Ce film est le deuxième long métrage de la réalisatrice Hélène Angel après Peau d'homme, coeur de bete (1999) remarqué par la critique et décoré du Léopard d'Or au Festival de Locarno.
La réalisatrice s'est inspiré du Moyen-Age sans vouloir faire de reconstitution historique :"Le Moyen-Age évoque pour moi, immédiatement, la quête chevaleresque. Au fond, c'est une quête existentielle intemporelle, une fois tout le décorum ôté. Idéal d'une vie, épreuves..rien n'a changé pour nous. Puis le Moyen-Age c'est aussi les armures : raccourci saisissant, anti-psychologique de la condition des hommes. A la fois impressionnants et contraints, fragiles. Le métal protège mais aussi mutile les chairs. On est dans le cinéma pur, l'image suffit."
Hélène Angel a réalisé son film avec en tête des références à Jim Jarmusch et Federico Fellini.
Daniel Auteuil rapporte à propos de sa préparation physique pour le rôle de Guillaume de Montauban : "Techniquement, il y a eu un gros travail de préparation, surtout pour les combats. Se battre avec une énorme épée, c'est autre chose que d'esquisser des échanges au fleuret. Merci au passage à mes coachs, Phil Vitt et Cyrille Hertel, ils m'ont bien aidé. Hélène tenait à tourner ces combats en plan séquence, tout était chorégraphié. C'est la première fois que j'avais à incarner un personnage immortel, ça donne des forces. Un vrai rôle de composition!
Ce film a été presque exclusivement tourné en extérieurs. La réalisatrice dit à ce sujet : "l'époque était donnée par les costumes puisque la nature était vierge, -et surtout devait être vierge de tous clichés médiévaux type brume celtique. Comme je viens du sud, j'y suis vite revenue : d'où cette nature rocailleuse, minérale. C'était une expérience assez stimulante, parce que la nature c'est pire que la page blanche. Au sommet d'une montagne grandiose ou dans l'immensité de la plage, où poser la caméra? Il n'y a rien pour s'appuyer, délimiter le cadre. Tout le travail, avec Benoît Delhomme le chef opérateur et Thierry François le chef décorateur, était très graphique. On partait de la verticale des montagnes pour arriver à l'horizontale de la mer."