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    L'Invasion des profanateurs de sépultures
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 177 abonnés 4 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 novembre 2020
    Les années 1950 à Hollywood ont été en partie empoisonnées par le maccarthysme qui trouvera ses traductions les plus délétères dans la mise en place de la fameuse liste noire et dans l’exécution du couple Rosenberg, le 19 juin 1953. Parallèlement, la Guerre Froide bat son plein à travers la course à la conquête spatiale que se livrent à distance l’Union Soviétique et les Etats-Unis. Le cinéma de genre hollywoodien se fait l’écho du contexte avec la production de films de science-fiction libérant sur l’écran la paranoïa qui saisit alors le peuple américain face aux hommes verts, monstres géants et autres soucoupes volantes qui envahissent les écrans comme autant de métaphores d’un communisme menaçant le mode de vie yankee. De cette période restent quelques films que les cinéphiles amoureux du genre aiment se repasser en boucle. Citons pêle-mêle : « La chose d’un autre monde » de Christian Nyby et Howard Hawks (non crédité) en 1951, « Le choc des mondes » de Rudolph Maté en 1951, « Le jour où la Terre s’arrêta » de Robert Wise en 1951, « La guerre des mondes » de Byron Haskins en 1953, « Le météore de la nuit » de Jack Arnold en 1953, « Des monstres attaquent la ville » de Gordon Douglas en 1954, « Tarantula » de Jack Arnold en 1955 ou encore « Planète interdite » de Fred M. Wilcox en 1956 pour les plus célèbres. « L’invasion des profanateurs de sépultures » de Don Siegel qui en 1956 ferme un peu la marche chronologiquement est sans aucun doute l’un des plus réussis de ces films qui fleurent bon aujourd’hui les effets spéciaux rudimentaires. Il convient en premier lieu de revenir sur le titre français qui peut porter à quiproquo, faisant clairement référence au film de Robert Wise, « Les profanateurs de sépultures » (1945) qui s’inspirait d’une nouvelle de Robert Louis Stevenson prenant sa source dans un fait divers sordide s’étant déroulé entre 1827 et 1828 à Edimbourg (l’affaire Burke et Hare). Une erreur de traduction sans aucun doute, « Invasion of body snatchers » voulant tout simplement dire : « L’invasion des voleurs de corps ». C’est exactement ce que relate le scénario écrit par Daniel Mainwaring, adaptant un roman de Jack Finney paru un an auparavant. Don Siegel qui a débuté sa carrière de réalisateur en 1945 n’est pas familiarisé avec un genre qui en est alors à ses balbutiements. Cela ne sera en rien gênant. Après avoir pensé à Dick Powell ou Joseph Cotten pour le rôle masculin et à Anne Bancroft, Donna Reed ou Vera Miles pour le rôle féminin, le producteur Walter Wanger doit rabattre ses ambitions face au budget limité que lui impose le studio. Don Siegel propose donc Kevin McCarthy avec lequel il vient de travailler sur « An Annapolis Story ». Pour le rôle féminin ce sera Dana Wynter qui est une quasi inconnue, hormis quelques petits rôles chez Robert Siodmak ou Richard Thorpe. Le tour de force réalisé par Don Siegel est de ne pratiquement jamais parler explicitement d’extra-terrestres dans le but de faire monter très progressivement une angoisse diffuse. Le docteur Miles (Kevin McCarthy) qui revient dans sa petite bourgade après avoir assisté à un congrès de médecine constate de légers changements comportementaux dans son entourage comme chez certains de ses patients. Par un jeu d’identification parfaitement orchestré, le spectateur est lui aussi incrédule et c’est en même temps que le docteur Miles que son jugement va évoluer. La recette fonctionne à plein. Don Siegel n’a plus qu’à accélérer le mouvement, distillant quelques scènes mémorables comme celle spoiler: chez le romancier (King Donovan), ami de Miles où la transformation en cours ne laisse plus guère de doute. Point de bascule de l’intrigue et des personnages dans l’urgence d’une situation devenue incontrôlable. La tension est à son comble jusqu’à un climax final que Don Siegel aurait voulu plus ouvert car laissant le doute sur l’issue de cette invasio
    n. L’interprétation univoque du film comme une charge anticommuniste était sans aucun doute la plus aisée en rapport avec l’époque. Mais les convictions politiques de Daniel Mainwaring comme l’autobiographie écrite par Don Siegel laissent entrevoir que si la menace de l’uniformisation de la population exposée dans « Invasion of the body snatchers » peut-être assimilée à l’absence de liberté du communisme soviétique, elle peut-être aussi générée de manière plus insidieuse par le consumérisme américain forcené qui conditionne d’une autre manière les comportements. Un film parfaitement mené par le grand professionnel qu’était Don Siegel qui a engendré deux remakes tout aussi intéressants par Philip Kaufman (1988) et Abel Ferrara (1993).
    Nicothrash
    Nicothrash

