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    Dressé pour tuer
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    Xavier D
    Xavier D

    63 abonnés 1 072 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 septembre 2024
    un film de chien bien différent des comédies comme Beethoven. ce film raconte l'histoire d'un chien raciste dit, qui est dressé pour tuer les noirs, "blanc" qui se dresser par un homme justement noir, Paul Winfield (Terminator), qui essaye de le guérir, de mettre un terme au nombreux Chien Blanc qui croiseraient son chemin. Un film très dure, violent, dérangeant. et qui aboutit à un final inattendu.
    Culturevsnews
    Culturevsnews

    87 abonnés 231 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 septembre 2024
    L’Intrigue :
    Le film débute avec un chien blanc, dressé par son précédent propriétaire pour attaquer les personnes de couleur. Après avoir été renversé par une voiture, le chien est sauvé et recueilli par Julie (Kristy McNichol). Consciente de la programmation violente dont l'animal a été victime, Julie entreprend un défi monumental : celui de lui enseigner l'amour et la confiance, malgré les démons du passé qui persistent. La relation entre Julie et le chien devient un symbole puissant du pouvoir de la réhabilitation et du changement, tout en mettant en lumière les tensions raciales sous-jacentes de l'époque.

    Image :
    La réalisation de Samuel Fuller se distingue par une approche visuelle brute et directe. La photographie du film, souvent marquée par des contrastes forts et des angles dynamiques, accentue l'intensité émotionnelle de l'histoire. Les scènes de violence sont filmées avec un réalisme brutal qui renforce l'impact des thèmes explorés. En revanche, les moments de tendresse entre Julie et le chien sont capturés avec une douceur visuelle, offrant un contraste saisissant avec les scènes plus sombres et conflictuelles.

    Son :
    La bande-son de "Dressé pour Tuer", joue un rôle crucial dans la création d'une atmosphère immersive et émotive. La musique, souvent mélancolique et poignante, accentue les moments de tension et de rédemption. Les effets sonores, notamment les bruits de la ville, les grognements du chien et les cris, sont utilisés de manière efficace pour renforcer la tension dramatique et l'impact des scènes clés.

    Performances :
    Kristy McNichol, dans le rôle de Julie, offre une performance émotive et convaincante, incarnant à la fois la compassion et la détermination dans son effort pour réhabiliter le chien. Paul Winfield, en tant que personnage clé du récit, ajoute une profondeur et une autorité qui enrichissent l'intrigue. Bob Minor, dans un rôle de soutien, contribue également à l’intensité du film avec une présence dynamique et mémorable.

    En Conclusion :
    "Dressé pour Tuer" est un film qui aborde des sujets lourds et importants avec la puissance et la sensibilité caractéristiques de Samuel Fuller. Grâce à une direction artistique percutante, une bande-son émotionnelle et des performances authentiques, le film offre une réflexion poignante sur la violence, la haine et la possibilité de rédemption. C'est une œuvre cinématographique qui continue de résonner par sa pertinence et sa force émotionnelle, faisant de chaque scène un témoignage de la lutte contre la haine et la violence.
    Y Leca
    Y Leca

    32 abonnés 1 002 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 23 août 2024
    Mal réalisé, très mal joué (Oscar à la nunuche Kristy Mc Nichol) et même mal sonorisé par Morricone (qui recycle le piano d'Il était une fois dans l'Ouest). Le message anti raciste est noyé dans cette mauvause série B qui de plus cultive l'invraisemblance de vouloir laisser en vie un chien meurtrier.
    Raph
    Raph

    3 abonnés 146 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 mars 2024
    "Crocs Blancs !"

