Un après-midi de chien repose sur les jeunes épaules d'Al Pacino, juste dans son rôle, mais loin du mode en roue libre vu dans Scarface. A voir, déjà pour l'ambiance feutrée des années 70 présentée dans un quasi huis-clos, puis pour l'histoire, banale dans son début, plus complexe quand le scénario se dévoile dans son entièreté et davantage encore quand on apprend qu'il est inspiré d'une histoire vraie. Au départ, il s'agit d'un simple hold-up d'amateurs, dont l'absence d'organisation couplée aux quasi bonnes intentions d'Al Pacino vis à vis des otages peu craintifs n'est pas sans rappeler la comédie française Pour 100 briques t'as plus rien. Puis, le film choisit de présenter les relations d'Al Pacino (sa mère, son ex femme, son mari dont il espère l'opération de changement de sexe (si si)) via des coups de téléphones depuis la banque braquée et/ou via des interventions de la rue avoisinante. Elles permettent de comprendre davantage la personnalité de ce héros, en aucun cas mal intentionné, pour qui on (le spectateur) prend de l'empathie, à l'instar du public de rue qui observe la scène et le soutien même (je n'ai pas vérifié si cela s'était vraiment produit ...). Les dialogues sont parfois longuets et ne sont parfois malheuresement pas très informatifs. On retiendra la scène finale, la chute relativement violente, non dans la forme, mais dans son dénouement. On croyait qu'Al Pacino et son collègue allaient s'en tirer, et on le souhaitait,
mais un flic tue ce collègue qui depuis le début était sur le qui-vive, et menotte Al Pacino
. Et ce, sans musique, sans dialogue. Silence. Seul le regard d'Al Pacino pour parler, qui nous fait pitié au sens littéral pendant cette scène dramatique qui, par sa venue soudaine, contraste fortement avec le reste du film plus léger et moins sérieux. Une fin grave donc, filmée dans la nuit, sur un aéroport, qui se fige dans le paysage et sur laquelle s'ajoute un générique froid, et ce toujours sans bonne sonore. La douche froide après le sauna.