    366 abonnés 3 025 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 août 2023
    Première adaptation ciné de Invasion of the Body Snatchers, ce métrage de Don Siegel distille l'angoisse plutôt habilement avec une intrigue déjà effrayante sur le papier. De la SF moins tape à l'œil qu'à l'accoutumée avec son lot de critiques sociales lorsque l'on recontextualise correctement. Maintenant, à l'écran ce n'est malheureusement pas tant effrayant, les body snatchers ne jouant pas si différemment des autres, le rythme étant peu dynamique puis la bande originale étant quelque peu surprenante également. N'oublions pas tout de même que le film a bientôt 70 ans, forcément les standards étaient différents et puis la traque finale est plutôt réussie dans son genre. Il va maintenant falloir que je revois le remake histoire de comparer.
    Hotinhere
    Hotinhere

    548 abonnés 4 956 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 juillet 2022
    Don Siegel signe une thriller de SF efficace à l’ambiance paranoïaque angoissante, reflétant le sentiment de la société américaine des années maccarthystes.
    En revanche, sans doute une des pires traductions françaises de titre de l’histoire !
    dougray
    dougray

    238 abonnés 1 904 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 janvier 2016
    Un bon vieux classique SF devenu, depuis, une référence de la culture populaire. Sorti en 1956, "L’invasion des profanateurs de sépultures" a l’intelligence de ne pas se perdre dans des effets spéciaux perfectibles (et qui paraîtraient aujourd’hui bien dépassés) et de privilégier, au contraire, la tension psychologique en en montrant le moins possible. Car, le film ne s’intéresse pas tant à l’entité extra-terrestre qui envahit la Terre mais bien à la psychose paranoïaque qu’engendre une telle invasion silencieuse. En faisant de son voisin ou d’un proche en monstre potentiel, le réalisateur Don Siegel brouille les frontières habituelles qui veulent que le danger vienne de l’extérieur et transcende, ainsi, l’habituelle "peur de l’autre" en une plus inhabituelle "peur des siens". Il faut dire que le monde est, alors plongé en pleine Guerre froide et que la peur du communiste est tout particulièrement palpable aux USA… peut sur laquelle le film surfe allègrement avec un certain talent (mais, aussi, un léger manichéisme). Et le portrait qu’il dresse des "clones" (pas forcément agressifs mais privés d’affect, d’émotion, de pensée propres… et très désireux de vous embrigader dans leur bande) est tout simplement glaçant… ce qui fait un peu sourire aujourd’hui quand on connaît les motivations anti-communistes de l’intrigue. Et, mine de rien, sans effusion de sang ou d’explosion spectaculaire, le film traite d’un sujet terrible et va assez loin dans la noirceur de son propos puisque spoiler: le remplacement des humains par l’entité alien est irréversible
    . spoiler: On nous montre, ainsi, les proches du héros mais, également, un enfant, transformés en extra-terrestre sans espoir de retour en arrière, ce qui n’est pas si commun sur grand écran, surtout à cette époque
    . La transformation en elle-même est traitée avec beaucoup de réserve et de simplicité (pas de mutation ou de monstres gluants)… ce qui renforce le caractère anxiogène de l’invasion, qui devient crédible en palçant le spectateur dans un environnement connu spoiler: (voir les premières apparitions de corps en création).
    Don Siegel nous réserve, par ailleurs, quelques séquences monstrueusement évocatrices spoiler: (la poursuite des héros par une foule immense de "possédés" ou encore la terrible scène où il s’arrêtent tous d’un coup pour regarder en direction des héros reclus dans un appartement)
    dont l’impact est renforcé par le récit en forme de flash-back, qui, loin de désamorcer la tension, vient ancrer le récit dans une certaine réalité. spoiler: Le final est, à ce titre, une petite merveille de cliffhanger qui n’appelle pas forcément de suite mais qui laisse le champ libre à toutes les suppositions quant aux événements à venir
    . Enfin l’idée de situer le remplacement des humains par leur clone alien spoiler: pendant leur sommeil
    achève le processus d’identification et permet, par ailleurs, de rythmer le film, spoiler: les héros luttant pour ne pas s’endormir et, ainsi, être la proie des envahisseurs
    . Quant au casting, il ne compte pas de stars mais permet de découvrir quelques acteurs méconnus (et talentueux) d’où ressort le héros Kevin McCarthy (un nom pareil pour un film évoquant la peur du communisme, ça ne s’invente pas). Un reproche, néanmoins : les dérives romantico-gnangnan de l’intrigue qui, certes, est également, une histoire d’amour qui auraient gagner à se montrer un peu plus profonde. Pour le reste, "L’invasion des profanateurs de sépultures" est un véritable classique à redécouvrir pour les amateurs du genre.
    Charlotte28
    Charlotte28

