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Extremagic
67 abonnés
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4,0
Publiée le 11 mai 2015
Film esthétiquement très beau avec une histoire magnifique sur la démesure, cette mise en abyme est géniale, Herzog parle de lui-même et de ce film en particulier, de sa réalisation, c'est très dur mais très beau en même temps. Après il souffre de quelques longueurs mais ça n’entache que très peu le portrait magnifique d'un homme aux ambitions démesurées. Kinski joue parfaitement bien le fêlé (enfin ça se sait) bref du grand cinéma, une oeuvre culte et un film titanesque.
Un personnage complètement antipathique et mégalo, qui entend civiliser les bons sauvages en leur faisant écouter du Caruso. Un projet dont on se fout un peu, puisqu’on sait que tous les précédents ont été des désastres et que celui-ci n’a pas l’air plus réaliste. Un acteur en surjeu total. Un peu de tiers-mondisme naïf des années 80. Un rythme qui laisse vraiment à désirer. Une photographie terne. Bref, je n’ai pas aimé. Je mets la moyenne pour les beaux paysages et les airs d’opéra. Et puis pour l’ambition et la tenue de l’ensemble, quand même.
Le réalisateur, via la quête de Fiztcarraldo, montre bien tout le côté paradoxal de ce nouveau pays nommé Brésil. En effet, alors que les autochtones vivent comme il y a des siècles ils restent des esclaves pour des blancs dont le luxe façonnne les villes nouvelles comme Manaus. Un rêve dément, surréaliste surtout en ce début 20ème. L'entreprise prend toute sa dimension, voir tout son côté kafkaien dans sa partie "croisière fluviale". Herzog connaît bien l'Amazonie, il la filme de la même façon que dans "Aguirre...", envahissante, inquiétante et mystérieuse, et par là même il y a les indigènes, à la fois omniprésents absents, soumis et sages. Il n'y a qu'une séquence avec des effets spéciaux (celle des rapides) mais la partie aussi mythique que dantesque du bateau hisser en haut de la montagne a bel et bien été réalisée à la force des centaines d'autochtones dans un chantier boueux (les orages !) aux allures de tranchées de 14-18. Le navire de 360 tonnes a donc bien été hissé via des poulies géantes, une opération surréaliste démente à l'image de Fiztcarraldo mais aussi à celle de son réalisateur. Un film qui reste étonnament optimiste ce qui est rare pour un Herzog, un film fascinant et envoûtant, sur un fou rêveur à voir et à conseiller. Site : Selenie.fr
Après Aguirre - La Colère de Dieu (1972), Werner Herzog retrouve Klaus Kinski dans une énième épopée à travers la forêt amazonienne. Si le précédent film s’avérait moins accessible, moins « grand public », il en sera tout autre avec Fitzcarraldo (1982).
Si les 150min du long-métrage vous rebutent, faites en abstraction car sincèrement, on ne les sent pas passer. Herzog parvient à nous captiver avec une réelle aisance, rapidement, on se prend d’une passion pour Fitzcarraldo, ce doux-dingue qui n’a qu’un seul but, celui de construire un opéra en plein cœur de la forêt amazonienne.
Werner Herzog est à l’image de son héros, un meneur à la folie destructrice. Un personnage haut en couleur et qui ne reculera devant rien pour parvenir à ses fins. Au point d’entraîner toute une équipe de tournage au fin fond de la jungle pendant près de 3ans, de tourner de façon quasi documentaire sa gigantesque épopée (au point de véritablement hisser tout en haut d’une montagne ce bateau à vapeur de 360 tonnes, à l’aide de poulies géantes tractées à la force des bras !). Un tournage de dingue, à l’image du héros : Fitzcarraldo, brillamment interprété par un Klaus Kinski électrique et habité par la folie.
Improbable histoire et improbable aventure que celle d’un homme hanté par son désir fou que rien n’arrêtera. Le personnage est à la démesure du film et du projet en lui-même, sans nul doute, le plus beau rôle de Kinski.
Premier film de Werner Herzog que je vois. Tout est démentiel, la mise en scène, l'histoire, les décors (naturels), l'interprétation de Klaus Kinski, hallucinante. Ça donne envie d'en voir d'autre, il parait que Aguirre est encore plus fort. Un grand moment.
La folie d'un homme qui entraîne tout un peuple dans son monde.... c'est assez gigantesque et démesuré. Il croit résoudre les problèmes en brandissant le sceptre de l'Art Suprême: la musique, tel le phonographe sur le fleuve Amazone au cœur du danger. Tout se concentre vers la démesure du canal qui est une scène clé du film. Malgré tout, la progression lente de l'histoire est son principal défaut.