    Samuel Fuller (“Shock Corridor”), réalisait en 1982 “White Dog”, un implacable long-métrage à charge contre le racisme. Intitulé “Dressé pour tuer” dans nos contrées, à ne pas confondre avec “Dressed to KIll” (“Pulsions”) de Brian De Palma sorti un an plus tôt, le film a su allier la force de l’image avec la profondeur du récit, un récit adapté d'un texte de Romain Gary sous l’impulsion de Jean Seberg, la compagne de celui-ci, activiste de la cause noire aux USA à la fin des années 60 (date de l’écriture du roman). Fuller transcrit le récit au début des années 80, le constat dramatique restant le même. Lorsqu’une nuit, la comédienne Julie Sawyer (Kristie McNichol) renverse avec sa voiture, un berger allemand blanc sur les hauteurs de Los Angeles, elle ne le sait pas encore, mais le diable vient d’entrer dans sa vie et il porte les oripeaux d’un “chien blanc”, un animal dressé pour tuer des personnes noires. Après une première attaque mortelle et un accident lors d’un tournage, Julie désemparée va alors se tourner vers Carruthers (Burl Ives), propriétaire d’un bestiaire d’animaux sauvages pour le cinéma. La jeune femme y fait la connaissance de Keys (Paul Winfield), un dresseur afro-américain. Au détour d’un dialogue entre Julie et Keys, on apprend avec stupeur que les “chiens blancs” élevés dans les Etats du Sud, furent d'abord entraînés pour traquer et tuer les esclaves en fuite avant de servir à retrouver les prisonniers noirs évadés ! Parsemé de scènes et de propos chocs - le passage dans l’église est particulièrement impressionnant - et accompagnée par la partition mélancolique d’Ennio Morricone, Samuel Fuller - en deuxième lecture - n’oublie pas d’égratigner au passage, le monde du cinéma en pleine mutation à la manière de Tarantino pour “Once upon a time in Hollywood”, l’humour en moins. Pamphlet sans concession sur le prosélytisme et l’endoctrinement - 42 ans après sa sortie - “White Dog” n’a rien perdu de sa force dénonciatrice. Un chef-d’œuvre !!!
    Shawn777
    Shawn777

    598 abonnés 3 484 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 février 2024
    Réalisé par Samuel Fuller et sorti en 1982, je n'attendais pas grand-chose de cette adaptation du roman "Chien blanc" de Romain Gary et m'y suis intéressé car j'ai vu qu'une seconde adaptation allait sortir en France en 2024 (mais est déjà sortie en 2022 au Canada). Bref, si l'histoire, ou plutôt le synopsis, ne m'attirait pas tant que ça, j'ai finalement très vite été pris par l'intrigue qui s'avère être passionnante ! Un soir, une jeune femme trouve un berger allemand et décide de le garder. Mais elle ne se doute pas que c'est un chien blanc. Alors, avant de voir le film (parce-que je n'ai pas lu le roman) je ne connaissais pas le terme et ne savais même pas que ça existait mais un chien blanc, pour la faire courte, est un chien entrainé par des Blancs pour attaquer les Noirs. Alors le chien n'est évidemment pas raciste, c'est d'ailleurs une question très vite écartée du film (mais qui a tout de même le mérite qu'on la pose) mais associe la couleur de peau des Noirs au mal et à la méfiance puisque le chien a été maltraité par ces derniers étant encore un chiot pour justement devenir un chien blanc. Bref, la jeune femme ne pouvant se résigner à le tuer essaye de le dresser - ou plutôt le dé-dresser - pour ne plus qu'il attaque les Noirs. Et c'est dans un pseudo par-zoologique dans lequel deux hommes, dont un Noir donc, dressent des animaux pour le cinéma que le chien va être amené. Une histoire pas très fun donc mais qui est vraiment passionnante dans son sous-texte à peine voilé ; celui du racisme évidemment mais, plus important encore, de la haine de manière générale. J'ai de plus trouvé le film passionnant dans le thème du dressage, on est vraiment happé par tous ces moyens que le dresseur met en place pour soigner le chien et puis certaines scènes sont réellement prenantes. Concernant les acteurs, nous retiendrons surtout Kristy McNichol et Paul Winfield qui jouent très bien. "Dressé pour tueur" est donc une très bonne surprise, tout droit sortie des années 80 !
    Risso Christian
    Risso Christian

    1 critique Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 septembre 2023
    Bon déjà ce film raconte quelques grosses bêtises canines qui sont très pénibles , cela véhicule des idées complètements fausses sur le chien et sur l' éducation et la rééducation canine.
    Un chien est toujours rattrapable avec des bons éducateurs qui savent y faire ,il faut juste au pire le confie à des personnes qui ont une très bonne expérience et un grand sens des responsabilités une fois le travail de rééducation effectué.

    Le chef d'œuvre de romain Gary est beaucoup plus fin la dessus( et quelle fin formidable) , en voulant prendre trop de liberté sur le livre le film perd énormément de son intérêt sur la partie Canine mais encore plus sur toute la partie politique ou le cynisme et le ton moqueur de l' ecrivain font merveille

    Je rappelle que dans le livre le chien blanc n' est qu' un prétexte pour dénoncer dans le deux sens la bêtise humaine sur le raciste et tout les hypocrisies des " défenseur " du racisme noir qui vont avec .Cette composante est hélas presque totalement absente dans le film.

