Palme d’Or du Festival de Cannes 1980, à égalité avec Kagemusha d’Akira Kurosawa, l’antépénultième film de la légende de la comédie musicale, Bob Fosse, est un chef d’œuvre, n’y allons pas par quatre chemins.
Je n’ai pas vu d’autres films de Bob Fosse. Mais s’ils sont tous de ce niveau, avec cette telle complexité jouissive et passionnante dans le scénario, s’ils ont tous ce deuxième niveau de lecture, le côté autobiographique du film, alors Monsieur Fosse n’usurpe pas son statut. All That Jazz est un film factuellement parfait, même constat pour son scénario, qui mêle comédie et drame poignant sur la chute aux enfers et vers la mort d’un homme surmené, entouré mais seul au final. La performance de Roy Scheider y est pour beaucoup, il y pousse même la chansonnette lors d’une scène finale un peu longue malheureusement mais essentielle pour un film construit sur deux actes.
Le premier acte est le montage du show et du film, passionnant, simple, aux excellents numéros musicaux (le premier est exceptionnel), le deuxième acte est le chemin vers la mort de notre héros, dotée d’un montage de folie qui mêle rêve, hallucination et vie réelle. Certaines personnes seront rebutées par ce mélange plus qu’explosif et c’est très compréhensible. Mais pour ceux qui sont tentés par ce voyage, la déception ne sera pas au rendez-vous.