J’avais quelques appréhensions à regarder l’adaptation de Jane Eyre de 1996. J’avais peur de ne pas aimer du tout (et donc de l’avoir pris en troc pour « rien »), alors que j’adore les versions de 2007 et 2011. Je ne fais pas un énième résumé de cette histoire devenue célébrissime, j’entre plutôt directement dans le vif du sujet, en commençant pas ce que j’ai le moins aimé.
Le film vieillit assez mal, c’est un fait, et le générique de début me faisait présager le pire. Les images ne sont pas très belles, et c’est dommage parce que les lieux de tournage sont beaux (Haddon Hall, dans le Derbyshire, qui a été utilisé aussi pour la version de 2011). La musique n’est pas trop mal, mais meilleure elle aurait vraiment élevé le film.
Je n’ai surtout pas été convaincue par William Hurt en Mr Rochester, et donc pas non plus par le duo qu’il forme avec Charlotte Gainsbourg. Ça manque de passion, d’alchimie… Plutôt qu’un héros colérique, changeant et malicieux, il incarne un homme triste, presque dépressif. Sans compter que je le trouve trop âgé pour le rôle. Bref, contrairement à Toby Stephens et Michael Fassbender, il ne m’a pas du tout fait rêver.
Ceci dit, l’ensemble est quand même pas mal. J’ai beaucoup apprécié de voir l’enseignante avec qui Jane se lie d’amitié dans la première partie, ça manque dans les autres versions. Tout le passage à Lowood est bien rendu.
Charlotte Gainsbourg fait une excellente Jane Eyre je trouve, tant physiquement que dans son jeu. Comme je le disais, c’est William Hurt qui la tire vers le bas (avis subjectif bien sûr). Il est très difficile d’entendre qu’elle est française, elle m’a vraiment convaincue. Les autres acteurs sont pas mal aussi : Mrs Reed, détestable à souhait (c’est tante Pétunia !) ; la gentille Mrs Fairfax ; la jeune Adèle ; Jane Eyre enfant (Anna Paquin).
Quelques changements ont été apportés à partir du moment où Jane retourne voir sa tante, et la fin est beaucoup plus rapide. Le film ne fait même pas 2h d’ailleurs. Ça ne m’a pas vraiment gênée, si ce n’est que ça manque d’intensité, mais je n’attribue pas ça au scénario, plutôt au dysfonctionnement de la relation entre les deux acteurs principaux. C’est un élément majeur me direz-vous, mais je trouve vraiment que Charlotte Gainsbourg rattrape le film. Après tout, c’est bien Jane Eyre l’héroïne.
Une version en-dessous des deux autres que j’ai vues donc, à cause de la faiblesse de William Hurt en Rochester, mais qui vaut le coup d’être vue par les fans. Je la garde et la reverrai de temps à autres. À présent, j’aimerais bien dénicher la vieille version avec Orson Welles et Joan Fontaine.