Superproduction s'il en fut, Ben-Hur fut accompagné de gaspillages importants. Les chevaux blancs utilisés dans le film auraient ainsi été transportés depuis la Tchécoslovaquie (alors que le tournage se déroula à Rome) par avion, en première classe ! A l'inverse, effrayée par la possibilité que les nombreux décors construits sur place ne soient réutilisés sans permission par des producteurs italiens de films à petit budget, la Metro-Goldwyn-Mayer décida de les faire tous détruire une fois le tournage achevé.
La Metro-Goldwyn-Mayer souhaitait disposer d'une galère romaine la plus authentique possible pour certaines scènes de combat de Ben-Hur. Il fut donc fait appel à un spécialiste historique, mais quand ses plans furent présentés aux ingénieurs, l'un d'eux affirma que le bateau était trop lourd et risquait de couler. Celui-ci fut néanmoins réalisé, et si les premiers essais en mer furent positifs, il ne tarda pas à confirmer ce jugement prophétique. Il fut donc décidé de le laisser dans une piscine avec un ciel peint en arrière-plan, des câbles attachés à l'ancre assurant sa stabilité.
La société n'était pas pour autant au bout de ses peines. Conséquence indirecte, l'eau n'était pas aussi bleue qu'il était souhaitable. Un chimiste fut donc spécialement engagé pour imiter la couleur de la mer Méditerranée, mais les ingrédients que celui-ci utilisa créèrent une croûte à la surface de l'eau, qu'il fallut arracher des flancs du navire à grands frais.
Le dernier problème concernant cette galère fut le manque de place. Les imposantes caméras 65 mm ne pouvaient en effet être manœuvrées à bord. Elle fut donc enlevée de sa piscine, coupée en deux et placée sur un plateau. Les rames, trop longues, durent alors être coupées ; trop légères à bouger, elles manquaient alors de crédibilité. Le problème fut résolu en utilisant des pistons hydrauliques les tirant vers le bas...
Le stade dans lequel se déroule la course de chars a beaucoup fait parler de lui au cours du tournage. Ainsi, on estime que sa construction a nécessité plus de 1000 m³ de bois, 400 km de tubes ou encore 40000 tonnes de sable ! Le nombre de figurants est lui aussi démesuré : jusqu'à plus de 15000 personnes étaient présentes sur le plateau !
Charlton Heston n'a pas été le premier à s'être vu offert le rôle de Ben-Hur. Il avait été auparavant proposé à Rock Hudson, Paul Newman et Burt Lancaster. Ce dernier déclina d'ailleurs le rôle car il n'était pas en accord avec la violence morale de l'histoire. Paul Newman a quant à lui invoqué ne pas avoir les jambes adéquates pour porter la tunique !
Le stade où se déroule la course de chars fut également une source importante de préoccupations. La Metro-Goldwyn-Mayer consulta en effet trois archéologues différents ; le premier affirma qu'il devait être de style romain, le second de style phénicien, le dernier affirma qu'il n'y avait jamais eu de stade à Jérusalem... En définitive, les ingénieurs fondèrent leur travail sur la précédente version de Ben-Hur (Fred Niblo, 1926).
Le film fut en partie conçu comme un projet pour sauver la Metro-Goldwyn-Mayer de la faillite (but qu'il remplit d'ailleurs brillamment). Du fait de l'importance de l'enjeu, ainsi que de la popularité de l’œuvre originale, ce ne sont pas moins de 40 scripts qui furent successivement examinés avant d'aboutir à un résultat jugé satisfaisant. La production ne lésina pas non plus sur les moyens humains à employer : c'est, au total, près de 400 000 figurants qui apparaissent dans le film.
Ben-Hur fut l'objet de douze nominations aux Oscars, onze étant ensuite confirmées (la seule qui lui échappa finalement étant la meilleure adaptation scénaristique) : Meilleurs film, réalisateur, acteur, second rôle masculin (Hugh Griffith), photographie, son, musique, montage, effets spéciaux, décors et costumes.
Il reçut également 4 Golden Globes : Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur second rôle (Stephen Boyd), mention spéciale pour Andrew Marton (qui dirigea la course de chars).
A ce jour, Ben-Hur détient le record absolu d'Oscars remportés, distinction qu'il partage avec Titanic, et Le Seigneur des anneaux : le retour du roi, également lauréats de 11 statuettes.
Parmi les bonus DVD figurent notamment des bouts d'essais réalisés avec Cesare Danova dans le rôle de Ben-Hur et Leslie Nielsen en Messala. Tous deux ne furent finalement pas retenus, à la différence de Haya Harareet, dont une vidéo est également disponible, et qui incarne bel et bien, dans le film, Esther.
A l'image des moyens considérables déployés pour le tournage, Ben Hur fait appel à des techniques de pointe (pour l'époque) pour l'image et le son. Tourné avec du matériel Panavision, le négatif d'origine est en format large 65 mm. Il s'agit d'une technique lancée peu de temps auparavant (1955) et pour laquelle les caméras, volumineuses, existaient en très peu d'exemplaires (l'une d'elle fut d'ailleurs détruite lors de la course de chars...). Les copies d'exploitations furent, elles, tirées en 70 mm anamorphosé ou non, et en 35 mm anamorphosé. Le format de projection variait en conséquence : 2,76 pour le premier cas, 2,2 pour le second et 2,35 dans le dernier. Quant au son, il est en mono sur toutes les versions, sauf celles en 70 mm non anamorphosé (les 5 mm de différences permettant de placer six pistes audio), phénomène exceptionnel pour l'époque.
La célèbre course de chars de Ben-Hur, qui dure une demi heure, exigea à elle seule quatre mois de préparation et trois mois de tournage. Elle fut dirigée par deux spécialistes des séquences d'action : Andrew Marton et Yakima Canutt, cascadeur renommé.
La difficulté à filmer une scène aussi complexe obligea à recourir à plusieurs artifices : la construction centrale est exagérément large par rapport aux vrais stades antiques (quand elle était présente) ; dans certaines séquences, plusieurs chars n'ont que trois chevaux au lieu de quatre, pour permettre d'approcher au maximum la caméra.
Par ailleurs, le morcellement des prises de vue dans le temps fit que plusieurs erreurs se glissèrent quant au nombre de chars, variant entre neuf et dix en cours de route.
Enfin, de telles cascades n'allaient évidemment pas sans danger. A ce propos, il faut noter que la séquence où Ben-Hur, rejeté à l'extrémité de son char, parvient à y remonter et à en reprendre le contrôle, est en fait le fruit du hasard : le cascadeur (d'ailleurs fils de Yakima Canutt) s'étant tiré brillamment de cet accident imprévu, il fut décidé de garder la prise, un gros plan factice de Charlton Heston étant inséré pour plus de crédibilité.
Au final, les prises gardées ne constituent qu'une part infime de l'ensemble de celles effectuées : en durée, le rapport entre les deux n'est en effet que de 1 sur 263.
A l'origine de Ben-Hur, il y a un roman écrit en 1880 par le général américain Lew Wallace : A Tale of Christ. Adapté au théâtre en 1899, il fut joué 20 ans sans interruption aux Etats-Unis. Au cinéma, deux films du même nom en avaient été tirés avant la version de William Wyler : le premier par Sidney Alcott en 1907, un court métrage de 12 minutes, et le deuxième par Fred Niblo en 1926.
Près de 100 chevaux ont trouvé la mort durant le tournage.