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belo28
68 abonnés
1 130 critiques
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4,5
Publiée le 15 mars 2011
Un habile mélange des genres reposant sur un scénario complexe est plein de rebondissement! De la comédie à la comédie romantique en passant par le polar et le drame humain! Des acteurs incroyables de charisme!
Certes, ce long métrage de Joseph L. Mankiewicz ne peut faire partie des plus réussi de ce réalisateur, la faute à une histoire qui fait finalement dans le dejà-vu. Toutefois, le tout se suit agréablement grâce, une fois de plus, à une mise en scène inspirée du célèbre metteur en scène américain, à un duo de comédiens ( Cary Grant dans le rôle d'un médecin avant-gardiste, Jeanne Crain dans celle d'une femme au comportement suicidaire ) qui nous offre une interprétation de qualité, et à une photographie très classe de la part de Milton Krasner. Une oeuvre donc sympathique et qui est à découvrir par simple curiosité.
Joseph L. Mankiewicz vit en On murmure dans la ville une de ses œuvres-phares dès qu'il le sortit au cinéma tout comme son confrère Cary Grant. C'est sur ce géant que repose tout l'intérêt du film, l'acteur interprétant à la fois un homme de science et un chef d'orchestre. Vantard, prétentieux, sûr de lui, son personnage de docteur est pensé comme plein d'assurance et prend plaisir à mettre à l'épreuve sa finesse d'esprit autant avec ses sujets qu'avec ses proches. Du pur Cary Grant au premier abord mais dérivant vers un sujet plus complexe quand Mankiewicz lance progressivement les pistes conduisant l'histoire vers une question de moralité. Mis à part les débats politiques qu'il a engendré, On murmure dans la ville propose surtout un récit étonnamment optimiste où le pardon et la bienveillance sont valorisés alors que les rôles principaux partagent une conception différente de la médecine. Avec On murmure dans la ville, Mankiewicz signe une nouvelle pépite à classer dans son panthéon brillamment écrite où le réalisateur décrit avec ingéniosité les activités d'un gynécologue pas comme les autres tout en maintenant un suspense efficace sur la validité de ses méthodes.
Film complexe, certainement l'un des plus recherchés de Mankiewicz. Soulevant à la fois des problèmes philosophiques, les rapports de l'homme à la nature, sociaux, culturels... La majeure partie du film tourne autour de cette réflexion sur l'homme et la mort autour de ses différents aspects ; la morale peut-elle justifier la mise un mort d'un homme, n'y-a-t-il pas possibilité de se racheter et donc de remplacer la mort par l'effort et la contrainte; qu'est-ce que l'homme par rapport à la nature, par rapport à la vie, puis par rapport à lui-même? Le docteur Praetorius le dira, être médecin ce n'est pas soigner une maladie mais soigner un homme. L'homme dépasse sa simple dimension naturelle, son mécanisme : il ne s'agit pas de changer une pièce, mais de rétablir l'équilibre qui s'est brisé. Et c'est ainsi que Praetorius agira grandiosement, se comportant réellement comme un médecin en sauvant cette jeune fille du suicide, et par une formidable métaphore, ce viel homme du trépas et de la culpabilité éternelle. L'oeuvre est brillante et parvient à montrer à la fois la grandeur de Praetorius, et par la mise en évidence de la beauté de la compréhension des rapports entre l'homme et la nature et sa profondeur vertigineuse. Le procès de la fin n'en est que l'achèvement nécessaire, il fallait que Praetorius soit reconnu par ceux qui n'ont en réalité rien compris et qu'ainsi le public se tourne vers lui; et que la vie de tous soit une harmonie, un concert qu'il dirige fièrement mais avec générosité; une utopie non pas idiote, mais à laquelle chacun travaille et concoure à sa propre place. Du point de vue de la mise en scène, certes on préférera "L'aventure de Madame Muir", mais on se laissera emporter par la générosité des plans, la profondeur et la sensibilité d'une "image cristal" légère, la gestion du mouvement honnête et la formidable prestation de Cary Grant. Mankiewicz signe ici un film à son image : formidable (15.7/20)
