Un très bon film de science-fiction, précurseur des futurs "Envahisseurs" et autres "Alien", qui, étonnamment n'a guère vieilli. Une formidable découverte...
Rod sterling , fondateur de la 4ème dimension, n'aurait pas renié ce film fantastique au suspense ravageur, magistralement réalisé par l'un des seigneurs de la série B , don siegel.
Thriller que l'époque a voulu politisé alors que, d'après Siegel, le film critique bien un groupe de personnes mais de manière plus apolitique. En effet, il semblerait que les cibles soient, à l'image du film, une certaine catégorie de personnes qui deviennent sans émotion, plus machines sans âme et sans coeur plutôt qu'humain. Mais au-delà de ça, nous sommes face à un film d'une efficacité imparable même un demi-siècle après sa sortie. Les acteurs ne sont pas très connus mais qu'import, ce qui compte ici, c'est l'atmosphère mise en place par Siegel, l'efficacité de sa mise en scène qui propose un montage crescendo et qui se révèle être une oeuvre étourdissante jouant avec brio sur la paranoïa. Certains plans sont vraiment impressionnants, le découpage de Siegel est très précis, le rythme est emballant, le film file à vive allure tout en développant le couple au coeur de l'intrigue bref, c'est de la série B de luxe qui compense son maigre budget par une maîtrise totale du langage cinématographique. Et si le prologue et l'épilogue en atténuent la portée, il reste un formidable thriller mené tambour battant. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
"L'Invasion des profanateurs de sépultures"(1956)fut l'un des premiers films de science-fiction culte.A une époque où le genre se résumait à des attaques d'animaux géants,Don Siegel dégainait une satire paranoïaque,à la fois anti-communiste et anti-maccharthyste.Car comment voir dans la substitution d'être humains par leurs pendants extra-terrestres,autre chose que l'allégorie de la Guerre Froide,et la peur viscérale de son voisin?A ce titre,l'ambiance est exemplaire,par sa graduation horrifique.Le film començe comme un mélodrame typique,avant de basculer vers l'étrangeté et la perte des repères.Ce médecin cartésien voit ses certitudes bousculer quand les faits l'obligent à reconsidérer l'impossible.Le petit budget fut un inestimable atout.Il obligea un surcroît d'inventivité,où c'est notre imaginaire qui cré la peur.Tout juste voit-on des cosses de plantes buller,des gens parler d'un ton monocorde avec yeux vides et des atroupements inquiétants.le héros et sa bien-aimée n'ont plus qu'à fuir,car s'ils sont retrouvés ou s'ils s'endorment,ils deviendront l'un des leurs.C'est dommage que la tension mette tant de temps à venir,mais le final est exemplaire.80 minutes de folie latente dans une petite ville californienne isolée.
Don Siegel signe sans doute ici son meilleur film ou du moins celui que je préfère dans sa carrière (oui oui mieux que "Les proies" ). Outre une superbe mise en scène jouant avec brio sur le clair/obscur et le contre jour on retient surtout le scénario. Comme quasiment toutes les séries B de l'époque, ce n'est pas pour la psychologie des personnages ni même pour le jeu des acteurs, ou prendre son temps qu'on apprécie ces petits films, mais pour la tension grandissante de la paranoïa et de l'angoisse jusqu'au dénoument final qui laisse une boule dans la gorge. Et Siegel a eu le talent de magnifier ce script. Traitant de la peur du communisme et pamphlet de la paranoïa américaine de l'époque, ces thèmes sont certes désuet aujourd'hui mais un remake moderne peut être interessant en actualisant ces thèmes tout en gardant la même structure narrative.
De très loin pour l'instant le meilleur film que j'ai vu de Don Siegel qui se permet d'aller au-dessus du rang de Série B pour livrer une réflexion ambigüe sur les périls engendrés par la Guerre Froide qui arrive à critiquer le maccarthysme tout en y mêlant une pointe d'anti-communisme. L'ensemble est donc profond, intelligent et réussit l'exploit avec très peu de moyens et beaucoup de suggestion à faire frémir. Tout juste peut-on déplorer un côté trop explicatif et un peu à l'emporte-pièce lors de la scène où on découvre comment les extraterrestres naissent. Mais cela n'empêche pas que ce film est un des meilleurs représentants du genre de son époque et qu'il est difficile d'y rester insensible surtout qu'on parvient sans mal à s'indentifier au personnage remarquablement interprété par Kevin McCarthy. Un grand film.
