Le meilleur film d'espionnage que j'ai vu jusqu'à présent ! Une histoire très réaliste et intérressante. Découvrez George Smiley, anti-James Bond au plus haut point, plus proche de sherlock Holmes et son ennemie Karla, de Moriarty. Plus nouvelle consécration pour le réalisateur Thomas Alfredson, Gary Oldman, Collin Firth et Tom Hardy.
Qu'il est bon de pouvoir encore découvrir des films d'espionnages qui ne prennent pas le spectateur pour une andouille ! A tel point que "Tinker Tailor Soldier Spy" se targue la réputation d'être incompréhensible, voire prétentieux, avec son intrigue de recherche de taupe au sein du Cirque (la direction du MI6). Pourtant, il n'en est rien. Oui, le spectateur n'est pas pris par la main, de nombreux éléments narratifs étant implicites. Oui, l'intrigue est plutôt complexe. Pour cause, on n'est pas dans une copie de James Bond, mais dans une adaptation de John LeCarré, auteur spécialisé dans les récit d'espionnages où les personnages ne sont que des pions, manipulés dans un échiquier géant. Oui, le montage n'est pas chronologique, mais c'est justement ceci qui le rend astucieux. Alors forcément, ceux qui regarderont le film avec un œil distrait, et l'autre œil sur le smartphone, seront largués. Ceux qui lui accorderont un niveau décent concentration y trouveront une histoire d'espionnage tout à fait divertissante, et surtout classe. La mise en scène est froide et propre, avec un bel effort de reconstitution du début des 70's et de l'ambiance Guerre Froid avant la Détente. Et le film est soutenu par une énorme distribution d'acteurs britanniques de talent, qu'il serait vain d'énumérer. On regrettera peut-être un premier acte longuet, qui met du temps à démarrer, là où la dernière partie est plus intéressante. Mais il s'agit tout de même d'un solide récit d'espionnage.
Mon Dieu, quel casting ! Et gros casting ne veut pas dire bon film mais suite de noms qui coute cher, encore une fois. En plus si on n’arrive pas à les diriger comme il le faut, c’est la cata. Ils prennent le pouvoir disons qu’on voit, John Hurt, Colin Firth à l’écran et cela suffira au bonheur des fans peu exigeants. Histoire raconté au rythme de quelqu’un qui lit un sujet de bac ennuyeux, on dira espionnage parce que ça fait chic. Le pire c’est que les auteurs du forfait avouent eux-mêmes que c’est fait exprès pour se rapprocher de la version du roman, ce qui est très prétentieux au demeurant. Ils ajoutent encore que le personnage principal étant déjà connu, ils n’ont pas eut besoin de le développer plus !? Honnêtement, ce genre d’excuse ne passerait pas pour un correcteur du bac. Ce personnage est connu de qui ? Et si je n’ai jamais lu un roman de John Le Carré, je fais quoi, je me casse ? Je ne parle même pas du contexte politico-historique complètement évacué, c’est un film d’espionnage qui se déroule durant la guerre froide ou pas ? En plus quelques ellipses douteuses, et des effets spéciaux inutiles qui plombent le film, (oups ! la chouette), absolument aucun conflit entre les protagonistes, pour nous faire dire qu’on en a eu pour notre argent. On dirait un film de bons vieux camarades qui se retrouvent à la cantine, avec une bande de journalistes payés pour dire que c’est génial.
Le réalisateur a misé sur la lenteur et l'ambiance pesante pour restituer la guerre des nerfs que se livrent quelques survivants d'un autre temps ayant pour la plupart perdus leurs illusions. Le film se sépare clairement en deux parties, la seconde heure précipitant l'action et nous éclairant (enfin) sur les nombreuses pistes distillées dans la première. C'est-à-dire si on ne s'est pas laissé étouffer avant par les épais décors tons sur tons ou par le ronronnement apaisant de la voix de Gary Oldman. En résulte un film opaque et il faut être averti que notre patience sera récompensée sinon l'ennui peut avoir raison du spectateur. Mais le casting so british ainsi les choix esthétiques et scénaristiques ne peuvent laisser indifférents, c'est une horloge de précision qui nous est décortiquée, la révélation finale arrive à surprendre alors que tous les éléments étaient là, sous nos yeux, sans tricherie, simplement le grand art de John Le Carré admirablement retranscrit.
Malgré des acteurs excellents, des décors soignés, d'indéniables qualités esthétiques, ce film sent la prétention de son réalisateur à plein nez. Sa volonté de rendre un peu plus absconse l'intrigue au lieu de l'élaguer témoigne d'un souci de plaire à la critique, si soucieuse de se montrer plus intelligente que le spectateur de base dès lors qu'une histoire devient obscure....Mission réussie
Un film d’espionnage réussi est celui où au bout de vingt minutes on ne sait pas plus qui est avec qui et qui est qui. Pas de doute, Tomas Alfredson qui avait déjà complètement rénové le film de vampires avec « Morse » devenu en peu de temps un film culte, a repris à son compte ce précepte. Adaptant le premier opus de la fameuse trilogie de Karla de John Le Carré, Alfredson était sous la haute surveillance de l’auteur partie prenante du projet. Plus que l’intrigue ce sont les personnages qui intéressent Le Carré dont le roman se situe à cette époque si particulière de la guerre froide. Les espions britanniques du « Cirque » sont des fonctionnaires comme les autres qui finissent par tomber en retraite s’ils ont la chance de ne pas avoir été mis hors circuit avant. On est loin du faste de l’univers du James Bond de Ian Fleming, ici pas de belles pépés ondulant leurs hanches sur des plages de rêve ou de gadgets destinés à déjouer toutes les ruses de l’ennemi. Tout se joue sur la psychologie et la capacité des agents britanniques à faire basculer du bon côté les repentis des républiques d'au-delà du rideau de fer. C’est dans ce jeu d’influence permanent mettant autant en cause son propre camp que celui d’en face que Smiley doit retrouver la fameuse taupe qui sévit au sein du "cirque" depuis de nombreuses années. Gary Oldman dont le physique a considérablement évolué depuis l’époque de ses rôles d’excentriques des années 90 livre une prestation remarquable et remarquée (une nomination à l’Oscar) d’un Smiley tout empreint d’une froide détermination, bien décidé à venger l’élimination de Control (John Hurt) son mentor qu’il a accompagné lors de sa mise à la retraite anticipée. Les décors grisâtres comme la face de tous ces espions marqués par les ans contribuent à l’entreprise de démystification voulue par Le Carré. La profusion des messages délivrés incite à une deuxième vision du film pour en apprécier toutes les nuances.
