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Tupois Blagueur
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3,0
Publiée le 1 novembre 2014
"Behind every cloud, there may be an enemy". Voici la première phrase prononcée par Henry Fonda sur un ton menaçant. Dans ce bref mais spectaculaire résumé de la bataille de Midway se déroulant sur l'atoll au nom éponyme, John Ford montre l'avant, le pendant (avec des scènes impressionnantes scènes d'avions en vol et d'équipements de tir lourd en action) et l'après, le tout avec un patriotisme louable mais un peu trop visible (notamment l'hymne américain pendant les affrontements et les cœurs chantant dans la dernière partie). Certes c'était la période où la propagande était reine et où il fallait encourager les soldats au front, mais sorti du contexte comme aujourd'hui, cela semble bien moins efficace. Jolies images d'archives.
Ce documentaire de moins de 20 minutes sur La Bataille de Midway se laisse voir mais c'est trop succinct pour se faire une réelle idée de la bataille que fut cet affrontement naval, son ampleur et son importance sur la guerre du Pacifique. Une curiosité tout de même à découvrir pour ses images d'époque, la partie sur les pilotes rescapés est sans doute la plus intéressante de ce bref film de John Ford.
John Ford, c’est déjà un nom que l’on reconnaît pour une filmographie bien fournie. « Trois sublimes canailles », « Le Mouchard », « Je n'ai pas tué Lincoln » et « Les Raisins de la colère » ne constituent qu’une partie de son potentiel créatif. Mais le drame de Pearl Harbor, où il était malheureusement convié l’a poussé à renforcer l’utilité de son art et son influence afin de sensibilité le peuple Américain. Une guerre ne se gagne pas seulement avec des héros, ce sont avant tout des hommes et des hommes unis. Il cherche à regrouper les esprits par le biais de la Field Photographic Branch, sous sa supervision. La propagande est lancée et un nouvel épisode se dessine.
L’Axe est dans une position confortable à l’heure où le Pacifique reste un territoire stratégiquement exploitable, car l’ennemi est bien japonais et il avance prudemment et intelligemment pour faire sombrer le géant Américain. Outre l’arrogance d’une nation qui admet ses maladresses, il faut reconnaître un travail simple et efficace de la part de Ford, qui n’expose que l’essentiel dans le but d’intensifier la flamme du combat et de la revanche. Il aborde les îles Midway avec un humour qui touchent aux volatiles de cette maigre terre, constituant toutefois un enjeu tactique pur et dur. À la fois poste de reconnaissance, de ravitaillement et de confort pour ses occupants, le réalisateur parvient à capturer la rage qui s’est abattue sur ces plages, comme sur les différents corps militaires, impliqués dans la plus grande bataille aéronavale de cette guerre.
C’est avant tout une victoire, qu’on glorifie par le courage, la témérité et l’ingéniosité de l’armée. « La Bataille de Midway » est un documentaire de prestige, dans un cadre bestial. Ford y laisse même une cicatrice, due à un éclat d’obus. Cela ne l’empêche pas de trouver les mots juste pour évoquer le patriotisme et l’empathie pour ce fameux « voisin » qui pourrait être le nôtre et qui met sa vie en jeu pour la première victoire contre la marine de Yamamoto.