Un grand classique de la SF que ces remakes pourtant très réussis n'égalent pas. Un scénario prenant, une mise en scène captivante et une brillante réflexion sur l'individualité et le libre arbitre. Passionnant et indémodable.
Parangon du film paranoïaque des années 50, ce premier « Body Snatchers » est d’abord un modèle de série B, réalisé avec vigueur par un Don Siegel très en forme et impeccablement rythmé. Mais c’est aussi un film glaçant sur le formatage de la société capitaliste et puritaine. Car bien plus qu'une métaphore du communiste dont le film a été trop rapidement réduit, c’est plutôt cette injonction à la « normalité sociale » affichée avec une candeur désarmante par les "envahisseurs" qui fait froid dans le dos. Avec ce film foncièrement anarchiste, Don Siegel a su créer des images obsédantes dont l'empreinte demeure très forte (ces plans généraux sur une ville en apparence normale qui soudain se dérègle, ces gros plans expressionnistes qui viennent trouer le récit, etc). Dommage que cette radicalité ait été atténuée par une construction en flash back éculée, une voix off pesante et un happy end indigne de la rigueur de l'oeuvre, le tout imposé au cinéaste par le studio. Cette "Invasion" demeure malgré ça une oeuvre majeure, à la tenue exemplaire.
Curieux de voir ce classique, j'avoue n'avoir été que partiellement emballé.Cependant, de bonnes idées rendront le spectateur parano à n'en point douter
Après Metropolis (1927), Le Jour Où La Terre S'Arrêta (1951) et Planète Interdite (1956), ce film s'inscrit parmi les grands classiques du cinéma de science-fiction. L'Invasion Des Profanateurs se distingue surtout par son scénario, à la fois allégorie politico-sociale ambigüe et histoire plus ordinaire d'extra-terrestres, plus que par ses effets spéciaux minimalistes. Ce qui est intéressant de noter, c'est qu'à première vue, le film semble plutôt pencher du côté anti-communiste, la menace étant visiblement d'aspect humain et déjà dissimulée parmi la population. Pourtant, le roman écrit par Jack Finney qui inspira le film aurait plutôt tendance à mettre en avant la paranoïa des habitants comme une image inquiétante du maccarthysme dans laquelle la vision des hommes serait complètement affectée par la peur de l'étranger. Sur ce plan, la version de Don Siegel semble donc se démarquer de l'originale (la fin du film allant dans ce sens) même si finalement, cela reste ambigu et c'est ce qui est intéressant.
Grand classique de la science-fiction qui aura inspiré de nombreux autres films sur le même sujet, "L'invasion des profanateurs de sépultures" est une franche réussite. Avec un scénario prenant et une mise en scène tout aussi prenante, on est rapidement propulsé dans cet étrange monde où la folie rattrape la réalité. Bien que ce soit aujourd'hui digne d'une série B, il y a toujours un effet saisissant fonctionnel et on s'y retrouve dans cette vision avec ces deux univers qui s'affrontent. Si à l'époque, ces envahisseurs désignaient les communistes pendant la guerre froide, le message reste finalement toujours le même et pourrait être remplacé par bien d'autres peuples. Quoi qu'il en soit, pour un film de SF de 1956, il se porte toujours bien.
Bon, sans être culte, The Body Snatchers à travers cette histoire de voleurs de corps traduit à l'époque de la guerre froide une critique de ces gens qui veulent rendre tout le monde égaux sans jamais désigner ouvertement à qui celle-ci est adressée. Dans le film, la profondeur de champ est prononcée avec une volonté de montrer ce qui se passe à l'arrière-plan. Les effets spéciaux de l'époque sont très réussis. Un Kevin McCarthy impressionant dans le rôle du dr. Bennett nous laisse totalement en empathie avec lui et la construction du film est également originale. Et puis ce fut l'un des premiers longs à développer cette idée d'invasion qui fut ensuite maintes fois reprises et d'ailleurs de nombreux remakes de The Body Snatchers ont vu le jour dont un récemment ce qui montre que ce film a marqué. Bref on ne s'ennuie pas, ce n'est pas culte mais bon, voire très bon et non dénué d'intelligence quant à la façon de faire passer sa critique. Bravo Mr. Siegel
Avec ce genre de sujet, sauf à modifier le scénario, difficile de faire mieux. Est-ce une critique du communisme, ou du mac carthysme ? Comment savoir ? En tout cas un truc en isme comme le totalitarisme. Ce qui est le mieux dénoncé ici c'est la perte du sens moral et c'est probablement comme cela que finissent les sociétés humaines. Et le film alors ? Don Siegel est un bon faiseur, pas génial mais bon. Par moments les dialogues s'élèvent à un bon niveau de subtilité. L'écriture cinématographique s'inspire des maîtres du genre, sans innovations, avec pas mal de longueurs inutiles. Les acteurs sont bien dirigés même si Jack, l'ami du héros, en fait parfois trop. Mac Carthy, l'acteur, pas le sénateur, a un faux air d'Arthur Kennedy, autre acteur de second plan, mais plus connu. On le retrouve malgré tout dans les Misfits avec Marilyn Monroe, Clark Gable, Montgomery Clift, Eli Wallach. Son jour de gloire était presque arrivé. Sa petite amie dans le film, prénommée Dagmar dans la vie en raison de ses origines allemandes, ne manque pas de charme, mais elle peine à aller au delà du charme. Elle non plus n'a pas fait une carrière fulgurante. Pour résumer, ce film a surtout un caractère mythique et sa réputation doit beaucoup à son titre qui fait imaginer des hordes de vampires assoiffés de sang. J'espère que le producteur aura eu l'élégance de féliciter le traducteur français pour son exagération linguistique.
