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GéDéon
88 abonnés
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4,0
Publiée le 12 juillet 2021
Inspiré d’un fait divers, ce long-métrage de Sidney Lumet évoque l’histoire du braquage d’une banque avec prise d’otages commis par deux malfrats de seconde zone. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, il ne s’agit pas d’un véritable film policier mais plutôt d’une plongée dans les tourments et les doutes du principal malfaiteur, magnifiquement interprété par Al Pacino. Les négociations qui s’engagent entre lui et le chef de la police permettent d’aborder plusieurs thèmes, dont l’homosexualité, le pouvoir des médias, le syndrome de Stockholm. Tous ces sujets sont traités à la fois avec humour et émotion grâce à cet anti-héros attachant, loin des clichés de la brute criminelle. John Cazale, en psychopathe énigmatique, livre également une belle prestation. Bref, cette œuvre sortie en 1975, porte un regard anticonformiste sur la société américaine de l’époque.
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18 103 critiques
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5,0
Publiée le 26 avril 2021
Hier soir j'ai regardé Un après-midi de chien pour la troisième fois en quelques années. Au lieu d'écrire une critique directe j'aimerais noter dix pensées qui me viennent à l'esprit concernant ce film exquis. Il changera à jamais votre perception du genre du braquage de banque en vous faisant remettre en question les conventions cinématographiques artificielles que ces films utilisent habituellement. La source de ses éléments paradoxaux ou farfelus provient de la vie elle-même et non d'un film ou de conventions préexistantes. Son ton par rapport au thème de l'homosexualité est en avance sur son temps. Il capture le climat des années 70 d'une manière si sobre que vous vous souviendrez à jamais de son côté discret et authentique. Le film de Lumet donne vie au concept de la lentille déformante des médias et à la façon dont différents groupes avec des agendas différents transformeront un hors-la-loi en héros avec beaucoup plus d'efficacité que d'autres réalisateurs. Il illustrera aux jeunes générations la raison exacte pour laquelle Al Pacino a mérité le statut de légende qu'il ne mériterait probablement plus avec ses seules performances des 10 dernières années. Regardez les dix dernières minutes où il est menotté contre le capot d'une voiture où il ne dit pas un mot mais en dit long avec ses yeux et son âme qui suintent de chaque image vous vous souviendrez de ces yeux aussi longtemps que vous vivrez...
Complet. On est grosso modo au milieu de la carrière de Lumet quand sort ce thriller dramatique assez atypique. L’histoire est celle d’un duo qui lors du braquage d’une petite banque de quartier se retrouve coincé dans les lieux, cernés par les forces de l’ordre. C’est la négociation entre les braqueurs et la police qui fait office de fil rouge. Beaucoup de choses remarquables dans ce thriller d’un autre temps. On appréciera d’abord cette introduction immersive qui nous présente la vie quotidienne de Brooklyn par une succession de scènes de vie urbaine. Le décor est planté et on est loin de Las Vegas. L’image est âpre, le cadrage précis, la musique absente. En soi, la scène de la prise de contrôle de la banque n’est pas l’objet du film et elle permet surtout de comprendre le rôle de chacun des personnages, braqueurs et employés. C’est un élément important car tout ça est avant tout une aventure humaine qui brouille les pistes préétablies. Ainsi, les employés ne sont pas tout à fait des victimes ni des pourritures capitalistes et les voleurs ne sont ni des Robin des bois ni des sadiques cyniques. C’est par touches que l’on en apprend davantage sur chacun. Des portraits touchants parce que profondément humains. Pour autant, le suspens est très bien entretenu et constamment renouvelé malgré cette situation de huis-clos. Mais la véritable performance est celle de Pacino. Fabuleux Pacino. Phénoménal Pacino. En pure rockstar, il sait attiser la foule et il faut le voir haranguer les passants et disserter sur les inégalités. D’une puissance dingue. Et dans ce petit théâtre, ce sont tous les enjeux sociaux et politiques de cette Amérique des 70’s qui sont mis en scène. Des partis pris osés et un discours qui claque sans perdre de vue la nuance et l’émotion (réelle et sans les artifices musicaux habituels). En clair, Un Après-midi de Chien est un thriller de son temps qui rappelle tout ce qui manque au cinéma américain actuel. Une réussite totale à ne pas manquer si l’occasion se présente.
Très bon film! La moiteur de la situation transparait de plus au plus au fer et à mesure que le film évolue. Basé sur une histoire vraie d'un braquage en 1972, Al Pacino se révèle encore une fois être un immense acteur et porte le film (quasiment) seul. Chaque protagoniste semble être à sa place et porte son rôle à merveille. Film anticonformiste questionnant le rôle des vétérans du Vietnam ou encore l'identité de genre, le film et son propos n'ont pas pris une ride. Je recommande.
Moi qui attendait beaucoup de ce film, j'en ressors déçu. Alors oui le début est intéressant, est atypique avec deux braqueurs qui n'ont pas préparé le casse et se retrouve enfermés dans la banque, ce qui amènent des situations caucases, mais à partir de l'apparition de sa "femme" qui veut changer de sexe, le film en devient ridicule et s'éternise avec des scènes inintéressantes, notamment les coups de téléphones à Léon ou sa femme qui sont sans intérêt, puis on se croirait dans une télé-réalité quand Sonny sors et se fait acclamer par la foule, enfin ça crie sans raison entre Moretti et Sonny ce qui a fait mal à mes pauvres oreilles , de plus la fin est prévisible. Bref une grosse déception, seul la performance de Al Pacino rattrape le tout.
