Allemagne année zéro : les secrets du tournage

Allemagne année zéro est le troisième volet de la trilogie de l'après guerre de Roberto Rossellini, débutée trois ans plus tôt avec Rome ville ouverte suivi de Païsa en 1946. Cette trilogie marque une deuxième époque dans la carrière du cinéaste italien après les premiers films du début des années 1940. Mais surtout, avec Rome ville ouverte, Rossellini signe les débuts d'un des mouvements les plus emblématiques de l'histoire du cinéma, le Néoréalisme.

Né trois ans plus tôt avec Rome ville ouverte, le Néoréalisme est alors à son apogée au moment où Roberto Rossellini réalise Allemagne année zéro. Ce mouvement se caractérisant par une approche naturaliste et un tournage hors des studios est de nouveau l'enjeu principal du film où le cinéaste est allé filmer les ruines de l'Allemagne au sortir de la Seconde Guerre mondiale, sur les lieux mêmes du drame et non en studio (alors que le cinéma italien battait au rythme des tournages dans les mythiques studios romains de Cinecittà).

Considéré comme un classique du septième art, Allemagne année zéro fut dès sa sortie un succès critique puisque le film remporta le Léopard d'Or au Festival de Locarno.

Le casting du film entremêle différentes générations d'acteurs. Pour certains, Allemagne année zéro sera un film clé dans leur carrière à l'image de Franz-Otto Krüger, l'interprète de Karl-Heinz, qui fait ici ses débuts au cinéma et qui deviendra par la suite un acteur emblématique du cinéma allemand d'après-guerre. Là où certains débutent, d'autres tirent leur révérence et ce sera notamment le cas d'Ernst Pittschau, qui trouve en Monsieur Kohler, le dernier rôle d'une carrière mise au service du cinéma allemand et débutée près de quarante ans plus tôt.