Les effets n'étaient pas très bons à l'époque mais même aujourd'hui, ça tient. L'histoire est jouée facile à comprendre pour nous maintenant. Pas de vrai défaut dans l'histoire. C'était bien plaisant de le revoir, une capsule temporelle.
Ils se passent des choses bien étranges dans cette petite ville californienne de Santa Mira, plusieurs personnes ont constaté un changement de personnalité chez leurs proches. Le médecin de cette localité et ses amis vont devoir affronter des citoyens apparemment normaux s'ils veulent prévenir les autorités du pays de ce risque d'invasion. Critique du mode de consommation, de l'individualisation de la société ou menace du communisme, plusieurs aspects des problèmes de la sociéte américaine de l'époque (1956) sont ici évoqués. La réalisation est efficace et le suspense habilement conduit pour soutenir l'attention et accentuer les moments d'angoisse. Deux scènes retiennent mon attention : la poursuite du couple du médecin sur la colline, et leur cache sous terre dans une grotte. Et, le médecin au milieu de la route cherchant à arrêter les voitures qui poursuivent leur route sans s'arrêter. Là est le vrai risque de mutation : l'opacité des environnements, l'impossibilité d'atteindre son semblable. A un peu vieilli mais reste une oeuvre importante dans la SF d'épouvante, et une intéressante métaphore sur le devenir de la société humaine.
Excellente et fidèle adaptation du roman génial de Jack Finney. Au second degré, on peut interpréter l'histoire comme la standardisation et la déshumanisation des individus dans la société moderne (de même que les films de zombies proprement dits, mais cette approche est beaucoup plus subtile).
Considéré comme un classique de la science fiction, L'Invasion des profanateurs de sépultures (nom qui, soit dit en passant, ne colle pas du tout au film) marque, malgré son âge qui se fait ressentir, par son atmosphère unique, celle de la paranoïa. Le scénario est efficace et ne laisse la place à que très peu de temps morts. La force de ce film, et ce qu'il le rend dans un certain sens moderne, c'est la peur de l'"autre" qu'il instaure, et le soupçon de n'être plus en face de la personne que nous croyons être. Bien sûr, on pourrait replacer ce thème dans un contexte plus contemporain au film, avec le maccarthysme qui, à l'époque, faisait bon ménage aux Etats-Unis mais il demeure universel à toutes les époques. Il est assez déroutant de se retrouver face à un long-métrage en noir et blanc, accumulant certains clichés hollywoodiens de l'époque (histoire d'amour entre un héros courageux et honnête et une belle femme sensible), se voir soudainement tenté de touches de fantastique. Il en ressort un univers tout particulier, dominé par la crainte et la suspicion, auquel il est intéressant de s'en imprégner. spoiler: Réticent aux happy end, j'ai également apprécié le dénouement du film qui induit que le combat est loin d'être gagné d'avance.
Un scénario plutôt réussi mais qui ne va malheureusement pas au bout de son idée avec une fin quelque peu avortée. Dommage aussi que le film mette un peu trop de temps à se lancer, à poser son intrigue (au bout de 20 min sur les 77 que fait le film) et qu'il ne joue pas assez sur le côté action. Mais l'ensemble est efficace dans son épouvante suggérée et le duo acteurs/réalisateur est à la hauteur. Des décennies plus tard, ce film de science-fiction reste un bon moment à passer. PS: si quelqu'un peut m'expliquer pourquoi le titre original a été traduit en "profanateurs de sépulture"...