Une comédie purement Coennienne, clairement la plus populaire de leur filmographie avec son lot de fans, d’encyclopédies et de festivals à l’honneur d’un personnage et son entourage totalement lié à l’univers des frères, alliants répliques à se plier, des événements bien barrés et toujours mis en scène de façon unique, une pléiade de protagonistes incongrus et fins à souhait, bref tout ce qu’il faut pour passer un moment déluré comme il faut. Alors évidement les frères réalisateurs/scénaristes mettent en œuvre tout leur art, mêlant histoire de gangster absurde à bien des égards, un anti héros comme on les aime dans le film, surtout que celui ci offre une mythologie forte sympathique et bourrée de détails truculents, tout comme chacune des répliques qu’ils mettent dans la bouche de leur protagoniste, et sans parler évidement d’un scénario complément fou, entremêlés d’intrigues parfois bizarre, parfois loin des classique du genre mais qui jongle magnifiquement entre différents styles de films mis en image de manière intelligente comme toujours avec les Coen! Puis si les différents protagonistes de cette histoire unique en son genre sont si plaisant, il n’y a aucun doute que l’imagination et la créativité de ces réalisateurs quand il s’agit de créer des personnages qui sortent des chemins du héros classique, c’est bien évidement la qualité incroyable du jeu de chacun des acteurs présents, surtout qu’en plus de faire des rôles aux acteurs qu’ils affectionnent, s’entourant d’une équipe fidèle et mythique, le casting en devient tout aussi légendaire, à commencer par celui pour qui ce film n’est pas personnellement écrit mais qui ne pouvait être autre que lui, (jusqu’à retarder le tournage pour l’attendre), qui sera désormais un inconditionnel des frères, l’excellent J. Bridges, qui offre un anti-héros de haut vol, tant par sa façon de s’exprimer et de philosopher sur la vie, adepte magnifique de la « easy life », le menant à une escalade d’histoires rocambolesques sur fond de championnat de bowling, offrant ainsi des moments d’anthologies de mis en scène, sans oublier que c’est cette même vision de l’univers qui permet à tout ce qui ce passe d’exister et ainsi c’est grâce à lui qui passe un moment si fun, et nous faisant rencontrer de grands cinglés, à la hauteur des visions oniriques, si chères aux Coen, du héros qui malgré ce que nombreux croient, n’est pas le héros éponyme... Ainsi dans son orbite, on trouve une tripoté de cinglés, comme le héros par excellence coennien, J. Goodman (qui lui a un rôle écrit sur mesure) indécrottable partenaire de bowling et surtout grand cinglés tant physiquement que verbalement offrant tant des répliques sublissismes, à se plier en deux mais c’est aussi ben partie grâce à ce fou que de nombreuses déconvenues interviennent, et pour qui leur art de la boule à quille compte autant qu’une paquet de fric, alors en plus d’être le roi de la répétition comique, son obsession Vietnamienne offre aussi des moments mythiques tout en remettant un contexte et ainsi cette critique de la société américaine qu’affectionnent tant la fratrie de réalisateur, ou encore l’excellent faire-valoir que représente S. Buscemi, permettant des instants d’humours extras, ne pouvant que très peu intervenir mais lui aussi combien important. Et comment ne pas citer l’interprétation une fois de plus hors norme, même si peu présente dans l’ensemble du film, de J. Turturo toujours aussi fou et drôle, donnant lieu à un personnage génialissime et irrésistible, donnant aux moments de bowling une envergure aussi importante à cette histoire de kidnapping burlesque, tant par la mise en scène qu’ils impliquent et les personnages mis en scènes à ces instants la, mais il en va de même avec la magnifique et talentueuse J. Moore comme elle le prouvait déjà à cette époque, offrant un personnage un peu loufoque mais tellement fun par ce qu’elle représente de l’univers des frères Coen, à travers un art bien barré, et une verve plaisante, ou même P. Stromare toujours aussi fou, quelque soit sa dégaine! En tout cas la sauce prend sans souci et cela dès les premières minutes, tant par un paysage et une introduction très stylisée et originale, hommage à l’appui, tant par un musique parfaitement adapté et des événements qui prennent forme très vite, puis cela se poursuit de cette façon tout au long du film, alliant le photographies et mis en scène d’excellentes factures et interprétations géniales de la part du casting entier, le tout sous la plume, l’œil et la créativité de géniaux quasiment autodidactes et surtout très malins quand il s’agit de raconter des histoires, leurs singularité s’exprimant tout aussi bien ici que dans leurs films multi-récompensés, car l’intelligence vient d’une toute autre chose, un anti-héros comme on en a peu vu dans le 7e art.