    N' est pas Romain Gary qui veut .
    patrice vatan
    patrice vatan

    11 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 mai 2022
    Le souvenir de Samuel Fuller est indissociablement lié à un point rouge brillant dans l'aube à peine levée, grossissant au fur et à mesure que ma foulée de jogger s'en approche, comme un fanal qui se serait détaché de ceux, rougeoyants, marquant le chenal du port de Deauville-Trouville.
    Au bout du point rouge, un cigare, au bout du cigare Samuel Fuller que je croise sur les Planches, sortant du Royal à l'heure où ses pairs du festival de Deauville rentrent se coucher.
    Nous sommes un extra-terrestre l'un pour l'autre.

    Lui, pour Hollywood en est une sorte, d'extra-terrestre.
    Un type qui débute par le journalisme à sensation, poursuit par le reportage de guerre pour, devenu cinéaste, tourner souvent des choses incompatibles avec le puritanisme ambiant (Shock Corridor, The Naked Kiss).

    Montré hier dans le cadre du ciné club Caro Ennio, porté par Lostfilms au Max Linder Panorama, White Dog ne contribuera guère à racheter Fuller, accusé de racisme à travers cette histoire de chien, recueilli, accidenté par une jeune femme qui découvre que c'est un chien d'attaque d'un genre spécial, un "chien blanc" dressé à attaquer les Noirs.
    Convié par Marc Olry, le boss de Lostfilms, à parler du film, le réalisateur et scénariste Nicolas Saada revoyait White Dog pour la première fois depuis sa sortie, peinait dès la lumière revenue à trouver ses mots, tant la puissance évocatrice, la force de la mise en scène de Fuller étouffent encore, 40 ans plus tard, toute velléité critique à chaud.
    "Ce film est un chef d'oeuvre total, dira-t-il, qui deviendrait si on le réalisait de nos jour un truc lourd et appuyé de deux heures avec un chien en images de synthèse, alors que là c'est un boulot de dingue, rendez-vous compte il a utilisé cinq chiens pour en montrer un seul."

    White Dog est sorti en France le 7 juillet 1982, je l'avais vu le 9 au Publicis Elysées. J'avais coté trois étoiles ce "monument érigé contre le racisme, pamphlet dénonçant les conditionnements de toutes sortes mais aussi une merveilleuse histoire d'amour entre un chien et sa maîtresse."
    Sébastien Lepoittevin
    Sébastien Lepoittevin

    4 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 mai 2021
    superbe film... Horreur ce racisme au travers du dressage de chien.
    il a super bien vieilli ce film, bravo, c'est prenant. Pauvres bêtes, on en a fait des monstres...
    Hotinhere
    Hotinhere

    569 abonnés 4 993 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 avril 2021
    A partir de quelques lignes d'un roman de Romain Gary, Samuel Fuller signe un drame puissant et effrayant, qui évoque le racisme de manière métaphorique.
    Ma La
    Ma La

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 mars 2021
    J'ai adoré ce film, mais la fin déçu, j'en ai eu des frissons et les larmes aux yeux.
    Je pensais vraiment que celle ci allait mieux finir car il avait réussi à enfin guérir ce chien mais quel déception de voir que non.
    Quelle tristesse de voir que ce pauvre chien a payé de sa vie à cause d'êtres humains (si on peux appeler ainsi),, qui l'ont dressé à tuer et cette personne (celui qui l'a dressé à tuer) qui n'a même pas était comdamné pour ce qu'il a fait de ce chien. La fin est tellement triste.
    sylvano81
    sylvano81

