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Plume231
3 882 abonnés
4 639 critiques
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3,0
Publiée le 13 avril 2012
"Fitzcarraldo", dans le genre d'"Aguirre, la colère de Dieu" qui rappelle très fortement, est un film de très gros malade réalisé par un très gros malade. Le morceau d'anthologie qu'est la grimpette du bâteau sur la colline sans avoir recours au moindre effet spécial en est le meilleur témoignage. Klaus Kinski, acteur absolument unique, s'approprie totalement le rôle principal d'un rêveur jusqu'au-boutiste absolu dans le même registre que le personnage d'Aguirre à la grande différence que celui-ci est totalement dénué de cruauté. Ce qui fait regretter qu'Herzog n'insiste pas plus à décrire ce personnage pourtant fascinant faisant perdre à son oeuvre une partie potentielle de son côté aventure humaine. De plus, le récit est souvent contrarié par des longueurs. Mais une oeuvre peu conventionnelle interprété par un acteur peu conventionnel et réalisé par un cinéaste peu conventionnel ne peut être malgré tout que digne d'intérêt.
Sans doute obsédé par la difficulté du tournage, une véritable aventure, Herzog oubli de faire vivre ses personnages et de donner de l'émotion. On est assez loin des sensations D'un aguirre.
« Fitzcarraldo » raconte l'histoire d'un possédé et semble aussi être le film d'un possédé. Werner Herzog avait déjà tourné « Aguirre la colère de Dieu » dans la jungle péruvienne avec Klaus Kinski. Mais les conditions aventureuses dans lesquelles ce deuxième projet est conçu – le film documentaire de Les Blank, « Burden of Dreams » en trace un portrait captivant – sont comparables à celles du film « Apocalypse Now » de Coppola. Les catastrophes durant le tournage vont de l'annulation des inetrprètes principaux Robards et Jagger à l'implication dans une guerre frontalière entre le Pérou et l'Equateur, des sécheresses aux inondations et jusqu'aux morsures de serpents et autres accidents graves. Et les fameux accès de colère de Kinski jettent aussi une ombre supplémentaire au tableau. Leur violence est telle, d'après Herzog, qu'un chef indien propose même d'assassiner Kinski! Herzog, qui ne connaissait que trop bien ce caractère imprévisible, n'avait d'ailleurs pas du tout prévu d'engager Kinski, jusqu'à ce qu'il fasse quand même appel à lui en remplacement de Jagger. Et d'ailleurs, Kinski, entouré de l'aura du visionnaire solitaire et peut-être dément, est sans conteste l'interprète idéal pour un héros représentant au fin fond de la jungle l'exigence d'absolu de l'art et devenant le portrait craché du metteur en scène comme dans aucun autre film de Herzog. « Fitzcarraldo » est ainsi un nouveau témoignage de la collaboration de deux génies, Herzog et son « ennemi intime » Kinski. On peut spéculer pour savoir si la ferme détermination de Herzog à vouloir réaliszer son projet à tout prix – souvent comparée à celle de son personnage principal – est justifiable ou non. Il est contestable que ce long-métrage, en tant que film à effets spéciaux, aurait été inconcevable sans la bonne volonté remarquablement intrépide de l'équipe de tournage de s'engager malgré tous les impondérables du projet. La force visionnaire du film résulte de la vérité de ses images qui ne laissent absolument pas la place au doute. Le bateau a vraiment été tiré par des Indiens par-dessus la butte. Le réalisateur allemand a exprimé l'intention de créer des images de rêve jamais vues auparavant et cet objectif est atteint. Ses prises de vue, absolument originales et remplies d'une vérité pathétique, paraissent à présent, loin de la technique numérique et du cinéma ironique de citations d'aujourd'hui, peut-être encore plus grandioses que lors de leur création. « Fitzcarraldo », c'est du cinéma de première main.
Porté par Kinski, impressionnant, le film de Werner Herzog ne m’a pas vraiment emporté. Hormis quelques passages très beaux (le contact avec les indigènes), le film manque terriblement d’émotion. Les lenteurs ne sont pas vraiment un problème. Mais on ne voit pas vraiment où ça mène. Premier film que je visionne de Herzog, et ça me fait un peu l’effet d’un sous-Kubrick. La même volonté de faire une œuvre mémorable, mais le résultat n’est pas à la hauteur.
Fitzcarraldo ou l’histoire d’une obsession est un film réellement original mais je dois avouer que je l’imaginais différent en fait je trouve que ce film manque de folie à l’exemple de Kinski, très bonne interprétation mais sobre loin de ses envolées hystériques de certains de ses autres films. Si Fitzcarraldo ne m’a pas intensément passionné c’est un film de 2h30 accrocheur du débit à la fin comportant de nombreux instants fascinants en particuliers cette séquence de la traction du bateau ou j’étais presque hypnotisé devant mon écran devant une telle démesure. Je ne qualifierais pas Fitzcarraldo de chef-d’œuvre mais Werner Herzog signe une œuvre du 7ème Art auquel il serait dommage de passer à côté.
10 ans après "Aguirre", Werner Herzog retrouve la jungle amazonienne pour ce film, sans aucun doute son meilleur où l'homme doit affronter la nature pour réaliser ses rêves les plus fous. Le tournage, à l'image du parcours de Fitzcarraldo, fut chaotique (crises de colère de Kinski notamment) mais cela finit par servir le film. Herzog filme la jungle à merveille, l'histoire est prenante malgré sa longueur et les décors sont vraiment superbes. Dans un de ses meilleurs rôles, Klaus Kinski est génial, à la fois tendre rêveur et fou dément.
