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Roub E.
985 abonnés
5 023 critiques
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3,0
Publiée le 14 juillet 2024
Chabrol ressort son personnage de l inspecteur Lavardin pour brocarder une nouvelle fois la bourgeoisie de province, ses secrets, ses faux semblants et surtout son hypocrisie. Dans le rôle titre Jean Poiret s amuse comme un fou avec cet inspecteur décalé, à la fois grivois et précieux. Du pur Chabrol, qui pour le coup semble s inspirer de Simenon.
"Inspecteur Lavardin" est quasiment la réplique de "Poulet au vinaigre", au nom sans doute de l'envie de Chabrol de "continuer" le personnage étonnant crée par Jean Poiret. De fait, l'inspecteur Lavardin , sans changer de style, s'étoffe et devient le personnage essentiel du film, ce qu'il n'était pas forcémént dans sa première enquête. On remarquera aussi que l'intrigue policière existe davantage dans ces secondes aventures provinciales, non plus en tant que prétexte à satire de moeurs mais dans le cadre d'un classique récit policier. Au point que, même si Chabrol s'attache ici encore à observer les turpitudes de la bourgeoisie provinciale, la satire perd du caractère général qu'elle avait dans "Poulet au vinaigre" Certes, la première scène nous montre , attablée, une famille bourgeoise dans toute sa splendeur mais le ton du film devient vite plus humoristique qu'acide. Chabrol n'a pas la subtilité de Bunuel mais sa malice et la malice de Lavardin-Poiret introduisent une comédie policière originale. Poiret est très à l'aise, très convaincant dans ce rôle de flic insolent et ironique peu soucieux des formes légales.
Dans une commune de Bretagne, le corps nu de Raoul Mons, écrivain célèbre et très conservateur, est retrouvé sur une plage. Débarque alors l'inspecteur Lavardin, qui se rend compte avec étonnement que la veuve du défunt n'est autre que l'une de ses anciennes relations... Je me suis rendu compte après le visionnage que "Inspecteur Lavardin" est en fait la suite de "Poulet au Vinaigre"... que je n'ai pas vu au moment où j'écris ces lignes ! Mais si vous êtes dans mon cas pas d'inquiétude : le film se suffit pleinement à lui-même. Evidemment, "Inspecteur Lavardin" doit énormément au personnage titulaire. Un enquêteur posé, malicieux, verbeux, manipulateur, déterminé, et qui a un respect très relatif des procédures... Et apparaissant en décalage total avec le reste, son imper de flic tranchant complètement lorsqu'il se rend en boîte de nuit ou chez des amis. Il est incarné par un excellent Jean Poiret, qui donne une grande partie de la saveur au film, et clame des dialogues bien relevés, voire jouissifs par moments. Néanmoins le film ne se limite pas à ce protagoniste. Chabrol injecte beaucoup de cynisme et d'humour noir, se moquant de la bourgeoisie locale. Et proposant des personnages bien troubles. Avec dès le départ, une famille qui fête le mort sans aucune trace de chagrin ! Ou une critique de l'hypocrisie des religieux zélés. Si la trame est globalement classique, le scénario offre quelques surprises. Exploitant les technologies "récentes" de l'époque (walkman, magnétoscope). Ou mettant presque totalement de côté la relation entre Lavardin et son ex, pour partir dans d'autres directions. Tandis que la mise en scène de Chabrol est inspirée. Sachant jouer entre la tension amusée et le mystère. Jouant sur les ombres, proposant un plan-séquence à table (j'ose espérer pour leur estomac que les acteurs n'ont pas eu à trop le retourner...). Un polar fin et très amusant !
Pas un chef-d'oeuvre mais 5 étoiles pour le jeu des principaux acteurs et les dialogues cyniques au possible. Ce n'est pas au sens 1er un policier car le scénario est trop bourré d'invraissenblances pour être crédible, mais une dénonciation de turpitudes humaines servie par des dialogues truculents et, encore une fois le jeu des principaux acteurs.