« On murmure dans la ville » est un film étrange, ou plutôt étrangement construit. Il débute comme une comédie romantique dont Hollywood avait le secret, entre un médecin charismatique et une étudiante en médecine tombée sous son charme ravageur. Si Cary Grant et Jeanne Crain permettent par leur talent de donner un peu de consistance à cette première partie du film, difficile pour autant de se sentir passionné par ce qui se trame à l’écran. Néanmoins, Mankiewicz parvient à nouer peu à peu les écheveaux de son intrigue, qui repose principalement sur les épaules de ce mystérieux Docteur Praetorius (Cary Grant), au passé trouble et objet des accusations de certains de ses confrères jaloux. Et le film gagne ainsi progressivement en intérêt, jusqu’à ce fameux passage où les révélations éclatent au grand jour et qui démontre tout le génie de ce film et de son écriture. Porté par un casting de premier choix, qui permet à des acteurs talentueux de donner vie à des personnages complexes et profonds, « On murmure dans la ville » réjouit surtout par son scénario intelligent, qui, s’il peine un peu à démarrer, finit par emporter l’adhésion totale du spectateur, qui ne peut qu’être touché par cette histoire peu commune, faite de coïncidences trop invraisemblables pour en être vraiment. D’une banale screwball comedy, ce long métrage devient alors un vibrant plaidoyer pour un humanisme qui nous fait trop souvent défaut, et surtout à ceux qui sont prêts à tout pour se faire valoir, jusqu’à calomnier et dénoncer des hommes et des femmes de bonne volonté. On connaît le contexte de création de ce film, l’époque baignait alors en plein Maccarthysme. Mais Mankiewicz parvient largement à en faire une œuvre universelle, à la portée bien plus grande que le commun des films ayant jamais été réalisés. C’est peu dire que je recommande chaudement ce long métrage !
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3,0
Publiée le 17 décembre 2011
Un mèdecin aux mèthodes et au comportement anticonformistes est l'objet de la jalousie d'un collègue! Tournèe en pleine pèriode de la chasse aux sorcières par le cinèaste Joseph L. Mankiewicz, cette comèdie sentimentale, pètri de bons sentiments et curieusement ètrange voir totalement imprèvisible, se paie avec esprit la tête de Joseph McCarthy, soutenu par une distribution de rêve: Cary Grant, la belle Jeanne Crain, Hume Cronyn et l'ètonnant Finlay Currie! Une mise en garde contre l'intolèrance et la rumeur publique avec des dialogues brillants et une mise en scène fluide de Mankiewicz! Un film à dècouvrir...
Avec On murmure dans la ville, Joseph Leo Mankiewicz abordait un sujet qui le passionnait : la médecine. Ici, deux conceptions de cette discipline sont mises en opposition. Celle du professeur Elwell (Hume Cronyn) entièrement concentrée sur la maladie à traiter et celle du Docteur Praetorius (Cary Grant) qui, plus humaniste, place le patient en première ligne. L’excellent casting, très bien dirigé, est mené par un Cary Grant incarnant un médecin calomnié car anticonformiste, un rôle peu commun pour ce grand acteur américain. Le scénario est dense et les dialogues sont brillants. Réalisée au début des années 50 alors que le maccarthisme bat alors son plein, cette comédie dramatique humaniste est également un film politique. Comme le suggère son titre, On murmure dans la ville doit être perçu comme un pamphlet contre la rumeur publique et ses conséquences. Replacé dans son contexte politique, ce long métrage se révèle politiquement très audacieux et engagé, véritable pamphlet contre la chasse aux sorcières menée en ces temps par Joseph McCarthy.
Un étrange film, mi-comédie romantique, mi-pamphlet qui présente de façon hermétique les deux histoires. L’attaque des médecins contre Cary Grant, accusé d’avoir exercé de la médecine de rebouteux, se retrouve à la fin dans un procès non-officiel et diminue du coup le déroulement du film montrant l’idylle entre les deux héros. Idylle d’ailleurs peu exploitée… Au final plutôt décevant et moyen.
