droit dans les yeux pour bien signifier aux soldats toute la détresse des civils. Le spectateur est au coeur du conflit, des escarmouches du moins. Tout au long du film, Maoz alterne ces vues sur l'extérieur et l'activité fébrile à l'intérieur d'un char egaré pacé lui aussi sous la mitraille. Les atermoiements des soldats, plus ou moins rompus aux choses de la guerre, les manifestations d'une trouille chevillée au corps sont les phénomènes courants et réalistes du psychodrame du combattant. L'enfermement dans le réduit d'un habitacle poisseux introduit un sentiment de claustration...tout autant qu'il restreint les possibilités scénaristiques.
manque cruellement de crédibilité ! entre le tireur qui ne veux pas tirer, le chef qui ne veux pas commander etc..on tombe vite dans le mélo. Sinon ça reste un film original par ses prises de vues et les cateurs sont très bons.
Huit clos étouffant depuis l'interieur d'un tank en plein milieu d'une guerre du moyen orient. La démonstration d'une confusion générale et de situations cruelles est terriblement bien rendue. Mais les longueurs qui ponctuent le film finissent par peser, et le spectacle aurait été plus efficace en court ou moyen métrage.
Alors que beaucoup ont osé la comparaison avec "Valse avec Bachir" pour ce "Lebanon" il est vrai on ne peut plus méritant, force est de reconnaître qu'hormis le sujet extrêmement fort et le contexte politique et de guerre qui reste sensiblement les mêmes, les points communs s'arrêtent là. Oh non pas que le film de Samuel Maoz ne soit pas à la hauteur formellement, loin de là! Au contraire le huit-clos sait se faire particulièrement étouffant à plusieurs reprises, le rapport à la caméra apparaissant lui souvent des plus intéressants notamment quant à ce hublot dont les différents protagonistes doivent se contenter la plupart du temps pour observer le monde extérieur. La critique de la guerre est qui plus est assez virulente, ce qui n'est évidemment pas pour nous déplaire et les choix artistiques globalement payants... Mais alors qu'est-ce qui cloche un peu dans ce "Lebanon"? Sans doute la durée notamment, car nul doute que le film apparaît parfois bien long et même un peu creux, les différents échanges entre les personnages s'avérant à plusieurs reprises tourner autour du pot tandis que l'intrigue, sans s'enliser totalement, à tout de même une légère tendance à faire du surplace, la volonté du réalisateur de vouloir ainsi faire réaliste à tout prix n'étant pas forcément tout à fait convaincante... Pourtant, ne serait-ce que par rapport à son sujet et à quelques thématiques fortes particulièrement bien rendues, "Lebanon" reste un film à voir, d'autant que certaines scènes risquent de particulièrement marquer les esprits. Pas forcément la claque annoncée donc, mais tout de même un moment de cinéma des plus instructifs.
S'il fallait sonder une centaine de petits garçons sur leurs envies du moment, nul doute que la conduite d'un beau gros char d'assaut figurerait en tête de liste. Pas seulement à cause du symbole phallique, mais aussi parce que ce véhicule inspire à tort confiance. Tirer sur l'ennemi tout en étant protégé par plusieurs tonnes d'acier, le pied. Et c'est là que réside l'intérêt majeur de "Lebanon", tordre le cou à ce préconçu. La phrase gravée sur le char que le réalisateur nous remontre toutes les 8 mn environ, probablement au cas où le spectateur soit allé soulager un besoin naturel, est là pour nous le rappeler. Parce que la guerre libanaise de 1982 passe complètement à la trappe. Si vous vouliez en savoir plus à ce sujet, vous serez fortement déçus. Pourtant, le pari de Samuel Maoz est largement réussi. En adoptant le choix de la caméra subjective, en refusant la musique, en jouant sur les couleurs et la luminosité, il nous plonge dans un univers angoissant et terriblement prenant. Bon, pas prenant au point de ne faire aucune pause pipi, c'est vrai que mecs du char se regardent souvent dans le blanc des yeux sans rien dire. Mais le spectateur ressent tout de même la peur, et les rebondissements lui donnent envie d'aller au bout. Si l'on rajoute à cela la qualité photographique des images, la souffrances des chairs et des âmes ainsi que les quelques tours de passe-passe classique (retour à la situation initiale par exemple), on obtient un très bon film. Une réussite qui démontre que le cinéma géopolitique israélien ne se limite pas au seul nom de Gitaï.
Second film sortie cette semaine, après "Brothers" abordant la guerre. Avec "Lebanon" c'est la guerre du Liban qui a débuté en 1982 qui est abordé. Mais cette guerre est juste une toile de fond puisque le problème politique n'est absolument pas abordé. Encore une fois l'absurdité de la guerre, son influence psychologique, un ordre hiérarchique tellement fort que les soldats mêmes en dangers immédiat de mort ne réagissent pas et ne prennent aucune initiative. A l'inverse de "Brothers" qui montrait les séquelles psychologiques des survivants, "Lebanon" décrit parfaitement la guerre dans son action. On se place du coté des tankistes, le spectateur ressent ce sentiment d'enfermement. Le film est très bien filmé. Certaines scènes sont vraiment superbes et fortes psychologiquement et émotionnellement parlant. Film coup-de-poing récompensé par un Lion d’Or à Venise, certainement mérité car le message passe !
