« Nous sommes sur un terrain très glissant. »
Film typique des années ’90, Very Bad Things est la première réalisation de Peter Berg, également scénariste. Comme bon nombre de films de cette période il témoigne de l’évolution du cinéma hollywoodien, encore engoncé dans les années ’80 avec des dialogues survoltés et presque insupportables tant ça crie de partout, et montrant du sexe, de la violence très crue, des débauches d’alcool et de la drogue, de manière quasi casual. Le pitch n’est pas sans préfigurer Very Bad Trip/Hangover, dont le titre français, faussement américanisé, s’y réfère. Malgré une réalisation efficace et énergique, on ne joue cependant dans le même registre, la maîtrise de l’ensemble étant assez différente. Ici, on joue dans un registre réaliste et plus sombre, voire carrément gore, même si le film n’est pas dénué d’humour, forcément noir.
A la distribution, pour interpréter les cinq petits bourgeois qui s’enjaillent à Las Vegas pour enterrer la vie de garçon de l’un d’entre eux, on retrouve un étonnant Jon Favreau qui deviendra réalisateur et scénariste de blockbusters (Iron Man, The Mandalorian), Christian Slater dont la carrière commence à stagner, Daniel Stern, Jeremy Piven et Leland Orser. Cameron Diaz en future mariée hystérique, Jeanne Tripplehorn en épouse déterminée et Kobe Tai en prostituée complètent un casting dont le jeu s’équilibre au fil de la narration pour devenir juste, voire impressionnante.
L’attrait principal de l’histoire est la façon dont chaque personnage va réagir les jours suivants avec le secret que les cinq protagonistes du drame initial transportent et, plus encore, leurs interactions, déchaînant leur véritable personnalité.
Un film sans concession qui ne laisse pas indemne.