Une comédie généreuse et humaniste à la Capra mais dans l’ensemble très anecdotique et complètement improbable, malgré la présence charismatique du doc Gary Grant. 2,25
Le docteur Noah Praetorius (Cary Grant) semble mener une vie réussie. Il enseigne à l’université à des étudiants qui le vénèrent et dirige une clinique en faisant du respect des malades sa priorité. Mais certains de ses confrères le jalousent pour son succès, à commencer par le professeur Ellwell qui a décidé de creuser dans son passé pour le discréditer. Pour toucher le docteur Praetorius, Ellwell va s’en prendre au mystérieux Shunderson qui ne quitte jamais Praetorius d’une semelle.
"Ecoles Cinéma Club" consacre une rétrospective à Joseph Mankiewicz, immense réalisateur américain, parfois occulté par la gloire des Hawks, Lubitsch, Capra, Lang… L’occasion de voir ou de revoir ses chefs d’oeuvre : "Eve", "La Comtesse aux pieds nus", "Soudain l’été dernier"… L’occasion aussi de découvrir d’autres films moins connus. "L’Affaire Cicéron" (un bijou), "Quelque part dans la nuit" et "On murmure dans la ville" sont, pour moi, de ceux là.
Le résumé que je viens de faire de ce dernier film est trompeur. On pourrait, à le lire, penser qu’il s’agit d’un film dramatique centré sur la révélation du passé mystérieux du docteur Praetorius. Mais il n’en est rien. "On murmure…" est un film léger au scénario loufoque (l’histoire de monsieur Shunderson est tordante), une screwball comedy comme on en réalisait à Hollywood depuis une quinzaine d’années – et comme la mode d’ailleurs allait lentement en disparaître.
Cary Grant y est époustouflant de charme et de drôlerie. Toute l’action gravite autour de lui, dont le personnage à force de perfection, finit par perdre toute crédibilité. Pour lui donner la réplique, la Twentieh Century Fox a recruté l’une de ses jeunes starlettes, Jeanne Crain, qui est tombée depuis dans les oubliettes de l’histoire du cinéma.
"On murmure…" se termine par un simulacre de procès – qui fait écho aux auditions au Sénat menées par Joseph McCarthy dans le cadre de la « chasse aux sorcières ». Bien évidemment, l’issue en sera heureuse car, répétons-le, on est dans la comédie loufoque et pas dans le drame. Cette légèreté, cette pétillance n’ont pas pris une ride. Pour autant, On murmure… suscite de ma part les mêmes réserves que "La Dame du vendredi" de Hawks. Réserves sans doute très subjectives et très conjoncturelles d’un hiver maussade. Et réserves que j’ai honte d’avouer tant ces films là ont légitimement acquis une place vénérée dans le panthéon du cinéma.
La réflexion de Cary Grant sur les aliments mis en conserve à la fin des épiceries est très pertinente ! (Vers 40 min de film) Autrement, c'est peu distrayant. Les acteurs ont l'élégance de leur époque et sont capables d'un humour enfantin et distingué comme lors de la scène des trains miniatures que j'ai beaucoup aimé.
Médecine parallèle. Pas le plus connu des films de Mankiewicz. A raison ? Le docteur Praetorius est un médecin peu ordinaire. Il conçoit son exercice comme la somme de plusieurs techniques. Il soigne et ne répond pas au dogme. Il soigne, quoi qu’il en coûte et se fiche bien des conventions. On est au croisement de la comédie de mœurs et du film à énigme. C’est la force première du film, il nous balade entre plusieurs ambiances. Les personnage sont plutôt attachants et Cary Grant est parfait dans ce rôle de héros sans peur et sans aucun reproche. On se laisse entraîner avec curiosité dans une love story plutôt sympathique quoique narrée à gros traits. Mais c’est surtout par le mystère qu’il cultive et par son humour décalé que le film réussit à intéresser. La scène finale est probablement la meilleure du film, à la fois réquisitoire raisonnable contre la médecine conventionnelle et chute attendue à la Agatha Christie. On est loin de la dramaturgie et de la satyre des grands films de Mankiewicz mais ma foi, on passe un bon moment.
