Pour résumer un film comme The Big Lebowski, il faut dire tout d'abord qu'utiliser des assemblages de mots, avec un sujet s'accordant avec un adjectif, groupe nominal allant avec un verbe précédant un complément d'objet, formant des phrases ne sert pas à grand-chose, car on peut largement se contenter de cette simple suite de mots sans vraiment de rapport entre eux qui captent assez bien la teneur d'un des plus gros délires des frères Coen : Bowling, peinture vaginale, Vietnam, fachistes, kidnapping, hallucinations et un bon verre de russe blanc. Pourtant, à n'en point douter, the Big Lebowski dispose d'un scénario bien réel et sa... Complexité ainsi que son penchant à presque essayer de perdre le spectateur avec toutes les fixations compulsives des Coen sans oublier la présence de deux scènes de rêves hallucinatoires qui nous montrent un petit aperçu de ce à quoi peut penser un looser déphasé accro au bowling quand il s'évanouit ou tout simplement lorsqu'il est drogué, ne sert en fait qu'à délivrer une galerie de personnages tous plus extravagants et déjantés les uns que les autres, même si c'est surtout les deux excellents personnages principaux qu'on retient, deux des plus gros loosers d'Amérique qui vont pourtant être emporté dans une histoire sans queue ni vraiment de tête, l'un joué par un Jeff Bridge méconnaissable et totalement déglingué dans le personnage de Lebowski, appelé "le Duc" par ses deux (seuls) amis socialement parlant, l'autre joué par un John Goodman grandiose dans la peau de Walker, archétype du vétéran de la guerre du vietnam, tellement marqué par celle-ci qu'il en fait allusion, le contexte aidant ou pas, dans toutes ses phrases. Mais alors, qu'est-ce qui fait tenir autant le spectateur dans ce déluge de péripéties loufoques qui nous permet même une virée chez Jackie Tree Hurn, ici roi du marché de films pour adultes ? C'est tout simplement parce que le film réussit dans son délire là où Burn After Reading aura échoué (même si la comparaison ne devrait pas vraiment se faire rien que pour la bonne et simple raison que ce dernier a été tourné presque une décennie après The Big Lebowski) : déjà, rien que l'ambiance qui nous met dans le bain des les premières secondes, manifié d'ailleurs par une bande-son qui comporte quelques petits bijoux, surtout dans les scènes d'hallucinations, surpasse largement ce dernier, sans compter que l'histoire, même si elle reste quelque fois dure à percevoir, propose vraiment quelque chose qui, sans être très constructif, vaut la peine d'être vu et rend le film beaucoup plus intelligent qu'il n'en a l'air, et de plus, comme déjà dit plus haut, les personnages sont beaucoup plus croustillant et barjos, le reste du casting incluant Steve Buscemi, qui joue le boulet rejeté dans le groupe qu'il forme avec Le Duc et Walker, voulant toujours s'introduire dans la conversation sans en comprendre l'enjeu, Julianne Moore qui joue Maude Lebowski, la fille de l'homonyme du Duc, richissime antonyme de celui-ci, Maude Lebowski, une peintre très spéciale...etc. Il faut dire aussi que si The Big Lebowski est largement supérieur à Burn After Reading, c'est en fait tout simplement parce que malgré le fait que les frères Coen semblent se lâcher totalement sans vouloir faire semblant de faire dans la dentelle, ils réunissent assez de bons éléments pour que le spectateur tiennent jusqu'au bout d'un voyage mouvementé et totalement, mais alors totalement déjanté, et c'est peut-être ça qui compte le plus... Après, on ne pourra pas faire de louanges sur les qualités morales et philosophiques du long-métrage, qu'à cela ne tienne... Conclusion : Un film souvent hilarant et qui reste une des comédies les plus cultes des années 90, ça ne s'invente pas et ça ne se réinventera pas avant quelques temps, car les Coen tiennent-là une de leurs meilleures comédies avec O'Brother !