En voyant le scénario , je me disais que ça va être long et ennuyeux. En le regardant , je confirme ce que j'avais prédis. Impossible de suivre un film qui ne capte pas l'attention du spectateur : certains passages le sont , mais c'est le silence plat pendant plus de 2 heures. Autant dire que les dialogues sont trop pertinents , tirés vers l'extrême , on en sort pas. Malgré un jeu d'acteurs parfait le film est beaucoup trop subjectif pour atteindre le panthéon du cinéma. Je me suis ennuyé pendant 2 heures , les décors et les acteurs sont les points forts du film , mais le film est interminable , on souffre , surtout quand on ne comprend pas grand chose du film.
Au bout de 45 minutes, comme nous étions toujours perdu sur qui est qui et qui fait quoi et quand ça se passe, etc, nous avons abandonné. La jaquette annonce un chef d'oeuvre ? Pas pour moi.
Un enchevêtrement complexe d'éléments apparemment incompatibles, un décor "guerre froide", un film plutôt "posé" mais somme toute captivant. ça se regarde bien.
Le dernier film de Tomas Alfredson avait de quoi attirer : "La Taupe" est la seconde adaptation du célèbre roman éponyme de John le Carré et cette dernière dispose d'un casting de choix - c'est le moins que l'on puisse dire. Trois années après le chef d’œuvre "Morse" - duquel j'étais tombé totalement sous le charme - il me tardait de voir le nouveau né du réalisateur en question - dans lequel j'avais placé pas mal d'attentes au passage. Si dès le départ, l'esthétisme extrêmement soigné du film saute aux yeux - au détriment du reste certainement - on se rend vite compte que le rythme imposé est beaucoup trop latent pour permettre aux spectateurs de s'en imprimer pleinement et de s'immerger dans le film; la première demie-heure est vraiment très longue, et de plus, si votre attention se dérobe ne serait-ce que quelques minutes, il est facile de se retrouver perdu dans ce scénario plutôt complexe sur le fond - il contient notamment énormément d'informations sur les divers personnages. Après un début pénible donc, un semblant de rythme apparait - en même temps que l'apparition à l'écran de Tom Hardy; excellent, soit dit en passant - mais l'on rechute malheureusement trop rapidement dans la léthargie ambiante. Le plus dérangeant reste sans doute le final, dont on attend beaucoup, mais qui n'a finalement rien d'extraordinaire - tout ça pour ça, en soit -, il en résulte d'ailleurs plus une impression que le réalisateur s'est évertué à tenter de brouiller les pistes tout au long du film sans jamais vraiment atteindre l'objectif qu'il s'était fixé. Certes, la fin est indéniablement excellente d'un point de vue scénique - la mise en scène et l'esthétisme sont encore une fois irréprochables - et c'est bien cela qui est dommage, avec un peu plus de substance et moins de fioritures, il aurait pu être grandiose. Les interprétations sont bonnes, notamment pour Gary Oldman qui campe avec grande réussite un personnage réservé, à l'esprit vif et brillant, qui est pour le moins intriguant - c'est encore plus rageant car il y avait matière à faire mieux, ne serait-ce qu'avec la consistance des personnages. En somme, le manque de rythme nuit grandement au film, qui se regarde tout de même sans difficulté, et reste appréciable, tout en laissant un petit gout d'inachevé; les amoureux du genre apprécieront.
Adapter au cinéma et en deux heures de film l'inadaptable "Taupe" de Le Carré doit être l'un des paris les plus impossibles qui soit, et il n'y a au final aucune surprise à ce que le lecteur nostalgique sorte du film de Tomas Alfredson un tantinet frustré par la (relative) simplification des péripéties complexes du livre. Il vaut mieux se concentrer sur la mise en scène, absolument remarquable de précision, de subtilité, de rythme pourrait-on dire si l'on accepte - c'est mon cas - la lenteur comme l'un des rythmes les plus judicieux pour représenter de manière à la fois crédible et empathique les cheminements mentaux tortueux des "héros" du Cirque ! Si l'interprétation de Gary Oldman a recueilli, logiquement, tous les suffrages - critiques et publics -, la précision stylistique du film a fait débat, par contre. Or, il me semble qu'elle ne participe pas ici à un embaumement "décoratif" du passé - gros travers du cinéma anglais "en costumes" : au contraire, Alfredson nous offre plutôt une sorte de représentation figurative des labyrinthes intellectuels piégés dans lesquels errent les protagonistes oscillant entre paranoïa, avidité et résignation.