Il y a une théorie qui dit que trois inconnus valent mieux qu'un. Je ne vous le cache pas, je viens de l'inventer pour les besoins de l'article. Néanmoins, cette phrase est tout à fait pertinent : pas parce que je l'ai écrite, non, parce que je viens de voir ce film, "Tout doit disparaître", vérifiant l'hypothèse que les inconnus ne sont drôles que quand ils sont ensemble. Ainsi, l'on suivra au travers de cette "comédie" les errances d'un acteur pourtant bon, Didier Bourdon, entraîné dans le fatal engrenage d'un comique pas si mauvais, Elie Semoun, en complète déchéance humoristique, et carrence imaginative. Ce n'est pas tant les acteurs que l'écriture qui gênent, au final. En fait, c'est surtout que les mecs ont écrit le truc en moins de deux. Disons juste que c'est la seule chose qui puisse justifier pareil plantage. Ainsi, Philippe, réalisateur du film, s'accompagne d'un autre Philippe pour lamentablement foirer son film. C'est quand même un comble : mauvais scénariste, et mauvais réalisateur. Car oui, la manière de filmer n'a clairement rien d'extraordinaire. C'est banal, pas spécialement recherché, bref, c'est bateau, à la différence près qu'ici, le bateau prend l'eau, comme le Titanic avant lui. Le seul problème, c'est qu'il n'y eu aucun rescapé. Pas même Didier Bourdon, qui semble avoir été le premier noyé par le naufrage. Suivi de près par Elie Semoun, il n'est pas parvenu à survivre. De même pour tous les seconds rôles, pour tous ces acteurs qui l'entourent et ne paraissent pas avoir de quelconque talent. Ils ne sont pas réellement mauvais, mais pas vraiment bons non plus. Pas suffisament, en tout cas, pour s'en sortir dans pareille catastrophe. Au niveau de l'écriture, faut l'dire, ça a été la noyade complète. Le scénario, un mauvais pompage du "Crime était presque parfait", le tout saupoudré d'un côté très "Jo", prend rapidement la flotte : la sauce ne prend pas, mais la mer la chope, quant à elle. C'est une catastrophe, oui, c'est une échéance pire que toutes celles que l'on aurait pu imaginer avant l'expérience finale. Comment se sortir d'un pareil pétrain, alors? Il ne paraît pas possible de s'en tirer, malheureusement. En fait, c'est principalement parce que rien n'est réellement à sauver dans le résultat livré, arborant plus l'aspect d'un brouillon que d'une toute autre chose. Que dire de plus que je ne saurai vous avoir déja marqué? Pas grand chose, si ce n'est que les dialogues sont d'une affreuse prétention, et d'un étouffant pompeux. Au départ, c'est joli, c'est sympa, c'est esthétique : cela fait plaisir, et ça, c'est bien. Mais faire tout cela lorsque l'on présente un tel travail global, et bien ça, c'est mal, surtout lorsque l'on tient une idée si prometteuse. Car qui dit comédie entraîne forcément de l'humour. Mais ici, il n'y a guère d'humour appréciable. Au début, on sourie, même si l'on est clairement déçu par le truc. Mais au final, lorsque l'histoire s'est complètement entâmée et que l'emballage papier du produit emballé a été entièrement dissous dans les astres du mauvais goût, il n'en résulte plus qu'un ennui profond que seul le sommeil viendra combler. Et ce n'est point le final bâclé qui viendra me faire dire le contraire : le film est raté, c'est une catastrophe, un terrible crash dans les contrées perdues du mauvais humour. Le bateau, non content d'avoir pris l'eau, a également pris feu, et seuls les navigateurs les plus célèbres ont pu s'en tirer car eux, contrairement à leurs homologues inconnus, possédaient les appuis et la réputation pour se sortir de la débâcle.