Grand fan de Mankiewics je dois avouer pourtant que ce film reste l'un de ses plus mineurs. 1ère chose ce film est d'abord un formaidable message politique puisqu'il est un des rares films à dénoncer le maccarthysme (et non le Code Hays) alors en plein boum. Mais Mankiewicz semble avoir été prisonnier de son propos. Malgré un film techniquement quasi parfait l'histoire sentimentale du docteur prend le pas sur les rumeurs. Ces dernières sont au premier plan au début du film et dans le dernier quart d'heure mais au milieu du film il s'agit avant tout du lien entre le docteur et la femme enceinte. Les secrets déballés à la fin (surtout ceux de l'ami du docteur) ne semble pas cohérent avec le traitement de l'histoire dans le film. Un film majeur pour son anti-maccarthysme, avec un duo de star parfait et aux dialogues toujours justes. Mais ce film reste mineur dans la filmo du maestro Mankiewicz qui s'est laissé aller et en a perdu le fond de son propos, les rumeurs.
Le film préféré de Mankiewicz lui-même qui ne soulève pourtant pas l’enthousiasme de Jean Tulard dans son dictionnaire des films au contraire de Télérama qui lui décerne trois étoiles. Les avis critiques sont partagés. Bien sûr Mankiewicz a fait des films plus importants comme « Eve », « L’aventure de Mme Muir » ou « Cléopâtre » mais cette comédie de mœurs est très solide, portée par un Cary Grant dont on découvre à chaque fois quel grand acteur il était, possédant, un jeu plus complet que Gable, Cooper ou Wayne qui misaient beaucoup plus sur leur séduction et leur virilité affichée. Son jeu est ici tout en nuance sachant faire alterner le film entre la comédie légère et le drame. Il campe un chirurgien aux méthodes peu orthodoxes qui bien avant l’heure avait compris que la médecine devait sortir de sa dévotion à la science toute puissante pour prendre en compte l’âme du patient. Au début du film son attitude bravache dans la clinique fait penser avec trente ans d’écart au Gérard Depardieu de « Sept morts sur ordonnance » (Jacques Rouffio, 1975) qui lui aussi bravait l’ordre établi. On sait tous que bousculer les habitudes dérange et attise parfois les jalousies des obscurs. Ici c’est Hume Cronyn qui s’y colle avec un acharnement appliqué et scientifique. Cronyn est un habitué des films de Mankiewicz et donnera au maître une prestation mémorable de « folle » excitée dans « le Reptile » (1970). Le drame qui est sous jacent pendant tout le film n’éclate que dans les dernières vingt minutes, laissant le temps à une idylle amoureuse de s’installer entre le médecin et sa patiente jouée par une Jeanne Crain au mieux de sa forme et de sa séduction. Une mention aussi pour le mystérieux Mr Shunderson interprété par Finley Currie qui a choisi de copier le Von Stroheim de « Sunset Boulevard ». Quand on sait que Mankiewicz a été fortement inquiété par la commission Mac Carthy on ne peut s’empêcher de voir dans Hume Cronyn une caricature du sénateur fou qui se livre dans la scène d'ouverture à un véritable interrogatoire digne de la commission de triste mémoire. Vraiment tout ceci est fort plaisant donnant à réfléchir tout en se divertissant sur des thèmes toujours actuels. Jean Tulard s'est sans doute un peu égaré dans sa critique assez acide.
Une curiosité et pas le meilleur Mankiewicz, et de loin. Un scénario improbable, des dialogues ampoulés , des acteurs qui surjouent, un humour qui tombe à plat ( la scène du train). Cary Grant qui joue un bon Samaritain médical au sein d'une maisonnée très particulière. Curieux vraiment, mais pas très bon et très daté.