    123 abonnés 2 000 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 octobre 2022
    Une métaphore pertinente à double lecture des espions ou simplement des hommes qui se détournent de leurs rêves et de leurs émotions s'appuyant non sur d'admirables effets spéciaux mais sur l'insidieuse inquiétude du quotidien face à des événements inexpliqués ou aux légères distorsions de l'ordinaire. Dans une mise en scène efficace qui ne s'encombre pas de digressions se tisse le récit en flash-back d'une course pour la survie de son humanité. Très efficace.
    Dawasta
    Dawasta

    64 abonnés 635 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 décembre 2017
    Classique de la science fiction, cette première adaptation pose les bases avec des scènes cultes que l'ont retrouvera dans les versions qui suivront. Sortie en 1956, la simplicité de sa mise en scène lui permet de ne pas avoir tant vieilli que ça. Le film se déroule sans temps morts, la tension monte progressivement et la paranoïa, restée intacte, en devient même angoissante. Seuls points négatifs : la fin est un peu rapide et une scène en particulier ( spoiler: la transformation de Becky
    ) manque de cohérence par rapport aux explications données. La longue et mauvaise traduction française du titre (merci Philippe G. pour l'explication) est un argument de plus pour le préférer en version originale. Réservé aux amateurs du genre. (Pas mal)
    Nicolas S
    Nicolas S

    43 abonnés 543 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 novembre 2022
    En imaginant une invasion de clones sans émotions qui viendraient prendre la forme de nos proches un beau matin, Don Siegel signe un grand film paranoïaque et anxiogène, l'un des jalons du cinéma fantastique de la deuxième moitié du 20e siècle. Ici le rythme est haletant, pas une seconde de répit pour Miles et Becky, les deux héros qui passent une grande partie du film à fuir, et pour nous spectateurs, qui ne voyons pas d'issue à cette course-poursuite infernale. L'Invasion constitue ainsi un extraordinaire divertissement qui n'a pas pris une ride malgré ses 67 années ; c'est aussi, bien sûr, un grand film de guerre froide, qui illustre autant la peur du Maccarthysme que celle de l'infiltration communiste, autant la peur d'une inquiétante étrangeté que celle d'un conformisme mortifère. Fascinant.
    ASSRANCETOURIX
    ASSRANCETOURIX

    21 abonnés 303 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 juillet 2022
    Pur chef d'oeuvre en dehors du titre Français idiot, il aurait du s'appeler "l'invasion des voleurs de corps", Un des meilleurs sinon le meilleur des films de science fiction des années 50, a coté du "météore de la nuit" ou de "Them", en dehors de l'excellente histoire au suspens hyper efficace,et au scénario génial, la mise en scène parfaite et les images superbes font culminer le film en une merveille de série B.
    Shawn777
    Shawn777