Un farfelu rêvant de faire construire un opéra en pleine jungle pour que Caruso vienne s'y produire. Mais, pour cela, il lui faudra passer son bateau sur l'autre flanc de la montagne, par la voie terrestre...Une histoire aussi dingue (et vouée à l'échec) ne pouvait appeler que Werner Herzog, le cinéaste (autoproclamé) de l'extrême, pour ce qui est de Fitz, ça ne pouvait être que Klaus Kinski. Bon, c'est bien mignon tout ça, mais comment parler de ce monstre qu'est "Fitzcarraldo" ? Balèze. Cela dit, il n'y aurait rien de déconnant à le voir comme un "Aguirre" avec 1 heure de plus au compteur. Herzog tire en longueur, filme, contemple, à la manière d'un documentaire parfois. Il ne se passe pas grand chose ici. Pour tout dire, il n'y a qu'une seule clé : se laisser prendre par l'atmosphère lourde, humide et poisseuse du film. C'est la seule solution. Oubliez les sempiternels discours de la petitesse de l'Homme par rapport à la force de la Nature, ça n'a pas sa place ici. Ce qui mène Fitz à l'échec relève de sa démesure, de sa folie et de cette impression qu'il donne de ne pas vivre dans le monde réel.
"Fitzcarraldo" est un immense film d'aventure comme on n'en fait plus, un monument pas simplement par ce qu'on voit à l'écran, mais aussi par tout ce que cela a impliqué pour y parvenir. Quand on s'intéresse un peu à la réalisation du film, on découvre que ça a été un véritable enfer, sans doute le pire film à faire de l'histoire avec "Apocalypse now". Et cette volonté créatrice sans concession de Werner Herzog se voit, le film est un véritable émerveillement visuel et propose une histoire magnifique totalement incroyable. Il s'est inspiré d'un exploit véritable pour réaliser un exploit encore plus grand et il faut avoir conscience que rien de ce que l'on voit à l'écran n'est faux (spoiler: à l'exception de quelques scènes dans les rapides où le bateau est une maquette ) et tout ça pour un film... Que ça fait du bien de redécouvrir "Fitzcarraldo" à l'heure du tout numérique et des fonds verts, on a beau dire, la réalité ça a quand même une autre gueule... et qu'on est triste en se disant qu'on ne donnera sans doute plus jamais le financement à des réalisateurs géniaux pour faire de telles œuvres.
Fitzcarraldo est plein de cette beauté épique, inspirée de l'opéra, qui caractérise le cinéma de Herzog des années 70 et 80 : lieux de tournage grandioses, bande originale ambitieuse et omniprésente et figurants innombrables en sont notamment le signe. Ici, le programme qui se déroule est attendu (le rêve / la désillusion), tout en se permettant un pas de côté bienvenu en laissant percer une lumière derrière la fatalité du destin. On peut y voir la volonté chez Herzog de montrer qu'un partage entre des cultures si étrangères l'une à l'autre est possible, que l'exploitation et la violence ne sont pas les seules issues. Fitzcarraldo est donc un film à voir, même si ce n'est pas selon moi le plus réussi d'Herzog à cause d'une épure si grande qu'elle ne laisse que trop peu de place au développement des personnages (la faute, sûrement, au tournage chaotique).
Sacrée production que ce "Fitzcarraldo", quatrième collaboration entre le réalisateur et l'acteur principal Klaus Kinski, tous deux allemands ! Tout d'abord, j'avoue ne pas avoir été totalement envouté lors du visionnage mais quand on connaît les conditions et la durée du tournage et le fait que Kinski ait été ingérable (à l'exemple de Marlon Brando sur le filmage de "Apocalypse Now"), on ne peut qu'avoir de la compassion envers ce morceau de cinéma. Surtout à l'heure actuelle où bons nombres de productions hollywoodiennes (ou non) ne sont que des pitreries sur fonds verts remaniées par ordinateur, sans goût ni saveur. En effet il a fallu trois années, deux changements d'acteurs, des blessures, des mises en dangers (scène tournée sur une rivière, ou celle du bateau hissé sur la montagne réellement mise en lumière) et bagarres ou engueulades entre le réalisateur et le premier rôle : l'adjectif "dantesque" paraît donc approprié pour décrire le tournage. Ensuite j'aime beaucoup l'approche de Werner Herzog de filmer à la manière d'un documentaire, cela magnifie la beauté de la forêt amazonienne. Le réalisme est quasiment total étant donné le fait que tout ou presque a été véritablement joué. De plus l'intérêt principal du film réside dans le personnage de Brian Sweeney Fitzgerald alias Fitzcarraldo : un être mégalomane mais nul en affaire qui veut absolument créer un opéra (et faire jouer "Caruso") au milieu de la plus grande forêt vierge du monde, n'à que faire des habitants, se comporte comme un tyran (car il veut atteindre ses rêves) et spoiler: qui finira par revenir au point de départ tel un "conquistador de l'inutile". Le rôle colle parfaitement au sulfureux Klaus Kinski et l'on reste subjugué par le bleu puissant de ce regard (et la couleur blanche du costume et de ses cheveux) qui oscille entre folie et calme mais dont on sent qu'à tout moment le dérapage incontrôlé est proche. L'apparition de la sublime Claudia Cardinale - qui supporte son mari dans son aliénation - est déroutante car on ne comprend pas pourquoi le soutient dans son entreprise vouée à l'échec. Enfin le film ouvre des pistes de réflexions sur de nombreux thèmes à l'instar de la colonisation de l'Amérique du sud, l'exploitation des populations locales pour extraire le caoutchouc, l'esclavage (cf. scène du bateau hissé à la force des bras des amérindiens) ou encore la démesure humaine. Le principal défaut réside dans la durée du film de 2h40 qui parfois perd en rythme et qui pourrait repousser des "néophytes" du septième art. Pour conclure, ce long-métrage est une grande œuvre de folie, mais créatrice (remplie de dommages collatéraux) à l'inverse de "Aguirre" qui en fut une plutôt destructrice.