A une époque où la science-fiction n'était pas encore très populaire ni très intéressante cinématographiquement (à quelques exceptions près), Invasion of the Body Snatchers débarque pour prouver que oui, on peut faire un film du genre et avoir un message. Le film traite du communisme, si ce n'est pas très évident au début cela le devient à partir du moment où on apprend qui sont réellement les Body Snatchers. L'analogie est très intéressante, l'invasion se propageant progressivement, tout comme une idée politique pourrait le faire, et on se demande comme les personnages qui pourrait avoir basculé de "l'autre côté" ? Cela induit une paranoïa, qui met malheureusement du temps à démarrer pour être ensuite désamorcée brutalement, le ton du film changeant lorsque les personnages principaux se réveillent et pensent avoir eu un mauvais rêve. Ça peut paraître rien comme ça, mais cela tue complètement l'ambiance dans l’œuf. C'est dommage d'avoir ce frein au milieu de l'histoire, parce que la deuxième partie contient des plans et des idées qui font froid dans le dos. Aussi, je trouve le processus de la transformation un peu confus. J'ai regardé à nouveau les scènes d'explications et cela ne m'a pas paru plus clair. Les cosses venues de l'espace fabriquent des êtres identiques aux humains, ça d'accord. Mais comment les copies remplacent les originaux ? D'après les dialogues, les originaux subissent une sorte de renaissance intérieure quand ils changent de bord, du coup la copie s'infiltre dans le corps de l'hôte ? Et puis, comment l'héroïne se transforme à la fin ? Il n'y avait pas de cosse à proximité, et l'histoire du sommeil laisse supposer qu'elle était déjà infectée... Bref j'ai vraiment du passer à côté de quelque chose. Invasion of the Body Snatcher est assurément un classique, dommage qu'il ne soit "que" bien. Il y a les défauts que j'ai cité, mais aussi le manque d'un je-ne-sais-quoi, peut être la fin qui est un peu trop... Enfin, j'espère que les remakes rectifieront le tir.
Mais que se passe-t-il donc à Santa Mira, petit village paumé américain apparemment sans histoire ? Il semblerait que d'étranges phénomènes s'y produisent, un médecin s'aperçoit peu à peu que les habitants se transforment en être dénués d'émotion...
Dans cette adaptation du roman "L'invasion des profanateurs" de Jack Finney, Don Siegel met assez vite le contexte de l'histoire en place et présente les personnages, surtout ce médecin qui va la raconter en flash-back. Personnage fort intéressant, surtout que Siegel nous met dans la même situation que lui, c'est-à-dire de découvrir les événements au fur et à mesure et de nous laisser dans l’ambiguïté, surtout au début.
Mais très vite, le futur réalisateur de "Dirty Harry" met en place de la tension de plus en plus forte et une atmosphère tendue et paranoïaque. Il démontre une réelle maîtrise derrière la caméra et use très bien du noir et blanc. De plus, Siegel ne nous livre pas une simple série B dénuée de sens, mais très vite on constate qu'il en fait le reflet d'une Amérique en proie à la peur du communisme, tout en faisant preuve de subtilité.
Siegel est plus souvent dans la suggestion que dans un côté démonstratif qui aurait enlevé toute part d’ambiguïté et de mystère. Plusieurs scènes sont assez marquantes comme la course-poursuite ou la découverte des cosses. Néanmoins et sans que ça n'enlève rien du plaisir pris devant ce film, on peut regretter la scène finale, malheureusement une volonté des producteurs. Kevin McCarthy est impeccable dans le rôle principal et, à l'image de la belle Dana Wynter, fait en sorte que l'on puisse s'attacher à son personnage.
Une réussite de la part de Siegel qui parvient à faire de cette série B un film angoissant et paranoïaque, non dénué de sens et emmené par de très bonnes interprétations.
À noter que trois remakes ont été réalisé par la suite, par Philip Kaufman en 1978, Abel Ferrara en 1993 et Oliver Hirschbiegel en 2007.
Revu avec grand plaisir ce grand classique du cinéma de science-fiction des années 50. Ce long-métrage, qui est évidemment une adaptation du roman de Jack Finney, est toujours aussi passionnant à suivre grâce à son histoire d'invasion extraterrestres qui n'est vraiment pas comme les autres, puisqu'il s'agit ici de graines, venues d'une planète inconnue qui donnent naissance à d'énormes cosses qui libèrent un fruit qui prend ensuite apparence humaine. La mise en scène de Don Siegel est en plus de grande qualité car elle installe une peur constante et le casting fait très bien son travail. Très certainement la plus réussi de toute les adaptations du roman qui en comptera en tout cas, puisqu'il y aura ensuite les films de Philip Kaufman, d'Abel Ferrara et d'Oliver Hirschbiegel.
Une adaptation d'un beau pessimisme du classique de Jack Finney, mise en image avec une rélle efficacité par Don Siegel mais qui accuse de nombreuses longueurs et un sacré coup de vieux.
Le scénario n'est pas suffisamment exploité car les évènements s'enchaînent à une vitesse folle sans qu'on ait eu le temps de s'adapter aux contextes ; c'est-à-dire que beaucoup de scènes sont ''hachées'' et sans profondeurs. D'un côté, une petite heure c'est bien peu compte tenu du sujet intéressant : l'invasion de clones humains dans une petite ville et l'hystérie collective qui gagne de plus en plus dans l'avancée du film. L'idée est originale et angoissante, dommage que le film est vieilli et qu'il soit bâclé, on aurait pu en faire une oeuvre de science-fiction inoubliable. Même les remakes sont ratés. Vraiment dommage.