    582 abonnés 3 468 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 octobre 2022
    spoiler: Cette première adaptation du roman "L'invasion des profanateurs" (titre français un peu foireux d'ailleurs qui n'a rien à voir avec l'histoire), réalisée par Don Siegel et sortie en 1956, est très bonne ! Voilà un bon moment que je devais voir ce "classique" de la science-fiction, surtout que j'adore ce genre d'histoires dans lesquelles des extraterrestres prennent peu à peu la place de la population, qui rappelle par ailleurs des séries télé comme "Les Envahisseurs" et son fameux "David Vincent les a vus !". Mais bref, on suit en tout cas ici l'histoire du docteur Miles Bennell qui a des patients de plus en plus étranges prétendant que des membres de leur entourage ne seraient pas ce qu'ils prétendent être. Prenant dans un premier temps ce phénomène pour un cas d'hystérie collective, il va être ensuite rapidement confronté au problème. Je précise d'ailleurs que je n'ai pas lu le roman original, je ne pourrais donc pas le comparer au film. Mais ce que j'apprécie beaucoup ici, c'est que la tension et le mystère montent petit à petit. De simples cas étranges éparpillés çà et là, on en vient ensuite peu à peu à la paranoïa collective, à savoir qui est vraiment qui. J'ai par ailleurs adoré la scène qui fait basculer le film dans cette paranoïa, à savoir celle du "cadavre" dans le bar, que je trouve excellente ! Alors oui, c'est un "vieux film" (même si je n'aime pas trop ce terme), ça ne bouge pas beaucoup mais ce n'est pas pour autant que l'on s’ennuie, bien au contraire, le film m'a personnellement captivé du début à la fin ! Les effets spéciaux ne sont pas dingues non plus mais restent très correct pour l'époque et puis surtout efficaces ! Le film parvient en effet à effrayer (même si c'est un bien grand mot) le spectateur rien qu'avec ces cocons qui se propagent un peu partout. Le film travaille également son ambiance au travers de cette petite ville fermée sur elle-même qui, dans l'inconscient collectif, cache toujours quelque-chose. Concernant les acteurs, nous retrouvons principalement Kevin McCarthy et Dana Wynter qui jouent très bien ! "L'Invasion des profanateurs de sépulture" est donc un très bon film de science-fiction !
    pierrre s.
    pierrre s.

    426 abonnés 3 304 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 octobre 2020
    Même si je lui préfère le remake de Kaufman, le Body Snatcher's de Don Siegel est également très bon, et nous fait froid dans le dos.
    kibruk
    kibruk

    145 abonnés 2 545 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 février 2014
    Ce classique de la science-fiction épouvante posa les bases d'un genre où il n'a finalement jamais été égalé à l'exception de son remake de 1978. Malgré une réalisation forcément datée, Don Siegel arrive à faire monter la tension jusqu'à un climax très réussi, ce qui achève quelques ratages contemporains comme 'Invasion' de Hirschbiegel.
    Gregory S
    Gregory S

    26 abonnés 577 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 avril 2019
    Le titre français est totalement erroné puisqu'il s'agit littéralement des voleurs de corps. Le film est très années 50, il est prenant, bien joué et vraiment de son époque avec la peur du nucléaire. Il s'agit d'une série B qui a bien vieilli.
    Redzing
    Redzing

    1 112 abonnés 4 468 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 août 2012
    "Invasion of the Body Snatchers" a eu le droit à de nombreux remakes, pourtant cette version originale n'a pas perdu de son efficacité. Cette histoire de plantes extra-terrestres remplaçant les humains dans leur sommeil est toujours aussi terrifiante, malgré quelques effets qui ont mal vieillis. De nombreuses séquences prennent aux tripes, Kevin McCarthy est très convaincant en médecin dépassé puis pourchassé, et la réalisation de Don Siegel est assez inspirée. En revanche, le fond du film est une ode aux sentiments et à l'individualisme, qui critique de manière peu subtile le communisme (le film est sorti juste après le maccarthysme). Néanmoins, il s'agit là d'un classique de l'horreur et de la SF.
    ManoCornuta
    ManoCornuta

    272 abonnés 2 878 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 octobre 2018
    Le style est vieillot mais ça reste grandement efficace dans l'ensemble, très dans l'esprit paranoïaque et complotiste des USA des années 50. Les interprétations sont franchement appuyées, prêtant parfois à sourire, mais la dynamique générale du récit est très habilement gérée par Don Siegel et vient compenser dans une certaine mesure la faiblesse des moyens et un final peut-être un peu vite expédié. Daté mais intéressant.
    Alolfer
    Alolfer

    126 abonnés 1 146 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 octobre 2024
    Cultissime, "L'Invasion des profanateurs de sépultures" est un film d'horreur comme on n'en fait plus aujourd'hui... Brillantissime dans sa construction, ce film fait perdre les téléspectateurs avec intelligence. D'un scénario solide, et d'un stress permanent, ce film est un pionnier de son style. Malgré son âge, le film est très bon et n'a pas du tout vieilli
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