Comment ne pas penser à Aguirre en voyant ce film ? Même réalisateur, même acteur principal, et surtout même défi insensé lancé aux éléments ! Kinski incarne ici Fitzcarraldo, un entrepreneur fou d'art lyrique qui poursuit le but de construire un opéra en pleine forêt péruvienne. Pour récolter les fonds nécessaires, il imagine alors un projet démentiel. Parviendra-t-il à le réaliser ? Les décors sont magnifiquement filmés. Kinski est une nouvelle fois prodigieux en homme dévoré par son ambition. Sous-utilisée, Claudia Cardinale n'apporte hélas pas grand chose au film. Le bateau qui gravit la montagne reste fascinant. Il manque peut-être à ce film la scène finale de Aguirre, sur le radeau, qui illustrait la folie qui s'était définitivement emparée du conquérant. Ici, c'est un opéra sur un bateau qui clôt le récit, nous ramenant à la civilisation.
Au début du 20ème siècle, un Irlandais mélomane surnommé "Fitzcarraldo" décide de construire un opéra au milieu de la jungle sur-américaine. Pour accomplir son projet, il devra d'abord faire fortune dans le caoutchouc, et mener un énorme bateau sur un fleuve dangereux. Film sur les rêves démentiels et l'ambition, fable teintée de surréalisme sur la conquête de la nature : Werner Herzog livre là une œuvre très intrigante, portée par un Klaus Kinski excellent en "conquistador de l'inutile", au regard fou et à la volonté de fer. La photographie travaillée fait trancher les vert luxuriant de la jungle avec la blancheur de la ville ou la rouille du bateau, tandis que la mise en scène inspirée de Herzog fourmille de détails cachés, et joue avec les mouvements de caméras et les contre-plongées pour amener au moment clé du film : l'ascension du bateau sur la colline. Cette scène est d'autant plus emblématique qu'elle ne fut pas truquée ! Outre cette épreuve, le film est connu pour son tournage dantesque, avec notamment des relations explosives entre Kinsi et Herzog (une légende bien connue raconte que les figurants proposèrent au réalisateur de liquider l'acteur vedette !). Tout ceci conduisit Herzog à ressembler à son protagoniste sur le tournage... Au-delà de ça, "Fitzcarraldo" est un film assez lent, avec une narration souvent plus visuelle qu'explicative, ce qui peut en dérouter certains.
Un film aussi fou que son personnage principal. Il est d’ailleurs curieux de faire le parallèle entre ce personnage qui veut construire un opéra en pleine jungle et Werner Herzog qui va planter sa caméra en pleine jungle et faire comme son héros et passer un bateau par dessus une montagne et des rapides. J’ai entendu parler d’un reportage sur le tournage du film, rien qu’à voir le résultat de ce dernier j’imagine ce que cela pu donner en coulisse. Dans le rôle titre Klaus Kinski fait plus vrai que nature jouant la démesure de son personnage comme peu d’acteurs pourraient le faire. C’est fou démesuré et pourtant cela donne l’impression d’être maitrisé de A à Z. C’est du cinéma brut, authentique et indémodable.
Il n’y a pas de frontière entre la folie du tournage et le projet mégalo du personnage joué par Klaus Kinski de construire un opéra au milieu de l’Amazonie péruvienne. Pièce maîtresse du film, le franchissement d’une colline par un bateau en est d’ailleurs la parfaite illustration. Malheureusement, Werner Herzog tarde à stimuler cette dimension et le ton épique de l’aventure ne prend réellement forme qu’après une longue heure d’ennui. Il m’a fallu en effet attendre l’entrée en scène des indigènes pour enfin commencer à apprécier « Fitzcarraldo ».
Film de la démesure et d'un projet fou, "Fitzcarraldo", malgré quelques longueurs, ne manque de charme, à l'image de la sublime Claudia Cardinale, amoureuse d'un ingénieur mélomane aux projets démesurés. La fascination exercée par la jungle amazonienne, le fleuve et ses affluents, est captée avec brio par le réalisateur d'"Aguirre", tout comme la folie qui anime Fitzcarraldo, superbement incarné par Kinski. La scène finale, où le bateau accueille la représentation donnée par une troupe en provenance de Manaus, est inoubliable.