La guerre du Liban vu à travers la visée périscopique d’un tank Israélien. Le film est prenant de bout en bout, on ne sort jamais de ce tank, accompagnant les 4 jeunes protagonistes dans leur voyage au bout de l’enfer, à la fois témoins et acteurs des horreurs de la guerre. La mise en scène est un véritable tour de force.
Idée originale que de filmer en huis clos dans un tank ces soldats qui n'ont que le viseur pour voir l'extérieur. De côté, c'est réussi, on est totalement dans l'ambiance oppressante que le metteur en scène voulait nous faire partager je pense, je me suis senti mal à l'aise, claustro même parfois! Mais le rythme est très lent et m'a laissé quelques moments m'ennuyer. Les personnages sont parfois un peu agaçants voire pas à la place ce qui fait perdre un peu de crédibilité à l'ensemble. Dommage mais ça reste un film original à voir à mon avis.
J'aime bien l'idée du huis clos dans le char et l'ambiance, bon il est clair que si on se retrouve avec une équipe comme ça on se fait pêter le caisson tout de suite. On mettra de coté le reste.
Immersion à bord d'un char. Le point de vue de la caméra à travers la lunette de visée n'est pas inintéressant. Le scenario n'est pas très inspiré. A déconseiller aux claustrophobes...
Film de guerre isralien. Plutôt limite tant dans la réalisation que dans le scénario. La mise en scène est volontairement uniforme : lieu clos, intérieur d'un tank, d'où profusion à l'extrême des gros plans de visages sales et en sueurs, d'où également une vue extérieure uniquement par un objectif de canon, l'ensemble dure tout le film (sauf 10 secondes à la fin) ; d'autre part le récit est simpliste avec des dialogues sans hauteur et banals. Malgré tout, l'ambiance de guerre est bien restituée, mais c'est beaucoup trop long. Le parti pris du cinéaste plombe le film.
Un huit clos se déroulant dans un tank lors d'une incursion des Israéliens en territoire Libanais. Un Paris risqué qui donne lieu à un véritable chef d'œuvre. Le spectateur est en réelle immersion au cœur de la guerre avec ces jeunes soldats apeurés et déboussolés qui tentent tant bien que mal de revenir chez eux en un seul morceau. La réalisation est géniale les acteurs très bons. Un film atypique qui fera date.
Lebanon n’est pas un simple film de guerre, c’est une perception inconnue d’une vision stéréotypée de la guerre. Samuel Maoz nous livre un film puissant et déconcertant. Le détail original qui émane du scénario est bien sur le fait que les 1h30 se passent à l’intérieur d’un tank de l’armée Israélienne en pleine mission, nous privant ainsi de toute vue en plans larges vers l’extérieur. On se sent donc oppressé et étouffé par ce manque de visibilité. L’angoisse monte au même rythme que les soldats tremblent et la peur fait surface. Lebanon est cette poussé de frayeur contrôlée et maitrisée pour ne laisser aucun répit à un spectateur déstabilisé. Hormis cela, même si le film parait simple, il montre la guerre d’une façon réelle et évidente, de quoi l’apprécier pour sa sincérité et son travail exemplaire.
L’âme est un tank. Blindée de toutes parts, remplie de munitions aussi dangereuses qu’explosives. Se conserver, se défendre, attaquer. Une voix off parle et donne des ordres, la vigilance se doit d’être maximale à chaque instant car le premier des paradoxes cause et conséquence des autres est la menace permanente de finir en victime de toutes ces forces de destruction, qui seraient alors implacables et radicales. Mais le danger ne prend pas sa source à l’extérieur ; la machine interne, la mise en mouvement et en action de ce bolide répond en permanence d’un principe incontournable : toute affirmation est négation. Chaque opérateur défend ses intérêts contre ceux des autres, et il est lui-même aux prises des pires contradictions. L’enfermement fait macérer les peurs, les doutes et l’appel du néant.
L’idée qu’a eue Samuel Maoz de dépeindre le drame de la guerre à travers un huis-clos dans un tank où le seul regard sur le monde extérieur serait le point de vue subjectif du canon semblait ingénieuse et source à un cynisme brutal. Finalement, l’immersion entre ses quatre soldats israéliens est terriblement difficiles, tant ils sont creux, niais et même antipathiques. Une mise en scène aussi molle et une photographie pastelle n’ont strictement rien à faire dans ce qui voudrait être une dénonciation de la situation militaire que vivent ces personnages entassés dans une machine de mort insalubres. Historiquement parlant non plus, cette reconstitution de l’expérience du réalisateur perd son intérêt dans sa volonté à ne pas nommer de manière explicite qu’il s’agit de la guerre du Liban en 1982. Cette bonne idée n’a donc donné qu’un film de 90 minutes ennuyeux au possible et ne méritant aucunement son lion d’Or à Venise.