Je ne sais pas s’il faut être Marseillais pour aimer ce film, ce que semble penser beaucoup de gens, mais pour ma part j’ai trouvé Les Collègues franchement pas terrible !
Déjà, visuellement, c’est laid ! Photographie sans relief, qui ne met même pas en valeur la luminosité du sud de la France, décors plus que ternes, qui pour le coup ne mettent pas en valeur la ville de Marseille (pour tout dire on reste autour d’un vieux terrain l’essentiel du film), et mise en scène tout à fait limitée. C’est plat, téléfilmique, on dirait un produit vite emballé pour lequel le réalisateur a dû se dire que le sujet suffisait lui-même à rameuter des spectateurs, surtout en 1998, et qu’il n’était pas nécessaire de s’appliquer niveau réalisation ! Vilain sur la forme, le film ne fait pas non plus des étincelles niveau bande son, c’est le moins que l’on puisse dire. Et là c’est plus surprenant pour un film se passant à Marseille, dans les années 90. On attendait évidemment du rap, au moins !
Pas bon sur la forme, le casting n’est pas spécialement plus tonitruant. Bon, au moins il est couleur locale, c’est déjà un point positif, et globalement les interprètes semblent assez investis dans leurs rôles. Des rôles parfois cocasses (certains des joueurs sont assez amusants), mais clairement trop nombreux pour être dégrossis au-delà d’un ou deux traits de caractère histoire de tisser quelques gags. Le réalisateur n’avait pas la maitrise pour avoir autant de personnages, et ça devient vite le bazar, avec des interprètes qui se marchent sur les pieds, et des rôles qui se ternissent du coup car ils se contentent surtout de petites apparitions. Joël Cantona est investi.
Le scénario est tout à fait limité. Plutôt lent pour décoller, il se conclue de façon tout à fait attendu, et on ne peut pas dire que ce soit super fendard. Une ou deux répliques drôles, quelques situations bien vues, une petite montée en puissance lors du match final, mais Les Collègues n’est pas suffisamment alerte, fluide et percutant pour accrocher réellement. Il y a des airs de farce potache qui plairont sans doute, et puis le fait de s’attaquer au monde du football de façon comique était plutôt une tentative audacieuse à l’époque (même si très commercial vu l’actualité), mais c’est trop timoré et trop maladroit pour susciter un enthousiasme réel.
Les Collègues est donc une comédie terne, qui fait sourire épisodiquement, rarement pour ne pas dire très rarement rire, et qui s’appuie sur des éléments épars surnageant au milieu d’un métrage trop faible. 1.5