    5 abonnés 33 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 août 2020
    Excellent film !!! Paul Winfield acteur que je ne connaissais pas ou du moins dont je ne me rappelais pas vraiment (apparemment il est dans terminator) est parfait dans ce rôle de dresseur qui veut faire déjouer la haine raciste !!! Contrairement aux films anti-racistes français et actuel ce film fait vraiment réfléchir !!! De ce que j'ai compris: spoiler: en voulant aller au bout des choses avec ce chien, le chien fini à la fin a retourner sa haine contre l'image du vieux blanc qui pour lui représente son ancien propriétaire et donc le personnage qui l'a poussé a haïr les noirs !!! En fait il n'est donc pas guéri, mais à déplacer sa haine des noirs aux blancs et c'est bien en cela que ce films est dérangeant pour les personnes adepte du politiquement correct !!! Le choix de visé un blanc âgé pour moi symboliserait un peu c'est blancs du passé a qui certains voudrait faire payer le racisme en utilisant les même ressorts raciste, c'est à dire en considérant qu'ils sont mauvais car ce sont des blancs !!! Le message serait donc il faut comprendre le racisme, mais attention de ne pas créer de nouveau bouc émissaire !!!
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    272 abonnés 1 645 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 juin 2020
    À l'origine, il y a un roman autobiographique de Romain Gary, Chien blanc, qui évoque entre autres une histoire arrivée à Jean Seberg, la compagne de l'écrivain. Le scénario du film (cosigné par Samuel Fuller et Curtis Hanson, le futur réalisateur de La Main sur le berceau, L.A. Confidential…) focalise sur cette histoire qui permet d'aborder le thème du racisme par un prisme original : le cas d'un chien dressé pour tuer des Noirs. Un "white dog", comme on dit aux États-Unis. Une arme raciste à quatre pattes. La question du film : si l'on apprend le racisme, peut-on le désapprendre ? Et peut-on désapprendre la violence ? Fuller, à la réalisation, développe cette question à sa manière, directe, rude et néanmoins émouvante. Si l'on peut regretter une technique pas toujours fignolée (la postsynchronisation des voix des acteurs), des effets de style appuyés et une musique (signée Morricone) pas légère-légère, on est cependant capté par cette histoire troublante, tendue et très efficacement conduite. Le film avait été bêtement accusé de violence raciste à son époque, par des gens qui n'avaient pas dû le voir… car cette réflexion forte et amère porte justement sur l'antidote de ce poison.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 323 abonnés 7 540 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 mai 2020
    En s’inspirant du livre "Chien Blanc" de Romain Gary, Samuel Fuller (Le port de la drogue - 1953) nous livre un impressionnant thriller où il est question d’un chien blanc, qui après s’être fait renverser par une voiture, est recueillie par une jeune femme. Cette dernière découvrira bien après que ce chien en apparence innocent, a en réalité été dressé par des racistes pour s’attaquer à mort aux afro-américains. Elle tentera de le sauver en le confiant à un centre de dressage dont l’éducateur animalier est… noir.

    Hélas, le film n’a pas eu la chance de connaître une véritable exploitation en salles, le film bénéficiera d’une sortie technique aux States (durant le tournage, des rumeurs circulaient sur les mauvaises intentions que pouvaient véhiculer le film). Le distributeur de l’époque (la Paramount) a préféré garder le film sous silence, jusqu’à sa sortie en DVD en 2008.
    Le garder au fond d’un tiroir aura été une grossière erreur, ce film avait tant à dire sur le racisme (alors qu’à la même époque, bon nombre de films violents inondait le marché de la vidéo).

    Dressé pour tuer (1982) est au final un terrifiant brûlot sur le racisme, où le meilleur amis de l’homme se retrouve transformé en machine à tuer, guider par sa haine envers les noirs. D’une froideur et d’une extrême noirceur, le tout, magnifié par la B.O. d’Ennio Morricone. On ne regrettera qu’une chose, que ce film soit resté confidentiel pendant d’aussi nombreuses années, il aurait assurément mérité d’être vu par le plus grand nombre.

    [http://bit.ly/CinephileNostalGeek ★ http://twitter.com/B_Renger]
    AMANO JAKU
    AMANO JAKU

