Le Verdict : les secrets du tournage

L'auteur du roman dont le film est inspiré, Barry Reed, est un ancien avocat. Peu étonnant donc qu'il décrive avec autant d'acuité certains rouages de la machine judiciaire américaine ! C'est aussi le cas, quelques générations plus tard, d'un certain John Grisham, adapté six fois au cinéma; la dernière remontant à 2004 avec Un Noël de folie !.

Sur la piste du commentaire audio du DVD zone 2 du film, Sidney Lumet révèle qu'il demanda à son directeur de la photo (Andrzej Bartkowiak) de s'inspirer pour son travail sur l'éclairage de l'un des maîtres de la peinture italienne : Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le Caravage (1571-1610), l'inventeur du procédé du clair-obscur qui influença nombre de grands peintres après lui.

Nombreux furent les acteurs à vouloir faire parti de l'aventure du Verdict, que ce soit pour le rôle principal ou non : Cary Grant, Dustin Hoffman, Frank Sinatra, Robert Redford, sans oublier Paul Newman.

Sidney Lumet est unanimement considéré comme l'un des meilleurs -sinon le meilleur- spécialistes des films de procès, un genre à part entière aux Etats-Unis. C'est d'ailleurs avec ce genre qu'il a débuté sur grand écrans, avec le chef-d'oeuvre Douze hommes en colère qu'il réalise en 1957 (avec à la production Henry Fonda) et qui va assoir sa notoriété.

Ed Binns et Jack Warden incarnaient respectivement les jurés n°6 et 7 dans Douze hommes en colère de Sidney Lumet.

Parmi l'assistance du tribunal, on peut distinguer un acteur qui est encore un jeune premier; un certain...Bruce Willis, d'ailleurs même pas crédité au générique ! Le verdict marque l'un de ses tous premiers rôles, six ans avant l'arrivée fracassante sur les écrans d'un certain John Mc Lane dans Piège de cristal, qui allait faire de lui une star planétaire.

En signant la photographie du verdict, Andrzej Bartkowiak collabore pour la seconde fois avec Sidney Lumet. Une fructueuse entente qui continuera jusqu'en 1993 sur pas moins de onze films, dont Le Prince de New York en 1981, Piège mortel (1983), la comédie Family business emmenée par Sean Connery et Dustin Hoffman, ou encore plus récemment L'Avocat du diable. En 2000, Andrzej Bartkowiak signe son premier long en tant que metteur en scène, avec l'explosif Roméo doit mourir dans lequel il dirige Jet Li. C'est encore lui qui signe la nouvelle adaptation de l'univers du jeu vidéo culte "Street Fighter", avec Street Fighter : Legend of Chun-Li.

Le rôle principal de Frank Galvin, avocat alcoolique, a été à l'origine proposé à Robert Redford. N'ayant pas aimé le script proposé par David Mamet, l'acteur demanda à ce qu'il soit réécrit...avant de finalement jeter l'éponge, n'étant pas du tout à l'aise avec l'interprétation d'un personnage alcoolique. C'est à ce moment que la Fox contacta Sidney Lumet pour lui proposer de réaliser le film, ainsi que Paul Newman.