Sous couvert d’un goût pour le sale et l’horrible, Bernie est une vaste entreprise de démolition qui s’en prend à tout ce qu’il peut démolir comme un enfant turbulent casse ce qu’il a devant lui ; ici en l’occurrence, ce sont surtout les codes du film romantique qui sont encrassés, puisqu’il s’agit bien de réunir les membres disloqués d’une famille et d’y insérer une nouvelle venue, la fameuse Minnie tout droit sortie d’un conte de fée, présentée au cours d’un repas officiel. Film underground et néo-punk, Bernie ne recule devant rien et privilégie le pire dénouement, l’image la plus volontairement choquante pour volontairement choquer le bourgeois ; ce faisant, il finit par tomber dans un automatisme d’exécution qui le rend vite prévisible et qui en atténue la puissance traumatique et artistique. Voici un défouloir dans lequel s’exprime une violence présente dans le reste de la filmographie d’Albert Dupontel, mais qui sera ensuite jouée en sourdine ; dès lors, nous regardons ce premier long-métrage avec l’impression de descendre dans un sous-terrain créatif où loge le Mal, ce Mal qui continue d’enfanter des œuvres mais qui est au préalable recouvert d’un vernis enfantin, plus proche du conte burlesque que du coup de boule anarchiste. Aussi peine-t-on à juger Bernie, film malade et maladif qui semble lui-même sorti d’une poubelle mais qui réussit à instaurer sur le long terme une ambiance de malaise. En résulte une purge véritable, une œuvre dont l’ambition est d’abord l’extériorisation d’un mal-être, la mise à distance par le cinéma d’un rapport conflictuel au monde et à la société. À voir donc comme un laboratoire où se cherche encore l’essence d’un artiste, où s’effectuent des mélanges improbables, dévastateurs mais inertes qui donneront vie au Créateur.
Après sa carrière de comique de stand-up suivie de quelques apparitions comme acteur, Albert Dupontel se lance dans la carrière de réalisateur. Connaissant le caractère iconoclaste du bonhomme, il ne fallait compter le voir passer derrière la caméra pour proposer un comique trempé dans l'eau tiède y compris pour son premier essai nommé "Bernie" comme l'orphelin déjanté qu'il interprète qui prend benoîtement congé de l'orphelinat où il séjourne depuis 29 ans lors d'une scène d'anthologie qui ouvre gaillardement le film. Déposé dans une poubelle suite à la nième bagarre de ses parents alcooliques (Hélène Vincent et le regretté Roland Blanche sublimes tous les deux), Bernie s'est mis dans la tête de retrouver ses géniteurs par n'importe quel moyen, partant du scénario fantasmé patiemment construit lors de ses années d'orphelinat que ceux-ci ont été victimes d'un complot prenant ses racines aux States. A partir de là, le scénario écrit par Dupontel lui-même et Gilles Laurent décape sérieusement, Bernie se révélant plutôt asocial et expéditif quand il n'obtient pas ce qu'il veut. S'ensuit un déclenchement de violence certes filmé en mode cartoon mais tout de même très explicite. Ce jusqu'au-boutisme fait penser que "Bernie" n'est pas à mettre devant toutes les paires d'yeux. Un cinéaste était né avec une solide équipe d'acteurs qui le suivra sur la presque totalité des six films il réalisera par la suite sans jamais décevoir. Le ton sera toujours aussi iconoclaste, impétueux et décalé mais l'Albert Dupontel encore novice de "Bernie" n'ira plus jamais aussi loin dans l'exposition de la violence. Le voudrait-il que l'on peut se demander si 25 ans plus tard, il le pourrait encore ?
En revoyant cette oeuvre, je crois que la bagarre entre les parents de Bernie n'a jamais été égalée au cinéma ! Un vrai moment de burlesque jamais atteint dans aucun autre film, avant ou après Bernie !
