Dans une commune de Bretagne, le corps nu de Raoul Mons, écrivain célèbre et très conservateur, est retrouvé sur une plage. Débarque alors l'inspecteur Lavardin, qui se rend compte avec étonnement que la veuve du défunt n'est autre que l'une de ses anciennes relations...
Je me suis rendu compte après le visionnage que "Inspecteur Lavardin" est en fait la suite de "Poulet au Vinaigre"... que je n'ai pas vu au moment où j'écris ces lignes ! Mais si vous êtes dans mon cas pas d'inquiétude : le film se suffit pleinement à lui-même.
Evidemment, "Inspecteur Lavardin" doit énormément au personnage titulaire. Un enquêteur posé, malicieux, verbeux, manipulateur, déterminé, et qui a un respect très relatif des procédures... Et apparaissant en décalage total avec le reste, son imper de flic tranchant complètement lorsqu'il se rend en boîte de nuit ou chez des amis. Il est incarné par un excellent Jean Poiret, qui donne une grande partie de la saveur au film, et clame des dialogues bien relevés, voire jouissifs par moments.
Néanmoins le film ne se limite pas à ce protagoniste. Chabrol injecte beaucoup de cynisme et d'humour noir, se moquant de la bourgeoisie locale. Et proposant des personnages bien troubles. Avec dès le départ, une famille qui fête le mort sans aucune trace de chagrin ! Ou une critique de l'hypocrisie des religieux zélés.
Si la trame est globalement classique, le scénario offre quelques surprises. Exploitant les technologies "récentes" de l'époque (walkman, magnétoscope). Ou mettant presque totalement de côté la relation entre Lavardin et son ex, pour partir dans d'autres directions.
Tandis que la mise en scène de Chabrol est inspirée. Sachant jouer entre la tension amusée et le mystère. Jouant sur les ombres, proposant un plan-séquence à table (j'ose espérer pour leur estomac que les acteurs n'ont pas eu à trop le retourner...).
Un polar fin et très amusant !