C'est un bon film de Chabrol. Ambiance garantie: petite ville de province, ici en Bretagne en bord de mer, famille bourgeoise, un meurtre, des personnages troubles et la petite musique de M. Chabrol. Donc tous les ingrédients sont réunis. Après Poulet Au Vinaigre, on retrouve J. Poiret, alias Inspecteur Lavardin dans une enquête de meurtre sauvage à priori. Pour moi ça fonctionne parfaitement. Un petit régal.
une affaire de meurtre plutôt sordide sert d'arrière plan à cette nième variation chabrolienne sur les turpitudes de la bourgeoisie provinciale. Filmé sans trop d'emphase, le film repose essentiellement sur les épaules Jean Poiret et Jean-Paul Brialy , les autres acteurs, notamment Bernadette Lafond étant en retrait et les comédiens qui jouent les rôles des adolescents pas vraiment à la hauteur(excellents). Evidemment, tout cela n'est pas vraiment moral y compris la manière dont le flic gère les coupables
Chabrol scalpe une fois une plus les mœurs de la bourgeoisie provinciale, à travers un polar à la Agatha Christie, plein de faux-semblants mais pas follement captivant, porté par le malicieux Jean Poiret.
L'histoire compliquée se dévoile avec la suite d'indices suivis par l'inspecteur. Ça se dévoile de plus en plus et on va de surprise en surprise. Un peu statique par rapport aux films d'aujourd'hui, mais l'histoire en vaut la peine.
Chabrol nous embarque en plein milieu d'une enquête policière menée par l'inspecteur Lavardin (Jean Poiret), celui-ci travaille sur une histoire de meurtre, et pas n'importe quel meurtre, celui du mari d'une ancienne conquête amoureuse de l'inspecteur. La suite du film n'est qu'un entrelacement d'énigmes à la Agatha Christie, rien de vraiment exaltant. Notons tout de même, la belle interprétation de Jean Claude Brialy toujours très bon acteur. Le meilleur est sans doute la fin complètement immorale et qui m'a beaucoup surpris. Un Chabrol vraiment mineur et n'ayant rien d'original.
Un bon Chabrol très bien mené avec le toujours incroyable Jean Poiret qui reprend son rôle fétiche d inspecteur Lavardin . Parfois des problèmes de justesse notamment la jeune voire trop jeune comédienne et Bernadette Laffont qui n a pas l air de comprendre ce qu elle doit jouer mais l histoire est assez intéressante pour y plonger.
En reprenant son personnage de l’inspecteur Lavardin (muté en Bretagne suite à « une sombre histoire de lavabo » survenue dans le film précédent, Poulet au vinaigre), Chabrol se rapproche du format de la série policière à la française comme France 3 en produit désormais à la chaîne, format dans lequel le personnage poursuivra d’ailleurs ses aventures sur TF1. Débarrassé de l’intrigue obscure et des personnages sans intérêt de Poulet au vinaigre, Lavardin fait ici des étincelles, soutenu par un rythme et une écriture tout aussi musclés que ses méthodes. C’est amusant, glauque et mystérieux à la fois, joliment immoral, quelque chose comme un Twin Peaks avant Lynch ou un Sharp Objects qui ne ferait pas de manières. C’est terne et franchouillard au possible, mais je dois commencer à m’habituer à l’esthétique de Chabrol, parce que le film, aussi mineur soit-il, m’a captivé sans difficulté.
Deuxième apparition de l'inspecteur Lavardin dans un film de Claude Chabrol, un an après Poulet au vinaigre, c'est avec grand plaisir que l'on retrouve ce flic aux méthodes peu banales interprété par l'excellent Jean Poiret. Pour le cinéaste français, le long-métrage est l'occasion, une nouvelle fois, de dresser un portrait au vitriol de la petite bourgeoisie hexagonale de province qui est ici plus que jamais affublée de tous les vices.
C'est du polar à énigmes (à la Maigret, quoi !) et Chabrol ne s'en sort pas si mal, l'énigme est tordue mais cohérente (bien sulfureuse aussi !). La conclusion peu orthodoxe est une fausse fin, le type qu'on arrête n'aura aucun mal a prouver son innocence… elle est donc mauvaise et c'est dommage. Côté interprétation Poiret est bon, Brailly excellent mais Bernadette Lafont qui sait si bien briller dans les rôles de coquines n'est pas du tout à l'aise. En prime on a droit à une jolie charge contre l'hypocrisie bourgeoise. On dira que c'est pas trop mal !
La peinture est acerbe, les traits sont appuyés mais quel délice de voir l'inspecteur aussi caustique face aux suspects qui cachent tous quelque chose. Le décor est parfait et la fin cynique à souhait. Excellent