Le film met du temps à démarrer mais on s'y accroche et on a envie de connaître l'histoire. Ce film a le mérite de faire découvrir pour ceux qui ne connaissait pas l'épisode de la fièvre du caoutchouc en Amazonie entre 1879 et 1912. Le film s'inspire de la vie de Carlos Fitzcarrald et sa recherche l'isthme (étroite bande de terre séparant les deux rivièress) en 1891.
Il est vrai que ce long métrage possède pas mal atouts à son actif. La mise en scène de Werner Herzog est réellement de qualité, la photographie est très réussi et Klaus Kinski fait une performance de très haute tenue. Mais bon pour pouvoir apprécier pleinement ce "Fitzcarraldo", il faut avant tout être conquis par l'histoire ce cette aventurier qui rêve de bâtir un opéra en pleine jungle péruvienne, ce qui n'a pas vraiment été mon cas.
Dix ans après "Aguirre", le plaisir de retrouver Werner Herzog et Klaus Kinski avec comme cadre le fleuve Amazone est évident. La folie demeure, cette fois peut-être plus du côté du réalisateur que de son acteur fétiche, La beauté visuelle des paysages et la qualité de la mise en scène en font une réussite totale, une oeuvre frappante et inoubliable.
En 1972, sortait "Aguirre, la colère de Dieu" et dix ans plus tard, voici que sort "Fitzcarraldo" qui empreinte à nouveau au thème de la démesure de l'homme, récurrent chez Herzog. Précisément, de la démesure d'un homme, Brian Sweeney Fitzgerald dit Fitzcarraldo incarné par Klaus Kinski, dont la folie lyrique trouve un écho inattendu auprès d'une peuplade indigène perdue au bout milieu de la forêt primaire péruvienne, toute suintante d'humidité. Lyrique, car sur le visage torturé de Klaus Kinski se lit la passion de Fitzcarraldo pour l'opéra qui vire à l'insensé lorsque l'homme fait le projet fou d'en batir un au beau milieu de la jungle, à Iquitos. L'homme en est convaincu : "les rêveurs soulèvent des montagnes". Aussi achète-t-il un vieux vapeur et entreprend-il un voyage hypnotisant en s'enfonçant doucement au coeur de la forêt. La réalité et la fiction achève de se mêler lorsque, autant par la volonté de Fitzcarello que par celle d'Herzog, le bateau franchit une colline : surréaliste mais bien réel ! Par sa résolution inflexible, Fitzcarello touche au but de son voyage mais les indiens poursuivent leur propre quête ; un mythe, un désir de rédemption qui aura finalement raison du succès de Fitzcarello, comme une allégorie de la vanité de ses efforts. Ce film ne pourrait plus être tourné aujourd'hui : les moyens entrepris seraient par trop discutables. C'est peut-être aussi cela qui en fait un chef-d'oeuvre.
Un film assez impressionnant quand on s'intéresse un peu à son histoire : le tournage a été plus que difficile, le bateau a vraiment monté la colline, le réalisateur et l'acteur principal étaient à couteaux tirés (expression à prendre au pied de la lettre). L'histoire est celle d'un rêveur mégalo, qui veut un opéra en plein milieu de la jungle amazonienne. Comme il n'a pas le sou, il envisage un plan audacieux pour en gagner beaucoup et très vite, dans le fabrication et le commerce de caoutchouc. Un périple en vapeur commence, façon Au cœur des ténèbres, rencontre avec les indigènes, etc. Le bateau monte la colline... sans trucage ! Klaus Kinski livre une prestation hallucinée. L'absence par moment de musique est un peu déroutante. Le tout est assez incroyable et marque les esprits.
L'histoire conte l'invraisemblable projet de Fitzcarraldo, personnage loufoque interprété par Klaus Kinski, qui souhaite construire un opéra au milieu de la forêt amazonienne. Stimulé par la voix de Caruso interprétant Verdi, il devra pour cela s'aventurer en pleine jungle, rencontrer les indiens Jivaros et, clou du film, franchir une montagne avec son bateau. Malgré le peu d'action, des dialogues assez minimes et de nombreuses longueurs, on se laisse prendre par cette aventure lointaine, à la poursuite du rêve insensé de Fitzcarraldo.
C'est un énorme chef d'oeuvre, le meilleur film de Klaus Kinski. Des films que l'on voudrait voir plus souvent, ou plutôt que des réalisateurs puissent en tourner le plus possible.
Encore une fois, Werner Herzog réalise un film voué à la démesure des ambitions humaines et à la puissance de la volonté … celle qui peut amener un grand rêveur à devenir un véritable mégalomane et à affronter les forces brutes de la nature pour concrétiser ses fantasmes les plus effarants. A l'image du personnage de Fitzcarralo, le cinéaste allemand repousse toutes les limites naturelles et semble pouvoir mettre en image ce qu'il veut, atteignant le paroxysme de son pouvoir lorsque le bateau à vapeur passe (réellement) par dessus la montagne. La puissance des images, tour à tour grandioses, réalistes et fantasmagoriques (ce parapluie naviguant seul sur l'Amazone …) parachève la grandeur de ce film d'aventure brut à la force mystique et aux relents presque sardoniques, où Klaus Kinski est une fois de plus totalement formidable.