La prestation du duo principal donne son sel à ce film dans lequel deux bras cassés aussi grotesques que pathétiques jouent aux braqueurs malgré une impréparation stupéfiante. Le burlesque inséré en filigrane tout du long empêche une réelle implication tant nerveuse qu'émotionnelle de la part des spectateurs, d'autant que des longueurs s'immiscent parfois ainsi qu'une bien-pensance peu subtile. Louons toutefois la maîtrise impeccable de la mise en scène en ce quasi huis clos.
Au-delà de la composition fiévreuse et bouleversante d’Al Pacino (peut-être son plus grand rôle, tour à tour clown et tragédien, pathétique et magnifiquement dérisoire), au-delà de la justesse de la reconstitution d’un New-York rongé par la déshérence sociale et d’un pays foncièrement divisé par les inégalités, au-delà de la stupéfiante radioscopie d’une prise d’otages qui tourne mal sans pour autant jouer la carte du sensationnalisme ni du pittoresque, la force du film est d’avoir su conférer à ce fait divers une manière de lyrisme secret, parfaitement dépourvu de tout romantisme social. On le retrouve tout particulièrement dans la réaction des employés de banque, ces « américaines moyennes » embarquées de force dans une aventure qui déclenchent chez elles une sorte de mécanisme libérateur, les amenant à échapper enfin à la tyrannie de la normalité et d’accéder à un univers d’extravagance et de liberté ébouriffant. Sentiment qui nait de la solidarité qui se dessine avec les braqueurs, chacun se reconnaissant dans la situation d’asservissement social de l’autre. Cette révolte incongrue marque le film de toute sa force politique sans jamais tomber dans le pamphlet (les braqueurs ne sont aucunement des porte-drapeaux et ne sont pas idéalisés). Le traitement de la différence, qu’elle soit sociale ou sexuelle, est traitée ici avec un tel naturel (pas de discours pro-homo affiché), qu’il acquiert plus de pertinence et d’impact que n’importe quel film « engagé ». Cette capacité de nuance et de complexité dans le traitement des personnage est des enjeux sociaux, cette virulence politique latente, mais aussi l’incroyable humanité de ses personnages, la dimension tragique de cette fable dérisoire, la tension dramatique permanente que Lumet parvient à maintenir et enfin l’incarnation fiévreuse des ses comédiens, font de cet « Après-midi de chien » l’un des films les plus importants des années 70, le chef d’œuvre de son auteur et la preuve que le cinéma peut à la fois élever et divertir. Et lorsqu’Al Pacino se retrouve plaqué par la police, broyé par sa charrue, ce n’est pas la victoire des honnête citoyen qu’on célèbre, c’est une sorte de réveil désenchanté qu’on subit, dégrisé : c’est le triste retour à la raison, à la peur d’une société aliénante.
Film phare de sa décennie. Une atmosphère oppressante et une réalisation de maître. Un grand rôle pour Al Pacino. J'ai eu l'impression de regarder un documentaire de l'époque, vu les thèmes abordés. C'est vrai, on vit vraiment ces deux heures avec les personnages.
Oui Al Pacino est excellent acteur. La manière d’aborder le film de hold up est originale et intéressante. Reste que l’ensemble m’a paru bancal. Les réactions des différents protagonistes m’ont paru totalement irréalistes. Je n’ai pas passé un mauvais moment mais le film ne vaut que pour la performance d’Al Pacino. Ça suffit pour se regarder mais pas plus.
'Un après-midi de chien' est un intéressant document d'époque, et un portrait d'anti-héros plutôt réussi. Mais à force, le jeu outré de Pacino et la cacophonie qui l'accompagne épuisent.
Un huit-clos interminable sauvé par l'excellente prestation d'Al Pacino. Le film est d'une lenteur extrême et aucun rebondissement ne permet de maintenir le spectateur en éveil ! John Cazale ne sert à rien et n'a aucune interaction avec d'autres personnages ! Le personnage semble endormi par le manque d'action et la réalisation mollassonne de Sydney Lumet.
Un braquage dense et sous tension qui prend des allures médiatiques signé par le cinéaste inspiré Sidney Lumet en 1973 !! Une attaque de banque maladroite relèvant il faut le dire de l'amateurisme de deux braqueurs va se transformer en un phénomène médiatique ou la police arrive vite sur les lieux et les curieux du public encerclent les lieux. Leurs noms, Sonny et Sal, le premier sortira souvent de la banque sans arme pour négocier, parler avec les négociateurs et agitera souvent la foule qui l'acclame alors qu'à l'intérieur, les employés s'entraident sans pression (la police ne sachant pas grand chose) et les preneurs d'otages sont plutot cools mais dépassés par les événements extérieurs sous tensions. Un long métrage ménagé de suspenses riche en rebondissements qui possède aussi d'une bonne dose d'humour sur des faits qui se sont avérés vrais. Sidney Lumet a souvent fait dans sa carrière des films dans le milieu des médias comme ici ou l'antihéros et son collègue sont traités comme des stars par la foule extérieure (avec une rumeur qu'ils sont homosexuels), ils sont interprétés par Al Pacino tout en sueurs remarquable,le regretté John Cazale disparu à la fin des années 70 et le reste du casting excellent. Un sommet du genre a voir et revoir.
Bon film mais le rythme est inégal et l'action manque par moments. Al Pacino est comme d'habitude énorme, et le suspense est prenant. Cependant, trop de longueurs pour moi pour en faire un film inoubliable.