Bien des cinéastes, pour leur première réalisation, et comment leur en vouloir, auraient cherché la facilité. Le truc du moment, pour essayer de faire des entrées et garder des portes ouvertes. Dupontel lui, non. Dès son premier film, il impose sa marque de fabrique. Ainsi, son "Bernie" est un film vif, physique et cartoonesque. L'histoire n'a aucune importance. Dupontel n'en a pas fait cas. La seule chose qui compte ici, c'est ce personnage principal. Complètement dingue, bête et violent. Et quelques scènes ne manqueront de heurter certains esprits. Rendons également aussi à une Claude Perron complètement siphonnée et secondant excellemment Dupontel. On ne voit plus beaucoup de films comme ça de nos jours.
CULTE !! Albert Dupontel nous offre une histoire déjantée drôle et tendre. L'histoire de Bernie, Albert Dupontel orphelin qui décide au seuil de la trentaine de quitter, économies sous le bras, son orphelinat. Bernie ne connait pas la vraie vie et tel un aventurier, il va partir à l'assaut de la ville avec une mission, "Retrouver ses parents" Il va pour cela enquêter en cherchant leur traces dans les archives de la ville, puis après avoir localisé son père,va purement et simplement le kidnapper et faire de lui son fidèle et précieux allié pour rendre la liberté à sa mère qu'il pense en danger. Il va l'emmener de force pour la rendre enfin "heureuse". Parce que Bernie est fondamentalement bon. C'est un héro. Gags et sketchs rythment cet heure et demie de pure loufoquerie. Bernie rencontrera son héroïne, Claude Perron, fleuriste dealeuse, toxicomane meurtrie au cœur dur, il voudra en bon héro qu'il est améliorer son existence car rien n'arrête Bernie. Sa quête en duo va s'achever tragiquement. C'est une fin de héro simple et courageux au grand, grand cœur. À voir et revoir et revoir.
cultissime ! trop de personnes s'attardent sur les scènes de "violence" alors que la présentation du personnage , entre autres scènes , est menée de main de maître on se rend compte par petites touches de l'ampleur de la psychose du gars ! ils ont pas su voir la finesse du détail présente du début à la fin du film . Je pourrais débattre de ce film pendant des heures et quasiment sur chaque plan de caméra mais il faut savoir aussi que le burlesque a des cotés cruels qui peuvent effrayer les fillettes . En tout cas , il ne laisse pas indifférent ...
Incontestablement trash, sanglant, délirant...volontairement provocateur, Dupontel pour son premier film, nous pond une œuvre à ne pas mettre en toutes les mains, mais nous offre son lot de scènes et de répliques que l’on ne présente plus. Culte tout simplement.
Film culte ! D'une violence inouïe, le film est en plus très drôle !! Mise en scène hyper inspirée (peut-être un peu trop) et univers poétique du trash et du crade comme seul Duponel sait faire. Je suis fan même après un énième visionnage...
Pour son premier film en tant que réalisateur, Albert Dupontel nous offre un très bon film avec Bernie, une comédie très particulière mais franchement jouissive. L'histoire commence tranquillement mais va vite basculer pour devenir totalement folle. C'est très plaisant à suivre du début à la fin avec des scènes géniales. La grande réussite du film vient de ses personnages qui sont complètement cinglés! Bernie est fou mais terriblement touchant même s'il fait des choses atroces on ne lui en veut pas car c'est un mec qui n'a pas eu beaucoup de chance dans la vie. Ses parents sont encore plus dingues que lui et la guerre qu'entretienne son père et sa mère est hilarante. La scène ou spoiler: ils se battent est vraiment énorme! Marion et son père entretiennent eux aussi une relation très particulière qui donne lieu à des scènes tout aussi folles. Les acteurs qui jouent ces personnages sont géniaux et les répliques qu'ils se balancent sont extra. C'est drôle avec un humour caustique et une ambiance vraiment spécial entre violence et gentillesse. C'est vraiment un régal. A cela s'ajoute en plus une bonne réalisation ainsi qu'une bonne b.o. La fin quant à elle est réussi et clôt d'une belle façon ce long-métrage dont on aurait aimé quelques minutes de plus. Bernie est clairement un film qu'il faut regarder avec son côté Bonnie and Clyde, sa violence et son humour qui crée un mélange qui prend parfaitement et qui font passer un très bon moment.