    328 abonnés 797 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 février 2020
    Et bien quelle belle surprise : pensant regarder une petite série B horrifique riche en hémoglobine, jamais je n'aurais imaginé me retrouver devant un tel pamphlet anti-racisme ! L'histoire nous présente une jeune femme, Julie, qui roule paisiblement avant de renverser accidentellement un chien. Après l’avoir amené au vétérinaire, elle décide de le garder avec elle en attendant que son propriétaire se manifeste. Affectueux, l’animal se montre néanmoins curieusement agressif avec certaines personnes. Après que son chien ait agressé l’une de ses amies, Julie décide de rencontrer un dresseur professionnel qui va alors faire une terrible découverte…Basé sur un livre dont l'auteur a vécu une situation identique, "Dressé Pour Tuer" nous dévoile le phénomène des « chiens blancs » : il s'agit de chiens dressé spécialement pour n’attaquer que les personnes de couleur noire ; une pratique malheureusement assez répandue dans les états du sud des USA, où le racisme était clairement affiché et revendiqué dans les années 50 à 70. Pour soutenir son récit, Samuel Fuller fait un choix judicieux en nous proposant de vivre l'expérience à travers les yeux d'une jeune actrice en herbe afin de provoquer un véritable électro-choc en confrontant sa naïveté entretenue par la côté superficiel et idyllique du cinéma hollywoodien à la terrible cruauté du monde réel. Le décalage est d'autant plus grand et fort émotionnellement que nous sommes amenés à éprouver de l'empathie envers le brave toutou : lorsqu'il entre dans la vie de la petite Julie, c'est un énorme changement pour cette dernière. En plus d'être un compagnon affectueux, il devient même un protecteur fidèle après l'avoir sauvée d'un viol : Julie n'a plus d'autre envie que de le garder légitimement auprès d'elle. Puis le film bascule dans l'horreur : un premier meurtre qui se déroule dans le dos de la jeune fille, puis d'autres ; Julie ne comprend pas le comportement de son chien. Alors arrive la terrible révélation, tragique réminiscence d’une époque que les USA cherchent encore aujourd’hui à oublier alors que certains individus à la nostalgie malsaine souhaiteraient retrouver : utilisés pour mettre à exécution la haine de leur maître envers ceux qu'on avait finalement affranchis, les chiens blancs apparaissent donc comme des victimes d’un engrenage vicieux. C'est pour cette raison que Keys, le dresseur noir, ne veut rien lâcher : il est persuadé de pouvoir guérir le pauvre toutou de sa « maladie » et ainsi contrer à sa façon la persécution que subissent les gens à la peau noire. Un enjeu symbolique très fort qui rend les séquences de dressage très tendues, voire carrément anxiogènes ; tandis que la caméra de Fuller les rend sublimes en nous proposant des plans impressionnants où l'animal s'élance vers la caméra au ralenti, sa gueule grande ouverte dévoilant sa redoutable dentition, le tout bercé par la mélancolique et troublante musique d’Ennio Morricone : on a là toutes les caractéristiques d’une véritable tragédie. Faux film d’horreur animalier mais vrai réquisitoire contre le racisme et ses conséquences, "Dressé pour Tuer" est un film d’une cohérence peu commune : jamais il ne modère, jamais il ne tombe dans les clichés faciles et jamais il n’est complaisant. Il souligne judicieusement le caractère insidieux du racisme et sa tragique capacité à perdurer au travers des générations : sans en faire des tonnes, le film parvient à nous faire éprouver de la pitié pour un chien qui se jette automatiquement sur des noirs pour les égorger. Un film dramatique et sombre, mais définitivement beau.
    Yves G.
    Yves G.

    1 494 abonnés 3 511 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 mai 2019
    Julie (Christy McNichol) percute un berger allemand sur une route de Los Angeles. Elle le soigne, le recueille et s'y attache. Mais elle comprend bientôt que l'animal est dangereux, qui a été dressé pour attaquer les hommes noirs.
    Avec l'aide de Keys (Paul Winfield), un dresseur afro-américain, Julie va entreprendre la rééducation de son chien.

    "C'était un chien gris..." C'est par ces mots que commence "Chien blanc", le livre de Romain Gary publié en 1970. Ce roman autobiographique raconte la vie du prix Goncourt aux États-Unis, son récent mariage avec Jean Seberg, ses rencontres dans le L.A. huppé où il croise Marlon Brando et les leaders du NAACP.

    L'adaptation qu'en fait Samuel Fuller n'y a pas grand chose à voir, qui a pour héros un berger allemand - cinq furent en fait utilisés pendant le tournage - blanc comme neige. À se demander même si le vieux réalisateur, gloire déchue du Hollywood des années cinquante, a lu le livre de Gary. Il n'en retient qu'une facette : l'histoire de ce chien dressé depuis son plus jeune âge à attaquer les humains à peau noire.

    Le film est construit en deux parties. La première, particulièrement niaise, met en scène la jeune Julie et son chien. Aussi mignonne soit-elle, Christy McNichol, qui d'ailleurs ne fit pas carrière, est calamiteuse qui passe son temps à faire des mamours à son chien, lequel retrousse les babines voire saute sauvagement à la gorge de tous les Noirs qu'il croise. Une fois que la donzelle, la larme à l’œil, a compris quel monstre elle a recueilli sous son toit commence la seconde partie : celle de la rééducation. C'est l'occasion des meilleures scènes du film.

    Samuel Fuller ne s'embarrasse pas de longs discours. Il donne à voir sans donner à penser. Derrière la rééducation de ce chien assassin, conditionné à attaquer les hommes de couleur, c'est le procès de l'Amérique raciste, sinon celui de la condition humaine, que Gary intentait posant des questions autrement existentielles : le racisme est-il inné ou acquis ? peut-on l'inoculer ? peut-on en guérir ? Pareil questionnement n'est pas dans les habitudes du cinéma coup-de-poing de Samuel Fuller.

    On imagine sans surprise un épilogue convenu qui verrait le gros toutou enfin guéri lécher copieusement les joues de Julie tombée entretemps amoureuse de son beau et noir dresseur. Mais à rebours du happy end attendu, Samuel Fuller a la bonne idée de respecter celui de Romain Gary.
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